Chapitre 8 PARTIE II

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HARRY

- Sérieusement Harry? Kendall?! Tu fais dans le recyclage ?- Mais ta gueule putain! m'emportai-je en lui balançant à la figure le torchon people qu'il venait de me montrer.Cela eut au moins le mérite de faire cesser son rire de hyène. - Hey, c'est pas moi qui le dit c'est écrit là-dedans ! se défendit Liam en désignant le magasin qui avait échoué sur le sol.Je m'étalai brusquement sur le sofa avec l'espoir d'atteindre Liam à la tête avant qu'il ne puisse réagir mais l'apparition d'une paire de jambes dans mon champ de vision me força à m'immobiliser dans une posture étrange, et inconfortable.Et merde...Je me redressai au ralenti, constatant que le silence avait pris place dans la pièce, Louis se tenait là et je pus voir en direct le sourire qu'il arborait se faner lentement lorsque ses yeux se posèrent sur la cover du torchon en évidence sur le plancher.La couverture en question se composait d'une myriade de clichés de Kendall en ma compagnie, de gros plans sur nos sourires et nos regards complices, de cercles rouges qui mettaient en évidence le moindre contact que nous avions eu le malheur d'avoir. Sur l'image centrale on me voyait rire aux éclats, la gorge dégagée alors que la jolie poupée brune, dans mon dos, enserrait ma taille sa joue reposant tendrement contre mon omoplate. Le cliché était sans surprise d'un titre gras qui affirmait que nous avions remis le couvert selon "une source proche de la starlette".Scoop absolument pas avéré, mais ces foutus médias people s'étaient-ils un jour réellement préoccupés d'insuffler un minimum de véracité à leurs torchons?Non. - Lou?Après ma prise de conscience et mon violent rejet, nous avions voulu tout arrêter. Les envies de Louis m'avaient effrayé et j'avais mis fin à ce que nous entretenions difficilement depuis quelques mois déjà, peu importe son nom. Mais nous avions été incapables de reprendre de la distance après s'être retrouvé et avoir partagé la complicité qui nous caractérisait auparavant. Incapables de se passer de l'autre, de sa présence ou de sa peau.Sans un mot supplémentaire, nous avions juste continué et emprunté le chemin qui se présentait à nous, sans chercher à le comprendre ou à le nommer. J'aimais qu'il soit dans le coin, j'aimais son humour à la con et plus encore quand il décidait de n'en faire profiter que moi dans l'obscurité d'une chambre qu'on se partageait de plus en plus souvent. Etre à deux nous réussissait, j'avais envie de lui à mes côtés, et souvent envie de lui tout court.Alors pourquoi se refuser quelque chose que nous voulions tous les deux? Il suffisait d'en profiter et de ne pas évoquer les raisons pour lesquelles nous savions que ça ne pourrait fonctionner longtemps. Il suffisait de taire nos frayeurs et nos doutes, et tout était parfait.A son tour Liam tenta d'interpeller Louis, il n'eut aucune réponse non plus mais Louis sortit de son immobilité prostrée et quitta les lieux sans un regard pour nous.Bien trop calmement.Louis ne réagissait jamais calmement...Quand je fus enfin capable de détourner le regard de la porte close, je me retournai pour fusiller Liam. Il eut la décence d'avoir un mouvement de recul devant mon attitude menaçante avant de tenter de se justifier: - C'était une blague je sais bien que tu ne te la tapes pas!- Félicitations Liam mais Louis lui n'en sait rien! Tu fais chier!- A parce que vous êtes exclusifs maintenant? Ce n'était pas qu'une affaire de cul vous deux?- Va te faire crétin!Ce fut mon tour de quitter la pièce, contrairement à Louis ma sortie n'eut rien de calme.