Droit matériel : La dot

71 8 0
                                    

Parmi les gages d'intérêt et de respect que l'islam a donnés à la femme, il y a le droit d'avoir un patrimoine propre. En effet, à l'époque antéislamique, la femme n'avait ni patrimoine, ni aucune personnalité juridique et c'était à son tuteur de gérer son patrimoine lequel l'empêchait généralement d'acquérir des biens et d'en disposer.

L'islam a voulu libérer la femme de ce carcan en lui octroyant une dot et en faisant de cette prescription une obligation qui incombe au mari, ainsi qu'un droit qui lui appartient en propre. Ainsi, ni son père ni quiconque parmi ses proches n'a le droit d'en récupérer une miette, à moins qu'elle n'y consente elle-même en toute liberté.

Dieu dit :


"Et donnez aux épouses leur dot -mahr-, de bonne grâce. Si de bon gré, elles vous en abandonnent quelque chose, disposez-en alors à votre aise et de bon cœur." 
[ Sourate 4 - Verset 4 ]

On déduit de cela que si l'épouse donne de ses biens sous l'effet de l'intimidation, de la peur ou de la tromperie, il n'est pas permis d'en récupérer quoi que ce soit. Dieu dit :


" Si vous voulez substituer une épouse à une autre, et que vous ayez donné à l’une un qintâr(15), n’en reprenez rien. Quoi! Le reprendriez-vous par injustice et péché manifeste?
Comment oseriez-vous le reprendre, après que l’union la plus intime vous ait associés l’un à l’autre et qu’elles aient obtenu de vous un engagement solennel? " 
[ Sourate 4 Verset 20-21 ]

Outre que la dot prescrite à la femme ait un sens aussi fort, elle offre de surcroît l'avantage de mettre celle-ci dans les meilleures conditions pour accepter l'autorité du mari sur elle. Dieu dit :

" Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens."
[ Sourate 4 - Verset 34 ]

Sans parler de l'avantage que la dot offre de renforcer les liens conjugaux et de promouvoir l'affection et la miséricorde mutuelles des conjoints.

Le quantum de la dot


La loi islamique n'a déterminé ni minimum ni maximum légal pour la dot, car les gens n'ont pas tous les mêmes richesses ni la même aisance et chaque pays a ses coutumes et ses pratiques en la matière.

La détermination du quantum de la dot a donc été laissée à l'appréciation de chacun, afin que les gens donnent en fonction de leurs moyens et suivant les pratiques qui ont cours dans leurs pays respectifs.

Les énoncés scripturaires s'accordent à dire que la seule chose obligatoire en matière de dot est que celle-ci puisse faire l'objet d'une obligation valable, et cela, indépendamment de son quantum.

ll peut donc s'agir d'une simple bague en fer ou d'une assiette de dattes ou de l'engagement de la part du mari d'enseigner le Coran à sa femme, et autres choses du même genre, dès lors que les deux parties contractantes se sont mises d'accord sur la question.

D'après 'Âmir Ibn Rabî'a , une femme de la tribu des Banû Fazâra se maria moyennant une paire de sandales. L'Envoyé de Dieu lui demanda :

« Te satisfais-tu d'avoir pour dot une paire de sandales ? ». Ayant répondu que oui, le Prophète ratifia le mariage. 
[ Rapporté par Ahmad, Ibn Mâja et at-Tirmidhî, lequel qualifie cette tradition de sahih ]

Islam culture générale 1Where stories live. Discover now