L'Ouest de Westeros (Livre I)

RAXENE : Soir 1

Leur progression dans l'artère souterraine était déjà bien entamée. Le groupe n'en voyait pas le fond, ce qui ne rassura pas Raxene. Elle avait des craintes par rapport aux deux soldats pouvant, à tout moment, retourner leur vestes et créer un abattoir dans cet endroit idéal pour cacher des corps et commettre les pires actes qu'il soit sans être à la lumière du jour.

-"Mes espoirs sont placés sur la découverte d'une issue ou d'une grotte. Tant que notre expédition est fructueuse pour vous, cela ne me dérange pas de continuer à progresser dans ce large tunnel." Dit Raxene en s'adressant aux deux botanistes, en train d'analyser les pierres.

Les deux soldats étaient partis explorer les lieux pour trouver un endroit où ils pouvaient faire leur besoins. La prêtresse en profita pour s'adresser aux deux jeunes hommes.

-"J'ai des doutes sur leur intentions chers camarades... si quelque chose de mauvais se produit, utilisez cet objet." Elle leur confia une dague de cérémonie des rituels de R'hllor à chacun. Elle les avait volées avant sa fuite du temple. Leur lames était ondulées telles des queues de serpent. La poignée et lame des dagues étaient teintées d'un pourpre profond. Comme la couleur de la robe qu'elle portait. Nul doute que si les gardes venaient à trouver ces dagues sur les scientifiques, la provenance de ces armes ne serait que trop évidente.

-"Si vous me laissez une torche, je pourrai essayer d'utiliser le peu de foi qu'il me reste envers le Maitre des flammes pour vous protéger. Je ne vous garantis rien. D'où la présence de cette ceinture, celle-ci se révèle être un fouet. Je ne m'en servirai qu'en cas d'extrême danger pour vos vies, camarades." Dit elle sur un ton plus chaleureux et protecteur qu'au début de leur expédition. En effet, les scientifiques avaient également remarqué qu'elle devenait un peu plus ouverte et que sa formalité s'estompait.

Ils la remerciaient par un sourire en rangeant les armes généreusement données, puis retournèrent à leurs pierres et champignons.

-"Allez ma biche ! Continuons la marche, l'air est plus frais plus loin, c'est soit une sortie, soit un endroit froid. Ramène toi si tu veux rien louper." Dit le garde arrongant. Raxene lança un dernier regard vers les botanistes la regardant, elle leur fit un signe de tête qui était rassurant pour eux. Cela voulait dire qu'elle gérait la situation.

-"Où nous dirigeons-nous ? Cher camarade ?" Demanda Raxene sur son fameux ton formel, totalement volontaire.

-"Là-bas, tu vois ?" Il montra du doigt une sortie avec une lueur bleue se reflétant sur les murs qu'ils s'apprêtaient à longer. Au fur et à mesure que le groupe progressa vers cette lumière bleue, un espace vaste se dévoila sous leur yeux, rempli d'eau. Son bleu était si fort qu'il recouvrit la robe rouge de la prêtresse, la faisant devenir violette, à cause des reflets de l'eau sur sa robe écarlate.

-"Vous avez mes congratulations pour avoir trouvé ce lieu, camarade. Établissons nous près de l'eau afin d'y passer la nuit. Je vais allumer un feu." Sur ces mots, elle prit le bois dans le sac d'un des scientifiques, ainsi qu'une torche. Elle récita une prière envers R'hllor qui, quelques répétitions plus tard, allumait un grand feu sur le tas de bois. Un très léger sourire de satisfaction se remarqua sur son visage, ses pouvoirs n'étaient pas totalement éteints.

Les deux soldats s'étaient posés un peu plus loin du feu, feu étant monopolisé par les scientifiques, comme des enfants face à des jeux dont ils ne connaissent pas l'utilité. Ils bougeaient et maniaient leur outils d'une aisance remarquable. Raxene détourna son regard des botanistes vers les soldats, étant loin en face d'elle. Ses yeux étaient perceptibles à travers les flammes, donnant une image terrifiante de la femme rouge.