***- Louis...Aucune réponse.Il m'avait pourtant entendu le suivre dans les couloirs de l'hôtel, il m'avait entendu le supplier de m'attendre, et il m'avait entendu refermer la porte de sa chambre derrière moi.Mais il n'esquissa aucun mouvement pouvant laisser croire qu'il ne se croyait pas seul. Je m'approchai doucement, m'attendant à ce qu'il explose à tout moment. Mais rien...J'arrivai près de lui et posai prudemment ma main sur son épaule. Comme je ne fus récompensé par aucune réaction je glissai mes doigts le long de sa nuque. Mais il continua de s'affairer sur ses valises sans me prêter la moindre attention. Il se retourna, me contourna afin de récupérer un second sac à l'entrée de la suite puis revint à nouveau, non loin de moi pour finir de défaire ses sacs.J'étais déboussolé, je m'attendais à ce qu'il hurle contre moi, je m'attendais à de la haine ou à des pleurs, mais pas à cette indifférence totale.Complètement déconcerté, je fis quelques pas en arrière et me laissai choir sur le lit.Je ne savais pas que faire, j'attendais les reproches pour me défendre, j'attendais les larmes pour le prendre dans mes bras, mais face à ce silence là je n'avais aucune idée du comportement adéquat, qu'attendait-il de moi ? Devais-je prendre la parole ? Devais-je lui demander pardon? Ou juste renouveler mes promesses en l'air ?Alors qu'il s'agitait avec énergie je croisai son regard, un infime instant qui me permit de comprendre... Il se protégeait, il s'était réfugié à l'abri dans sa bulle dont il était le seul à connaître l'entrée, son regard était vide, voilé par un masque qu'il s'imposait afin d'échapper à une pénible réflexion.Je savais que cet état ne le protégerait pas, il en ressortirait plus blessé encore et avec une estime de soi au plus bas. Je devais le forcer à sortir de sa transe tout en n'ayant aucune idée de son véritable état d'esprit actuel. Cela m'effrayais de ne pas savoir à quoi m'attendre mais il me fallait agir. Alors je me mis à parler. Au début, je lui parlai de notre programme du lendemain, et des semaines chargées qui nous attendaient. J'évoquai le voyage et les turbulences de notre avion en avouant avoir eu peur, juste un instant. Puis j'enchaînai avec Niall qui était arrivé après nous et proposait déjà de se retrouver pour un atelier écriture. Je tentai de l'inclure dans mon monologue, l'interrogeant et tentant de le faire sourire, en vain. Il restait imperméable à mes tentatives comme s'il ne m'entendait pas, je validai finalement mon hypothèse en me taisant.Je devais le sortir de cet état car cela me faisait peur. J'avais la sensation d'avoir peur de tout ces derniers temps, surtout lorsque cela le concernait. Mais c'était totalement à l'opposé de ses habitudes de tout intérioriser de cette façon, il était à l'antipode de lui-même, taciturne et impassible.Je m'approchai de nouveau. Et manquai de me prendre sa valise dans la tronche alors qu'il virevoltait sur lui-même pour la ranger, je réagis à temps en l'interceptant et lui saisis les mains. Il n'interrompit pas son geste et s'en défit aisément sans violence* - Putain Louis tu me fais le coup à chaque fois... je soupirai, exténué.Je n'avais cessé de lui répéter que Kendall n'était qu'une amie, mais notre statut d'ex ainsi que le fait que je n'avais pas contredis les médias ne jouaient pas en ma faveur.Je ne pouvais faire de vagues, demander des excuses officielles, un démenti ou exiger le retrait de l'article, ce genre de ramassis de conneries à mon sujet était si fréquent qu'en réagissant publiquement à celui-ci j'aurais éveillé des soupçons, je n'avais aucun intérêt à rendre des comptes ou à répondre à des questions auxquelles je n'avais moi-même pas de réponses.Je n'allais pas démentir cette rumeur sur le couple de je formerais avec une amie, et Louis ne semblait pas prêt à laisser passer ça. - Parce que toi tu t'y habitues avec le temps peut-être ? souffla-t-il un rictus dédaigneux prenant place sur son visage.