Chapitre 19 : Sombres révélations

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Point de vue de Rym.

- Nous vous recontacterons mais vous pouvez considérer que vous êtes des nôtres, je souris à la jeune fille en me levant pour lui serrer la main.

Tony lui fait également une poignée de mains en lui souhaitant une bonne journée. C'était notre dernier entretien de la matinée. La jeune fille nommée Louisa Saldaña s'en va et je referme la porte derrière elle.

- Je suis épuisée, je soupire en m'affaissant sur ma chaise. Quelle matinée !

- Je ne te le fais pas dire !

- Ces jeunes sont bourrés de talents, je commente en rassemblant les différents curriculum vitae devant moi.

- Je pense qu'apporter de la jeunesse à l'entreprise montre qu'elle renaît de ses cendres, dans les deux sens du terme.

Je vois qu'il hésite sur la fin de sa phrase mais je lui fais comprendre d'un geste de la main que c'est pas grave. Je me suis bien encrée dans la tête tout ce qui s'est passé. J'ai conscience que mes parents et mon frère sont décédés. Et même si ça me fend littéralement le cœur en deux, je suis obligée de faire avec et d'avancer.

Tony ramasse ses affaires et quitte la pièce pour prendre sa pause déjeuner. Quant à moi, je reste assise et attrape mon téléphone. J'appelle Rafaël mais il ne répond pas. Il a dû retourner à son bureau et doit être occupé à faire le compte-rendu de notre mission de la veille. Je ne l'embête donc pas plus. J'allais reposer mon portable lorsque Julio m'appelle à son tour.

- Holà, Julio ! je m'exclame, le sourire aux lèvres.

- Tu m'as l'air de bonne humeur, dites donc !

- J'aime quand tu m'appelles.

- Je suis si honoré !

Un rire s'échappe de ma bouche.

- Tu m'appelais pour quelque chose en particulier ?

- Je termine le travail plus tôt aujourd'hui, veux-tu de ma compagnie ?

- Je vais rentrer chez moi manger avec María, puis je vais passer au cimetière me recueillir sur la tombe de mes parents et de mon frère. Et en milieu d'après-midi, j'ai un rendez-vous chez le notaire. On peut se voir en toute fin de journée, si tu veux ?

- Ça me va très bien, Rym.

- Tu sais quoi, je réponds finalement. Dors à la maison ce soir, on n'a encore jamais fait ça. J'aurai besoin d'un peu de compagnie après la cimetière.

- Tu peux compter sur moi, mi amor.

J'aime quand il m'appelle comme ça. Je me sens différente et aimée. Je me mets à sourire comme une imbécile à travers le téléphone. Je lui souhaite donc un bon après-midi, pressée de passer la soirée, et la nuit, avec lui. Je raccroche et m'apprête à quitter le bureau, dans lequel je suis depuis quatre heures maintenant, lorsque Katerina entre, un post-it à la main.

- Une journaliste est venue prendre un rendez-vous avec toi, m'informe-t-elle en me tendant le petit papier.

Je le regarde quelques secondes avant de lui demander.

- Que veut-elle ?

- C'est Anabel Hernandez, une des plus grandes journalistes du pays. C'est notamment une journaliste d'enquête. La grande chaîne de télévision du pays souhaiterait t'interviewer en direct et elle veut te parler de ça. Elle t'expliquera sûrement mieux que moi.

Je regarde plus attentivement le papier et voit que le rendez-vous a été fixé à demain matin. Je remercie Katerina pour l'information et quitte les locaux de Sublimeza. Je suis quelque peu désemparée d'apprendre qu'on veut m'interviewer. Mes parents ont fait ça des dizaines de fois dans leur vie. Mais pas moi. J'étais plutôt en coulisse à les soutenir. Une montée de stresse s'empare de tout mon corps et je suis obligée d'attendre qu'elle redescendre avant de pouvoir démarrer ma voiture. J'ouvre totalement les vitres, il commence à faire chaud en ce début du mois d'avril. Le soleil cogne contre les vitres et accentue cette chaleur. Je remonte les manches de mon blazer et bois une grande gorgée de ma bouteille d'eau. Je roule encore quelques minutes avant d'arriver à la maison. La table est déjà mise lorsque j'entre dans la cuisine. Je claque un bisou sur la joue de María et m'installe avec elle pour manger. Je lui raconte ma matinée jusqu'à l'arrivée de Katerina dans mon bureau.

Mensonges d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant