Chapitre 7

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« Gabriel pense tout contrôler. Ce merdeux pense qu'il a les cartes en mains et qu'il a un pouvoir de décision bien plus important que le mien, mais il se trompe tellement que, cette fois-ci, c'est à moi d'être là pour le voir tomber de son nuage. »

— Fabio Antonelli


Aujourd'hui, c'est notre dernier jour avec William avant qu'on ne rentre par le premier avion demain matin, et je n'en ai absolument pas envie. C'étaient les meilleures vacances de toute ma vie et j'ai beaucoup de mal à me dire qu'elles s'achèvent déjà.

William dort encore ; on s'est couchés tard et je crois qu'en une semaine, on n'a jamais autant fait l'amour. N'avoir aucune contrainte et pouvoir profiter de lui à chaque seconde de la journée, c'était génial.

Il est allongé sur le ventre, son visage tourné vers moi alors que son bras m'emprisonne, et je me sens en sécurité. Quand j'en ai assez qu'il dorme, je caresse son visage avec douceur et sa réaction est immédiate : sans ouvrir les yeux, il m'attire contre lui, remonte les draps sur nous et m'écrase avec toute l'affection qu'il éprouve pour moi. Ce n'est ni effrayant ni étouffant. C'est simplement parfait.

« Bien dormi ?

— J'aurais bien dormi encore un peu, mais apparemment tu t'ennuyais.

— Oui. »

Il rit et je niche ma tête dans son cou pour y déposer plusieurs baisers.

« Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?

— On reste au lit et tu me fais plein de câlins.

— Gabi... on a fait ça presque toutes les vacances ! T'as pas envie de visiter, un peu ?

— Visiter quoi ? Des vieux cailloux laissé à l'abandon ? Ça ne m'intéresse pas. Je suis un mec du présent. Le passé, je m'en branle.

— C'est enrichissant pour ta culture personnelle.

— Tu me trouves idiot ? »

Je me détache de lui pour pouvoir le regarder.

« Non, pas du tout. Mais c'est quelque chose que tu ne vivras peut-être qu'une fois. Tu es ici et tu as une chance que certain n'auront jamais.

— Bien sûr que j'ai de la chance, je t'ai pour moi tout seul depuis une semaine et demie. Je m'en fiche de visiter des palais abandonnés parce que demain, on rentre. Demain, la vie reprend son cours et je redeviens un secret caché dans ta chambre d'hôtel.

— T'es pas un secret, Gabi.

— Non, c'est vrai. Excuse-moi, je suis aussi un excellent moyen de te vider les couilles à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Je suis aussi un espace détente, c'est ça ? »

Il se détache complètement de moi pour se lever dans un soupir.

« Gabriel... on a passé une semaine de rêve, ne gâche pas tout.

— Je gâche rien, j'énumère des faits et j'y peux rien si tu préfères te voiler la face.

— Tu es pessimiste.

— Mais tu me forces à l'être ! J'arrête pas de te prouver qu'on pourrait être heureux tous les deux. Rien que tous les deux. Je suis majeur dans quelques semaines, maintenant. T'es ni mon patron ni un mec qui a un quelconque pouvoir sur moi et je sais très bien ce que je veux.

— Et qu'est-ce que tu veux ?

— Largue ton mec. J'ai plus envie d'être l'autre gars, j'ai envie d'être le seul. Tout le temps. J'ai envie d'être ton unique priorité, j'ai envie d'être le seul qui te voit nu, qui te touche. J'ai plus envie de te partager. Pas après cette semaine.

GabrielHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin