Le temps d'une histoire

Mauvaise chance

Tic tac, tic tac. L'horloge tourne Aaron Hotchner, et plus les minutes avancent, plus vous m'en voyez réjouis de ce qui arrive. Vous ne pensiez quand même pas pouvoir ruiner une famille tout en continuant de reconstruire la votre dans le plus grand des bonheurs ? Oh, croyez-vous au destin ? Ou plutôt devrais-je appeler ça le karma... Tic tac, tic tac.

Quand Garcia eut terminé de lire la lettre à voix haute, elle releva le nez, les yeux remplis d'angoisse.

Elle tourna ensuite la tête vers la jolie brune qui était assise sur un siège dans l'angle de son bureau. Elle avait les coudes posés sur ses cuisses et fixait le sol de manière insistante, la mâchoire très clairement serrée, signe d'inconfort et de tension.

« Tu es sûre que n'as rien vu qui pourrait nous permettre de l'identifier ? » demanda calmement l'analyste.

« Rien. Je n'ai rien ». Son ton était sec. Emily ne redressa même pas le regard pour répondre à son amie.

« Tu n'as pas à t'en vouloir, tu n'aurais rien pu faire d'autre ». La voix de Garcia se voulait rassurante, mais n'eut pas l'effet escompté sur la jolie brune.

« J'aurais pu faire quelque chose Pénélope. Tout comme Aaron aurait également pu réagir un peu plus la semaine dernière

-Vous n'allez pas repartir là-dedans ma belle. Tu sais très bien qu'il ne voulait pas t'inquiéter et que c'est le protocole de ne pas laisser ces choses là vous atteindre. Imagine le nombre de ce type de lettres que nous pourrions tous recevoir

-Il y a une très grande différence entre le fait d'imaginer et d'être dans la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui

-J'en déduis que vous n'en avez pas reparlé depuis qu'il me l'a déposée ce matin.

-Pas depuis hier midi

-Je pense sincèrement que vous devriez vous soutenir et pas vous déchirer sur un sujet pareil » dit Gracia pensive et visiblement attristée de voir les deux brunettes ainsi.

« Ça ne regarde qu'Aaron et moi » murmura Prentiss qui n'était absolument pas d'humeur à recevoir des conseils de couple de la part de l'analyste, aussi louables que soient ses intentions.

« Oh détrompe toi ma jolie, ça le devient quand nous devenons tous impliqués dans vos disputes et ton humeur massacrante.

-Humeur massacrante ?! Sérieusement Pénélope. Un timbré menace l'homme avec qui je vis et son fils, sous notre toit, et sous notre nez ; et tu me reproches de ne pas être joviale à l'idée qu'il puisse y avoir bien plus derrière ces lettres ? » s'emporta la brunette tout en se levant de sa chaise.

« En aucun cas je te reproche d'être inquiète Emilie. Je ne te reconnais tout simplement pas depuis que tout cela a commencé. Tu es immédiatement sur la défensive, énervée et il faut prendre toutes les pincettes possibles et inimaginables pour discuter avec toi. La preuve en est devant toi » répondit l'analyste sans se démonter face à la jeune femme. Elle connaissait trop bien Prentiss pour savoir que ces réactions étaient disproportionnées et non cohérentes avec l'agent qu'elle était.

Emily la fixa pendant quelques secondes sans répondre à sa dernière remarque. Puis elle souffla doucement, signe de capitulation et que la pression redescendait doucement.

« Tu as raison. Je suis désolée de m'être emportée. Je n'arrive juste pas à comprendre la réaction d'Aaron

-Oh crois-moi elle n'a rien de plus normal pour notre bossman. Aaron est Aaron. La seule ici qui réagit de manière bien différente de ce que l'on connait tous, c'est toi ma belle » renchérit Garcia.