- Ce n'est pas ce que je dis. Tu nous remets en doute, nous et notre histoire à chaque fois, tu dois décider d'y croire ou bien me quitter. Moi, j'en suis incapable, je finis ma phrase en un murmure, trop effrayé qu'il ne suive mon conseil qui n'en était pas un à la lettre.Peut-être serait-ce l'ultime solution finalement... - Il n'y a aucune histoire entre nous. On ne construit rien... Waw, le coup est violent, et inattendu. Je pensais pourtant que c'était lui, de nous deux, celui qui y croyait le plus.C'était perfide, et j'en perdis un peu la haine qui m'habitait l'instant précédent. Je me sentais vide, une fois l'animosité évaporée la fatigue me retombait dessus avec violence. - C'est une des conditions pour être ensemble Louis, être discrets.- Mais quelles conditions? Je n'ai rien signé quand j'ai couché avec toi ! s'exclama-t-il. Je subis seulement, je n'ai jamais eu le choix et ça me tue. Nous sommes lâches, de vrais planqués comme si nous avions quelque chose à nous reprocher. J'en peux plus de fuir ce qu'on pourrait être! On n'est même pas ensemble... les seuls moments que nous parvenons à partager on les gâche en se foutant sur la gueule tellement ce qu'on a ne tient pas debout. Notre histoire, celle dont tu parles, elle n'existe que pour nous rendre misérables, alors oui je te fais le coup chaque fois : je suis incapable de le supporter une seconde de plus! Son regard était froid et pénétrant. Cétait rare qu'il me soit adressé, ses iris de glace me perforaient de plein fouet. Je vis cette force vaciller au fond d'elles, je sentis le contrecoup proche. Il était comme ça mon Louis, il avait besoin de se libérer au travers de mots acerbes mais en réalité il était à bout. Et même si c'était fugace cela me fit du bien de voir encore cette flamme danser au fond de ses yeux, je craignais de l'avoir éteinte par mes conneries... Peur de l'avoir détruit.Je savais pertinemment comment tout cela va se terminer, et ça me fendais le cœur d'être inapte à le rendre heureux. Je n'était bon qu'à le consoler. Le faire souffrir, pour ensuite avoir le droit de le consoler de la douleur dont j'étais le seul responsable.. Ça y est, j'avais l'impression de voir son corps se dégonfler lentement devant moi. Je réagis instantanément et m'élançai à sa rencontre alors qu'il s'effondrait en direction du sol. Je l'encerclais de mes bras à l'instant où il allait percuter le sol, et l'attirais aussitôt tout contre moi formant un étau de mon corps.- C'est trop difficile...faire semblant, chaque jour... te voir t'éloigner, t'en vouloir sans cesse...On devrait s'aimer... On se détruit...Ravalant le flot indémêlable d'émotions qui me tomba dessus, je me contentai de le bercer jusqu'à ce qu'à défaut de tomber dans un sommeil apaisant, ses paupières soit trop lourdes pour supporter davantage de larmes et qu'il se laisse gagner par la fatigue.Après des mois de luttes, Louis venait de mettre des mots sur ce qu''il désirait réellement. En voulant me rattraper il avait prononcé le seul mot capable de causer ma fuite***Cela avait duré une semaine, toute une semaine. La pire semaine de ma vie. Il m'avait ignoré pendant six jours consécutifs, et putain qu'est ce que c'était dur lorsque vous passiez 24/24h ensemble, lorsque vos habitudes étaient centrées autour de cette personne, qu'elle constituait votre unique repère stable. Quand ce repère s'estompait soudainement, alors l'entièreté de ce qui vous entoure perdait toute cohérence.Mon esprit flou recherchait toujours l'authentique cause l'ayant amené à agir de la sorte, ma colère et mon impérieuse fierté m'empêchaient pour l'instant de le confronter.Il avait choisi de m'ignorer? Bien ! Je lui laisserais alors tout l'espace nécessaire, il avait besoin de ma présence tout comme moi de la sienne, il me reviendra.Quel idiot !Lui, moi, je