NARCISSA MALEFOY

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Drago s'avançait lentement entre les allées de pins. Son cœur battait à chamade sous le stress. Il inspirait, puis expirait, mais ces gestes commençaient à devenir pour lui des efforts insurmontables.

Au loin, le manoir Malefoy semblait beaucoup plus sombre que dans ses souvenirs, beaucoup plus inquiétant. Il fallait dire que, lorsqu'il y vivait, il ne sortait pas vraiment ; le manoir n'était pas un lieu de jeu, donc, aucun intérêt de se rendre dans les jardins pourtant immenses.

Arrivant devant le grand portail en fer forgé, le blond hésita un moment avant de chuchoter le mot de passe. À sa plus grande surprise, ce dernier fonctionna ; ce dernier s'ouvrit en un léger grincement, laissant le jeune garçon pénétrer dans les lieux encore fraîchement douloureux.

Il avait décidé de venir seul, laissant Hermione à leur appartement, à Londres.

Revenir sur les traces de son passé n'était pas une partie de plaisir, loin de là, mais il se devait de retrouver sa mère. Lucius Malefoy était toujours emprisonné à Azkaban, et Narcissa, sa mère, toujours dans la nature.

Le manoir était désert ; Drago le savait à la hauteur des herbes et à l'état des jardins. Jamais sa mère n'aurait laissé les choses comme ceci.

Il poussa la grande porte de bois et entra dans le manoir. L'entrée majestueuse n'avait pas changé.

Le blond n'avait jamais apprécié vivre ici ; tout était beaucoup trop sombre, trop froid. Les murs gris, les décorations noires et le carrelage de marbre rendaient la demeure mystérieusement effrayante.

La seule pièce que Drago avait toujours appréciée était la bibliothèque privée de sa mère. Elle venait s'y réfugier, bien souvent, après une dispute avec Lucius. Drago aimait l'y retrouver ; elle lui racontait des histoires alors qu'il était allongé sur le fauteuil au bord de la fenêtre.

Instinctivement, comme guidé par ses souvenirs et émotions, le blond se dirigea vers cette fameuse pièce. Il poussa la porte et y pénétra. Rien n'avait changé, tout avait été laissé à l'abandon. Le manoir était resté figé dans le temps. Il parcourut délicatement les rangées de livres du bout des doigts, les dépoussiérant, tout en se disant qu'Hermione rêverait sûrement d'avoir la même. Il s'installa à ce fauteuil et regarda dans le vide.

-              Mon chéri, je savais que tu reviendrais un jour.

Drago sursauta. Son regard se posa aussitôt sur la personne qui se tenait devant lui. Il n'en crut pas ses yeux ; était-ce un mirage ? Sa mère, qui se tenait devant lui, était-elle le fruit de son imagination ?

-              Tu es un beau jeune homme.

-              Mam... Maman ?

Elle lui sourit tendrement, écartant les bras. Il n'attendit pas une seconde de plus avant de se lancer dans ces derniers, enfonçant son visage dans le coup de sa mère. Elle frotta tendrement son dos, comme pour le réconforter. Drago laissa perler les larmes de son cœur sur ses joues rouges.

-              Je suis heureuse de te voir.

-              Où étais-tu pendant tout ce temps ?

-              J'ai eu besoin de partir. Je m'en veux, de t'avoir laissé seul alors que tu avais besoin d'aide mon amour. Je m'en veux tellement. Dès que je me suis rendu compte de mon erreur, j'ai fait demi-tour et je suis revenue ici. Mais tu n'étais plus là. Et j'ai trouvé l'enveloppe de Poudlard, sur ton lit, et j'ai été fière de me dire que tu y étais retourné.

Il se décolla de sa mère et essuya son visage à l'aide de la manche de sa chemise.

-              Pourquoi ne m'as-tu pas envoyé de lettre ? Ou de signe de vie ?

-              Tu avais l'air d'aller mieux. Je n'ai pas voulu te raviver de mauvaises choses, alors j'ai préféré te laisser faire ton année. Minerva McGonagall me donnait de tes nouvelles régulièrement. Je recevais aussi tes notes par hibou. Tu as excellé, comme à ton habitude.

Drago restait bouche-bée, ne sachant que dire.

-              Je sais que tu m'en veux de ne pas t'avoir contacté, de t'avoir abandonné de la sorte, et je comprends totalement ta déception vis-à-vis de ma décision de partir. Mais j'en avais besoin, mon chéri, plus que tout au monde. Je ne pouvais rester ici après toutes ces années de souffrance.

-              À cause de mon père ?

Elle haussa les épaules :

-              Entre autres.

-              Je ne pensais pas te trouver ici.

-              Je sais, c'est un peu ce que je cherchais à faire. Je ne voulais pas que qui que ce soit me retrouve. Mais je savais que tu finirais par venir ici, et que tu me trouverais. 

-              Et où vas-tu aller maintenant ? Tu ne vas pas rester ici maman. Laissons cette maison et son histoire dernière nous.

-              Je n'aurais pas mieux dit, sourit-elle.

Les cœurs brisés ⎮ DramioneWhere stories live. Discover now