Le gars du métro

Five

Thomas met du temps à reconnecter ses neurones, mais ses lèvres n'ont pas l'air d'être dans le même état que son esprit et continuent de se mouvoir contre celles de Newt.

Il a l'impression de planer dans les airs.

Dommage que l'image de Teresa embrassant Ben n'apparaisse brusquement. Il repousse brutalement Newt en arrière afin de se détacher (à contrecoeur) de sa bouche.

- Arrête, articule Thomas, légèrement essoufflé et complément troublé.

- Et quoi, demande Newt avec un sourire en coin. T'as pas aimé ?

- Oh si si, au contraire j'ai adoré, répond Thomas en rigolant nerveusement. Mais je ... je suis toujours en crush sur Teresa.

Le visage de Newt se transforme en une expression de surprise.

- Ah bon ? Après le coup de pute qu'elle t'as fait dans le dos ?

Thomas acquiesce, gêné au possible.
Newt soupire et se met les mains dans les poches, semblant réfléchir profondément. Au bout d'un petit moment, il redresse la tête et sourit à Thomas.

- Tu sais quoi ? Je t'aime beaucoup Thomas. Mais vu que t'es pas encore prêt pour ça, j'ai décidé que tous les jours, à partir de maintenant, je t'enverrais un textos pour te dire que je t'aime. Tu seras pas obligé d'y répondre, mais ce sera un moyen pour toi de te rappeler que je t'aimerais toujours, qu'importe le temps qui passe.

Thomas sent son cœur rebondir dans sa poitrine. Jamais personne n'avait prit soin de lui faire des attentions comme ça. Il se sent touché et, au fond de lui, il sait qu'il faut juste qu'il s'explique avec Teresa afin que tout aille mieux et qu'il puisse sans doute rejoindre Newt.

- T'es complètement fou, lâche Thomas en souriant largement.

- Je sais, on me le dit souvent, réplique Newt avant de faire demi-tour. Bon je vais y aller. J'ai fait ce que j'avais à faire ici !

Thomas rigole. Newt est vraiment un drôle de personnage.
Il regarde le chanteur passer par la porte sans lui adresser un regard, avant qu'il ne fasse demi-tour et lui demande :

- J'ai oublié : tu peux me passer ton numéro ?

Thomas lui sourit et lui donne, avant que le blond ne reparte en agitant son portable en l'air. Le brun reste un moment sur le toit, à regarder le ciel commencer à décliner lentement vers des tons rougeoyant, signe que le matin va se lever. Ils sont restés toute la nuit ensemble. Et Thomas se rend compte de cela, il se rend compte qu'il a passé une meilleure nuit avec ce garçon qu'une nuit à parler au téléphone avec Teresa.
Son portable vibre dans sa poche. Il jette un coup d'oeil.

De 06 78 **** :

Jour 1. Je t'aime plus qu'au début de la nuit, mais bien moins que demain. (Et j'ai jamais dit que j'étais fort en disquette)

Thomas rigole tout seul en ne répond pas, rangeant son portable dans sa poche et se décidant à partir.

La nuit est finie, Newt est partit, emportant une partie de son cœur avec lui.

_

Thomas émerge du sommeil avec peine. Il n'a pas la gueule de bois, mais un horrible mal de crâne qui lui vrille le cerveau. Des bruits proviennent de la pièce d'à coté. C'est sans doute ses colocataires. Ils font un raffut pas possible, ce qui l'a sans doute réveillé plus rapidement qu'il ne le voulait.

Le réveil indique 11h45. Il n'aura dormit que 4h cette nuit.

Thomas se lève de son lit et enfile un caleçon ainsi qu'un jogging qui traîne hors de sa penderie puis il débouche dans le salon et s'arrête net dans l'embrasure de la porte.
Teresa, affublée d'une chemise de Ben, discute avec lui en riant à cœur joie, une tasse de café dans la main.
Le brun sent son cœur basculer. Ce n'était donc pas un horrible cauchemars. Teresa et Ben sont bel et bien en train de finir ensemble.

Après tout, si tout ça n'était pas un rêve, alors sa nuit avec Newt a réellement eue lieu, ce qui gonfle le cœur de Thomas d'une joie toute nouvelle.
Une masse inconnue saute sur Thomas, le bousculant fortement.

- T'étais passé où vieux coco, lance Minho en frottant vigoureusement la tête de Thomas.

Thomas le repousse doucement en rigolant.

- Je suis sortie de la boîte, ça m'emmerdais, l'ambiance était pas ouf. Et j'ai croisé un ami à moi, du coup on a passé la nuit ensemble.

Teresa se met à fixer Thomas. Elle s'avance vers Minho et le brun et se poste face à Thomas, jouant du bout des doigts avec une de ses mèches de cheveux emmêlée.

- Salut Tom. Bien dormis ?

Thomas sent une effroyable colère s'insinuer en lui.
Elle ose.
Elle ose venir lui parler après ce qu'elle lui a fait. Ok, elle n'était peut-être pas au courant que Thomas était intéressé par elle, mais le brun prend tout de même cela pour un affront.

- Très peu. Vraiment très peu. Et toi ?

- Très peu aussi, répond Teresa en jetant un regard mielleux à Ben.

Thomas n'a qu'une envie, lui éclater la tête sur le sol de la cuisine. Celle de Ben bien sûr.
Minho, sentant l'ambiance devenir électrique, s'interpose calmement entre eux.

- Tu as faim Thomas ? Il reste du café. Et Harriete va bientôt rentrer avec du pain, elle m'a envoyé un texto quand elle s'est réveillé chez son coup du soir. Je lui ai dis de passer à la boulangerie.

- J'ai pas très faim. Ça m'a coupé l'appétit, grogne-t-il en fixant Teresa dans ses yeux bleus.

La brune le regarde d'un air d'incompréhension face au ton ultra-froid qu'il a employé, puis baisse la tête vers sa montre et leur explique qu'elle doit vite partir, ses parents l'attendent pour manger. Elle passe devant Thomas sans le voir, embrasse Ben sur la bouche, enfile un jean et se recoiffe avec les mains avant de claquer la porte de leur appartement.
Minho soupire et se met à sourire comme une dingue quand Harriete apparaît dans l'encadrement de la porte, une baguette sous le bras, les yeux fatigués.

- Courte nuit toi aussi, grommelle Thomas à Harriete tout en jetant un regard mauvais à Ben. Elle t'a volé ta chemise au fait.

- De quoi, demande Ben en posant ses yeux cernés sur Thomas.

- Teresa. Elle est partie avec ta chemise.

- Elle me la rendra la prochaine fois, répond simplement Ben en baillant.

C'est la phrase de trop. Thomas sort de la pièce sans demander son reste et s'enferme dans sa chambre. Au même moment, son téléphone vibre une fois, le calmant d'un seul coup quand il voit "Newt" s'afficher dans sa barre de notification.

De Newt :

Tu comptes me revoir un jour Tommy ? Où je n'étais qu'un "coup d'un soir" sans en être un ?

Thomas sourit.

De Moi :

On se revoit quand tu veux Newt. Aujourd'hui même.