ne savais plus vraiment à qui cette insulte était destinée. Et finalement mon incompréhension demeurait entière, était-il en colère contre moi ? Me tenait-il pour unique responsable de sa souffrance ? Doutait-il de ses sentiments ? Avait-il déjà évoqué l'idée de dresser un point final à ce qui nous liait, peu importe le nom qu'on lui donnait ?J'étais perdu, complètement et cela ravivait ma colère. Je préférais amplement alimenter cette haine malsaine qui me maintenait debout que d'accepter de perdre tout contrôle.Six putains de jours à enchaîner les plateaux, les interviews et les sorties publiques pour le bien de la promo. Six putains de jours à devoir le côtoyer et accepter son désintérêt. Six maudits journées à feindre une amitié et une cohésion de groupe en réalité altérée et incertaine.C'était ça être un groupe, feindre la solidarité, alors qu'en vérité: une fausse note et tout partait à vau-l'eau. Notre distance était pesante et la tension qu'elle générait atteignait tout le groupe. Ils avaient tous beaucoup de difficulté à se comporter avec naturel sachant pertinemment qu'on allait mal.Cela n'arrivait jamais. Nous n'avions jamais cessé de nous parler de cette façon, nous n'avions jamais passé un instant loin l'un de l'autre -nos disputes étaient terribles puisqu'aucun d'entre nous ne parvenait à bouder l'autre avec sérieux- et ça foutait tout en l'air.Devoir sourire quand je souhaitais simplement me rouler en boule en attendant qu'il me demande de l'enlacer. Chacun de mes muscles étaient tendus, en permanence et cela m'épuisait. Je ne dormais pratiquement plus, lui non plus. Je l'écoutais jouer de la guitare la nuit entière, au travers du mur de nos chambres accolées, et je pleurais. Je pleurais de le savoir si malheureux, je pleurais de savoir qu'il avait tant besoin de moi mais qu'il s'y refusait. *** Une semaine plus tard. Il est tôt. Trop tôt. Mais notre emploi du temps était surchargé aujourd'hui. Enfin, aujourd'hui, hier ou demain c'était la même chose. Nous étions des zombies écoutant les ordres sans plus réfléchir, la fatigue nous poussait en pilotage automatique. Plus rien n'avait vraiment de sens en ce moment. Nous étions tous comme pommés, mais nous étions aussi tous sous contrat...Un à un nous débarquions dans la salle de petit déjeuner, une salle pour nous cinq. Les moyens déployés par les hôtels étaient risibles, quasi-caricaturaux, l'entente d'un nom célèbre semblait leur faire perdre tout contact avec la réalité.Un buffet immense s'étendait le long du mur, tous les mets existants y étaient déposés et rien ne m'attirait particulièrement.Niall était déjà attablé. Evidemment, je lui ébouriffais les cheveux au passage en lieu de salutation matinale à laquelle un grognement rauque me fut retourné. J'esquissai un sourire, j'étais le deuxième arrivé mais bientôt Louis pénétrait dans la pièce, instantanément mes traits se raidirent, je n'avais pas vraiment faim ce matin.Je m'approchai du buffet dans l'objectif de me servir un café, du coin de l'œil je le vis enlacer Niall en arrivant derrière lui, il s'approchait. Je savais ce qu'il voulait atteindre, et le thé se trouvait derrière moi, plus loin sur la desserte, je me postai devant lui en lui tendant une tasse déjà prête, de la saveur qu'il préférait de si bonne heure. Il eut la réaction à laquelle je m'attendais le moins. Sans même m'accorder un seul regard, il me contourna promptement comme s'il ne m'avait pas remarqué pour se saisir d'un sachet de thé, la réplique de celui flottant dans la tasse que je tenais toujours en l'air. Et malgré le personnel de l'hôtel à chaque coin de la pièce ce fut plus fort que moi, j'explosai:- Putain, ça devient insupportable ! Tu vas éviter mon regard pendant combien de temps encore ? Pourquoi tu réagis comme ça maintenant. Putain