Quand son regard se posait sur eux, le leur se détournait de son visage, puis se regardèrent en ricanant, deux enfants auraient été pareils à leur places. Une méfiance et une consternation se sentaient dans son regard. La fatigue habitant petit à petit celui-ci, elle décida d'aller dormir, les scientifiques la suivant dans son choix quelques instants après, laissant les suspects libres de leur mouvements.

-"Arrête Naïa...*ricanements enfantin*"

-"Shhhhht... ils nous entendent pas. Calme toi petite soeur."

-"J'arrivais plus à respirer dedans 'Na ! Il a une peau épaisse."

-"Shht, la biche se réveille."

Des voix que Raxene n'entendit jamais la réveillèrent, au début elle croyait à un rêve, mais la vue de deux filles aux cheveux courts, visages étrangement souriants et lumineux la ramena vite les pieds sur terre.

-"Salut, ma biche." Un sourire effrayant habitait le visage de la fille. Raxene en eut des frissons dans le dos. Elle comprit directement grâce à ces deux mots.

-"On ne voulait pas te réveiller, désolé pour tout ce bazard. Ma sœur Vaïa est très, très, très maladroite." Un rire lui prit, ainsi qu'à sa soeur subitement, tel des petites filles immatures. Cette vue d'un glauque absolu ne rassura pas Raxene, qui ne put fuir car elle se trouvait contre un mur, la sortie en face  d'elle et donc, derrière les sœurs. Elle ne montra pas sa peur envers ces deux mystérieuses personnes et resta d'une impassibilité absolument perturbante.

En examinant les lieux, elle croisa le regard d'un des deux scientifiques, yeux discrètement ouverts, dague à la main. Il se retenait de trembler en entendant ces voix si effrayantes, ne pouvant provoquer que peur et crainte. Elle vut aussi, aux pieds des filles, de la peau. Mais pas n'importe laquelle, elle ressemblait à des traits de visage lui étant familier.

-"Tu te demandes sûrement qui nous sommes ? Je vais me présenter en bonne et due forme. Naïa, grande sœur de Vaïa, ici présente. Et nous sommes jumelles !" Elles bougeaient d'une coordination extrêmement précise que l'on crut à voir une personne et son ombre se mouvoir ensemble.

-"Ceux là, par terre, sont morts il y a moins d'un jour, et nous avons pris leur visage pour les incarner afin de s'infiltrer dans votre groupe. Désolé !" Dit Naïa sur un ton enfantin, elle ramassa les visages des deux gardes puis joua avec eux, puis les jeta dans l'eau brillante.

-"Je salue votre capacité à incarner d'autres personnes, jeunes filles." Dit Raxene en essayant de distraire les filles. "Maintenant, qu'allez vous faire ? Je doute que vous..." elle ne finit pas sa phrase que le scientifique, dague à la main, se jetta désespérément sur une des petites. Celle-ci le prit subitement à la gorge puis le souleva. Il lacha sa dague.

-"Regarde 'Na ! Il avait une dague. Elle à l'air très rouge." Vaïa examina la dague puis lança un regard sur Raxene et son visage décomposé face à cette vue : un scientifique étranglé par une enfant, sa sœur juste devant elle pointant la dague devant les yeux de la prêtresse.

Avec un sourire déconcertant, Vaïa se tourna vers le scientifique tenu par sa sœur, puis se mit à le poignarder violement, en riant à gorge déployée. Le sang giclait de partout pendant qu'elle continua à le planter à maintes reprises, toujours avec un sourire enfantin et un rire puérile, puis elle finit par lui trancher la gorge. Son corps troué gisant sur le sol, baignait dans une mare de sang, qui coula jusque dans l'eau bleue, faisant un melange violet, comme la couleurs qu'avait la robe de la prêtresse.

Raxene ne se retenut pas. Elle était prise d'une haine sans contrôle. Elle posa sa main tremblante de haine sur sa ceinture puis fut interrompue par la meurtrière.

-"N'essaie même pas. Tu ne voudrais pas finir comme ce moins que rien, non ? Détends toi, la soirée ne fait que commencer, ma biche." Dit Vaïa avec un rire d'enfant.

L'autre scientifique, choqué par ce qu'il vient de se passer, était recroquevillé contre le mur, tremblant et pleurant. Ni Raxene, ni lui, ne savaient quoi faire. Ils étaient contraints à subir leur caprices enfantins, toute la nuit.