XVI.

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Allongé dans les bains privés de Layana, censée faire diminuer ma fièvre, j'en profite pour me débarrasser de tout ce sang et cette terre restée accrochée à ma peau, depuis mon retour.

Une fois fait, je prend le temps d'examiner mes plaies d'un peu plus près. La plupart sont superficielles mais l'entaille sur ma cuisse n'est pas belle à voir et de plus, elle me fait souffrir à chaque pas mais elle n'est rien comparée à celle qui taillade mon abdomen.

Longue et profonde, elle surpasse de loin tout celle que j'ai pu avoir auparavant mais heureusement, le mire m'a prodigué de bons soins et celle-ci ne semble pas s'infectée d'après Layana.

Dans le silence des bains, j'essaye de me reposer en fermant les yeux quelques instants. Le calme m'avait manqué durant cette expédition dans les Gorges.

Je pense que la fièvre a baissée. Me fait sursauter Layana en posant sa main sur mon front. Pardon, je ne voulais pas te faire peur. Reprend-t-elle en me souriant amusée.

Tu sais que cela pourrait s'avérer dangereux pour toi de me surprendre de la sorte ? Froncé-je les sourcils.

Ah oui ? Me demande-t-elle d'un air espiègle, en se redressant.

Je te rappelle que je suis capable de tuer un homme à main nue, mon amour ! Alors imagine, ce que je pourrais faire à jeune femme aussi douce et inoffensive que toi...

Je pense le savoir mais tu peux, peut-être me montrer quand même ? Me dit-elle malicieusement, en me regardant droit dans les yeux et en laissant tomber sa robe au sol.

Et c'est en la voyant nue devant moi que je comprend rapidement que nous ne parlons, plus du tout de la même chose, elle et moi.

Je grimace, légèrement étant donné que je ne suis absolument pas capable de lui donner ce qu'elle veut, vu mon état.

Layana... Soufflé-je frustrée, alors que cette dernière descend dans l'eau pour me rejoindre.

Je plaisantais, mon amour. Me sourit-elle en passant ses bras autour de ma nuque. Je veux juste profiter de ce moment avec toi... Rajoute-t-elle, avant de m'embrasser tendrement.

Ensuite, en prenant bien soin de ne pas me faire mal, elle s'installe contre moi en posant son dos contre mon torse et je dois avouer que c'est vraiment très agréable d'être aussi proche d'elle dans cette tenue.

Jamais un jour, je n'aurais pensé cela possible, pour Layana et moi de vivre notre relation sans nous cacher et sans que personne ne s'y oppose.

Il est vrai qu'il nous a fallut endurer des moments difficiles pour en arriver là mais quand je vois ce que nous y avons gagné, je me dis que cela en valait vraiment la peine.

En compagnie de Layana, dans le silence des bains, j'en viens à me perdre dans mes pensées. Et après quelques instants de réflexion, un détail me revient.

Mon amour ? L'appelé-je doucement.

Hum ?

Dis-moi... Qu'advient-il d'Atim ? Enfin... Tu sais... Le soldat qui... Dis-je hésitante.

Oh... Se redresse-t-elle, lentement pour se tourner vers moi. Il... Il est toujours en cellule...

Je vois... Soupiré-je pensive.

Mais pour être honnête avec toi, je ne sais pas ce que je dois faire de lui... Commence-t-elle en baissant le regard. D'un côté, il a tué le roi, ce qui est passible de la peine de mort à Volk mais de l'autre, il t'a sauvé la vie... Et pour ça, je lui serais, éternellement reconnaissante... Me sourit-elle, tristement, en me regardant à nouveau. Mais de par ces faits, je me retrouve tiraillée entre mon cœur et mes nouvelles obligations en tant que reine... Souffle-t-elle, frustrée.

Je comprend... Dis-je avec sincérité, en prenant sa main dans la mienne. Mais je suis sûre que tu prendras la bonne décision. Lui souris-je tendrement, en caressant sa joue. Je sais que tu feras une excellente reine, Layana... Celle que Volk mérite, véritablement !

Je l'espère... Mais tu sais qu'une fois mariées, tu seras également reine, mon amour ?

Hum... À ce propos... Grimacé-je.

Quoi ? Me regarde-t-elle perplexe.

Bien, je ne suis pas sûre de vouloir ce titre... Expliqué-je, alors que le visage Layana se décompose. Attend, ne te méprends pas ! Je veux toujours t'épouser, là n'est pas mon propos. Tenté-je de me rattraper. Mais je ne désire pas être reine... T'avoir pour épouse et mon titre de capitaine me suffisent amplement.

C'est vrai, devenir reine ne m'intéresse absolument pas. Bien sûr, je soutiendrai Layana dans son rôle et je serais là pour elle en tant qu'épouse mais en aucun cas, je ne veux diriger.

Moi, tout ce que je sais faire c'est me battre, diriger des soldats et service ce royaume. Je suis Capitaine de la Garde Noire et cela me convient, je n'ai pas besoin d'un autre titre.

Mon père avait vraiment tord à ton sujet... Me sourit-elle amusée.

Comment ça ?

Bien, peu après ton départ, même si nous étions en froid, il n'a pas cessé de tenter de me convaincre que tu n'en avais qu'après ma fortune, mon titre et tout ce que je peux possède, en tant que princesse... M'explique-t-elle quelque peu gênée des propos qu'à pu tenir Galdor à mon sujet.

Les paroles du roi me blessent, car jamais je n'ai été intéressée par tout ça. J'aime Layana, sa personne, sa beauté, sa grandeur d'âme, sa gentillesse et sa douceur et non pas ce qu'elle représente ou ce qu'elle possède.

Alors sache une chose, ton titre et tes biens n'ont jamais eu aucune importance pour moi, tu es et as toujours été la seule chose que j'ai convoitée. Lui affirmé-je, légèrement irritée.

Je sais... Me sourit-elle, avant de m'offrir un autre baiser furtif pour tenter de m'apaiser. Et je suis tout à toi, désormais...

Cœur Royal.Where stories live. Discover now