mais Louis, mais réponds-moi ! Regarde-moi au moins. Quoi t'as plus la force de regarder ma lâcheté en face, c'est ça ? C'est tout nouveau, ça t'as jamais dérangé avant. Merde Louis, j'en peux plus de te voir aussi impassible, c'est tellement éloigné de toi ! Réagis ! Mon discours était totalement incohérent, le reflet exact de mon état d'esprit depuis dix jours. Je voulais juste comprendre. Non je voulais seulement qu'il me revienne.Un blanc suivit mon intervention, je pensais finalement ne pas recevoir de réponse lorsqu'il ouvrit la bouche, plus placide que jamais :- Je t'entends, c'est suffisant...Je réalisai alors l'éternité qui me séparait de la dernière fois où il s'était adressé à moi.- J'avais oublié jusqu'au son de ta voix...- Il faut croire que tu oublies vite.- Merde Louis, regarde-moi, pourquoi t'oses même plus ça ?!Il s'immobilisa à quelques pas de moi, les yeux au sol. Il se tendit à l'entente de ma phrase et je craignai la suite.- Parce que je connais la suite...- Mais de quoi tu parles bordel? et NE reste pas aussi calme putain ça me rend fou!- J'peux pas te regarder dans les yeux parce que je refuse de voir s'envoler le peu de sentiments que je parvenais enfin à y déceler...L'océan s'empara enfin de mes yeux et je m'y perdis un instant sans même noter le désespoir de son ton.- Ne recommence pas avec tes conneries philosophiques. Tu sais que je n'y pige rien...- Ce qui me fait le plus mal c'est de savoir le mal que je vais causer au groupe, dans l'hypothèse où il en reste encore quelque chose après nos conneries.- Louis...- C'est vrai, nous on s'en foutait on vivait, insouciants et eux ils se prenaient tous les revers dans les dents, sans rien dire, sans raison. Juste pour nous- On en a déjà parlé... je sifflai, les dents serrées.- Et ? questionna-t-il .Tu crois que ça suffit: demander pardon et sourire. Tu es naïf Harry- Arrête-toi.- Tu sais ce que je m'apprête à faire sans même que j'y fasse allusion, ça prouve bien que je dis la vérité. Tu es pleinement conscient de la merde qu'on a provoquée ensemble.- Putain, ferme-la Louis ! j'explosai de nouveau- Bientôt je te le promets, mais je dois le dire ...on arrête... Pour de vrai. On arrête d'être des grosses merdes d'égoïstes et de bousiller la vie des autres-- Mais t'as pensé à nous là-dedans? je le coupai, c'est quoi la raison pour que l'on se sacrifie ? On ne mérite pas d'être heureux nous aussi ?- On en est incapables.Et ces derniers mots sonnèrent comme un Adieu...Aussitôt il se détourna de moi et se diriga vers la table, je compris que la discussion était close, mais je compris également que ce n'était pas la seule chose à laquelle il venait de mettre fin. Je le pensais faible. Je me croyais supérieur à lui d'une certaine manière et je réalisai à l'instant mon erreur, c'était tout l'inverse. A cet instant, devant mes yeux s'imposait un nouvel homme. Il était tellement plus résistant que moi qu'il était à l'initiative de tout ça, ce point final ou ce commencement je ne savais plus. Il s'était réinventé pour amortir notre chute, dans ce but du moins. Ces yeux croisèrent les miens, comme pour la dernière fois et j'y entrevis la pire de mes craintes, sa lueur d'innocence s'en était allée, instantanément remplacée ... par du vide. C'était peut-être l'unique chose qui me faisait l'aimer encore. Mais aujourd'hui, Il n'y croyait plus.Blessé, vexé, et irrité je me renfrognai en rejoignant ma chaise. Je guettai le moment où Louis quitterait la table. Peu à peu tout ce qui s'apparentait à une blessure se mua en tout autre chose.Je savais que cela allait arrivé et j'avais voulu m'en préserver. J'avais eu raison mais il avait réussi à atteindre ma carapace malgré toutes mes défenses. Il ne savait que blessé l'autre au profit de ses intérêts personnels.C'est la fierté que