Poids en moins

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Point de vue Nathaniel

J'étais là, assis sur un banc, à observer le soleil se coucher, lui qui avant de laisser place à la longue nuit d'hiver, me disais un dernier au revoir par sa couleur orange, lui qui cessait de réchauffer l'air par sa douce chaleur,qui laissait de la fumée sortir de ma bouche, attendant que la lune la chasse définitivement de la scène .

La nuit elle, était beaucoup moins agréable, elle lançait un vent froid qui me picotait la peau, sa lune brillait tout autant que le soleil mais elle ne procurait aucun bien être, elle faisait l'aveugle à la vue de mon nez qui rougissait. Mais heureusement pour moi je combla bien vite ce manque de chaleur par une autre alternative .

Tss dire qu'avant je détestais les gens qui fumaient, et maintenant me voilà en train de m'en griller une, assez contradictoire tout ça.

J'observais la lune me narguer, repensant aux nombre incalculable d'erreurs que j'ai pu commettre dans ma vie. À un tels point qu'être heureux était devenue un idéal inatteignable pour moi. Toute ces années à satisfaire les autres pour ne pas m'aimer, puis quand je décide d'être moi même ce sont les autres qui me rejettent, qu'est ce que j'ai fait de mal sérieux ?

Suis-je voué à être malheureux ?

J'étais avachi sur le banc maintenant, la tête en direction de ciel les jambes écartées: qu'est-ce qu'aurais dit cet homme si il me voyait actuellement ?

Je rigola à cette pensée, je n'en avais tellement rien à faire, mais mon sourire disparu bien vite quand je me demanda «comment j'en étais arrivé là ? ».

Si ma jumelle aurait été présente elle aurait sûrement affirmé que c'était à cause d'elle.

Elle qui au lycée n'avait de yeux que pour moi, elle qui n'avait pas honte de dire qu'elle m'aimait, même après un énième échec, elle qui a découvert les bleus sur mon corps, elle qui m'a assuré que tous allait bien finir, elle qui a mentis au tribunal pour « mon bien », elle qui a brisé ma « famille ». Moi qui ai cru à son amour, qui suis devenu dépendant d'elle, moi qui l'ai suivis dans son mensonge, moi qui ai cru que j'allais être enfin heureux, moi qui qui m'est fait lâchement abandonner, qui me suis retrouvé tous seul face au monde.

Et pourtant je ne peux pas lui en vouloir. Ce fut mon premier amour, comment l'oublier ? Elle qui m'a redonner le sourire, qui m'a ouvert les yeux sur la situation que je vivais.

À l'époque c'était une jeune adolescente  vulnérable, maintenant elle est devenue une femme, j'ai pu le constater, moi qui ai eu l'honneur de la voir sous toute ses formes. Combien d'hommes ont aussi eu accès à cette vue ? Devrai-je être jaloux ? Ne serait-ce  pas culotté pour quelqu'un qui a déjà sauté presque tout le campus...et puis je dois avouer que j'étais déçu, je ne sais pas à quoi je m'attendais quand je suis parti la voir mais je n'ai rien trouvé.

Sûrement voulais-je retrouver le sentiment de bonheur éphémère qu'elle avait réussis a me faire miroiter... quel con. Je ne cessais de me lamenter sur mon triste destin, quand une odeur familière me parvins à mes narines. Un homme sur le banc d'en face fumait une C.E, mais cette odeur ne m'est pas inconnu... fruit du dragon...c'est son parfum préféré...

Une journée sans penser à cette femme m'était impossible. Je commence à regretter les paroles horribles que j'ai eu envers elle. . Mais pourquoi ? Pourquoi je n'arrive pas à me le sortir de la tête? Au final, ce n'est qu'une femme parmis tant d'autres, j'en ai connue d'autres, des grandes, des petites, des blondes, des rousses...Pourtant, je suis comme déchirée de l'intérieur, un sentiment que je connais depuis longtemps mais aujourd'hui c'est différent.

Besoin mutuel (NATH)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant