17. « J'ai été con de t'en vouloir »

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Je le fixe sans trop savoir quoi dire. Personne ne m'a jamais demandé de l'aide, et je ne pense pas être la meilleure conseillère en terme d'histoires d'amour. J'ai moi-même eu une seule relation qui a été plutôt chaotique.

Tu peux toujours essayer le truc de la Macarena en Minion.

J'ai envie de frapper ma tête contre un mur. Je veux bien être gênée par sa présence, mais ma réponse était totalement stupide.

Il fronce les sourcils avant d'éclater de rire. Je n'arrive pas à savoir s'il m'a trouvé drôle ou si c'est juste une façon de se moquer de moi, mais peut importe. Je préfère son rire, qui est plutôt surprenant, à son incompréhension. Je me mets doucement à rire à mon tour, puis quand le calme revient, j'essaie de réfléchir rationnellement. En quoi je pourrais bien l'aider ?

Cette fille. Tu la connais depuis longtemps ? je le questionne en glissant mes pieds sous mes fesses.

Moins d'un mois...et connaître c'est un bien grand mot ! Je l'ai vu que quatre fois, répond-il inspectant la table basse.

Je fronce les sourcils. J'imaginais qu'il connaissait cette fille mieux que ça. Du moins, quatre fois c'est peu pour s'estimer jeté dans la friendzone, ce qui est plutôt un bon point pour lui.

Et qu'est-ce qui te fait penser que cette fille n'est pas intéressée ? je poursuis. Oh, et les petits croissants là ne sont pas à l'escargot, je plaisante en me remémorant sa tête.

Il prend quelques croissants qu'ils déposent sur une petite serviette en papier, puis en gobe un entier avant de réfléchir à ma question. De mon côté, je suis simplement perdue dans mes pensées. Un des garçons que j'ai toujours idolâtré est assis dans mon salon, et je ne réagis même pas. C'est comme si je n'étais plus moi-même depuis que je suis à Toulouse.

J'ai fait la connerie de me foutre torse nu devant elle. T'aurais dû voir sa tête. Elle était prête à gerber. Après, je la comprends, mais...s'explique-t-il avec un air triste.

Permets moi de te couper, OK ? je m'énerve. Tu vas pas me servir ton complexe sur un plateau. Si cette fille est stupide au point d'avoir ce genre de réaction, c'est chao.

Florian a l'air aussi surpris que moi par ma réponse. Cependant, je me félicite de parvenir à mettre ma peur et mon stress de côté. Il ne sait absolument pas quoi me répondre, et je sens une atmosphère pesante arriver.

J'admets que j'ai été brusque dans mon propos, mais tu voulais un conseil, alors le voilà, je me justifie pour relancer la discussion.

La sonnette retentit. Mince. Nathan doit être arrivé. Je me tourne vers Florian et celui-ci comprend alors que mon invité est arrivé. Il commence à se lever, mais je lui fais signe de rester assis. Je ne me serais jamais dit ça lorsqu'il est arrivé, mais maintenant qu'il est là, il va rester. Et au moins, ça m'évitera de faire face seule à Nathan. Et si c'est pire avec ces deux-là, je ne pourrais m'en prendre qu'à moi. Sérieux, qui invite des gens qu'elle connaît à peine dans son appartement ?

Je me lève du canapé, puis me dirige dans l'entrée, laissant Florian seul avec les petits fours. J'ouvre la porte et fais un grand sourire à Nathan avant de le laisser entrer. Il se dirige dans le salon après m'avoir fait le bise, puis se fige en voyant Flo. Non, ne me dites pas qu'il ne supporte pas ce qu'il fait...ça craint du boudin.

Je savais pas que tu étais pote avec lui, me dit-il lorsque je les rejoins au salon.

Moi non plus. Je viens de le découvrir il y a à peine quelques minutes. Je suis apparemment la fille avec qui les garçons aiment passer leur vendredi soir quand ils sont seuls. Il ne manque plus qu'Oli et j'ai touché le gros lot.

Poliroid (Bigflo & Oli)Where stories live. Discover now