j'avais perdue en le laissant m'aimer qui resurgissait soudain, plus puissante et plus arrogante d'avoir été étouffée des mois durant.Il quitta la table et je me délaissai ma chaise comme un ressort.Je m'empressai à sa suite et l'épinglai à peine la porte close derrière nous. De mon corps je m'imposai à son regard, lui refusant toute échappatoire.Si l'un de nous devait mettre fin à ce que nous formions tous les deux, ce serait à moi de le faire. Ce n'était pas son droit, mais le mien!Et je le ferais en grandes pompes histoire qu'il se souvienne de nous. Du début à la fin._________________________________________________ LOUIS
- T'as raison, on arrête tout Louis. Tout. Tu sais, je crois qu'on s'est bien monté la tête depuis le début. Cette attirance, cet amour plus que fraternel était une pure invention. Et puis, comme les idiots que nous sommes, on y a accordé du crédit. Nous avons juste été stupides : ça n'a jamais existé, et on s'est juste laissé enrôler dans une pseudo-histoire écrite à l'avance par d'autres et dans laquelle les principaux personnages n'étaient pas même conscients de jouer un rôle ! me cracha-t-il durement. On n'a jamais été ceux qu'ils décrivent, on a confondu fiction et réalité, et c'est juste idiot parce qu'on se fait souffrir pour une histoire qui n'aurait jamais dû être. Oui c'est con parce qu'on y a cru plus qu'eux en fin de compte!Un poids se fit ressentir sur ma trachée. Et pourtant en y portant ma main je ne rencontrai que de la peau, saine et lisse de tout fardeau. Mes lèvres s'entrouvrirent, et je réalisai : je ne respirais plus. Le souffle inexistant et la respiration coupée, je ne pus plus esquisser aucun geste. Paralysé. Si bien que lorsqu'il se détourna enfin, aussi sereinement que lorsqu'il avait proclamé son discours, j'étais toujours figé dans la même posture, ne sachant plus si mon cerveau avait cessé de fonctionner ou si c'était le reste de mon corps qui était définitivement mort.Les mots n'avaient jamais eu le pouvoir de me blesser, je n'y avais toujours accordé qu'une importance minime. Trop peu. Mais cette fois-ci je compris finalement pour quelles raisons on parle du « poids des mots ». Ces paroles-là, sortant de cette bouche-là possédaient un pouvoir que je pensais chimérique. Les mots ne blessent pas. Ce sont les lèvres qui les prononcent et tout ce qu'elles parviennent à remettre en question au travers leurs mots qui possèdent la force d'une lame.Et actuellement. C'était mon existence entière qu'il remettait en question par la force de ses propos. De simples mots... C'était ma foi et ce qui m'avait toujours donné l'envie d'avancer. En quelques mots il était parvenu à effacer tout ce qui nous liait. Il venait de déclarer abolie l'existence d'un nous et l'espoir futur que je lui portais.Il venait de me mettre à terre sans même prendre la peine de m'effleurer.
Who's gonna be the first one to start the fight?Who's gonna be the first one to fall asleep at night?Who's gonna be the last one to drive away?Who's gonna be the last one to forget this place? We keep taking turns...Will we ever learn? Spaces between us keep getting deeperIt's harder to reach ya even though I trySpaces between us hold all our secretsLeaving us speechless and I don't know why Who's gonna be the first to say goodbye Who's gonna be the first one to compromise?Who's gonna be the first one to set it all on fire?Who's gonna be the last one to drive away?Forgetting every single promise we ever made? Spaces between us keep getting deeperIt's harder to reach ya even though I trySpaces between us hold all our secretsLeaving us speechless and I don't know why Who's gonna be the first to say goodbye? We keep taking turnsWhen will we learn? The spaces between us

#LWDfic


A Long Way DownOn viuen les histories. Descobreix ara