2 syllabes, 6 lettres.

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La mère de Penny m'avait déposé devant l'hôpital. J'étais devant les portes d'entrées mais j'avais un mauvais pressentiment, comme si ce que j'allais découvrir n'allait pas me plaire. Après de longues minutes à réfléchir je me suis décidée à entrer. Le brouhaha de l'hôpital me rendait encore plus nerveuse, des femmes en blouse blanche couraient dans tous les sens, des patients se plaignaient de la longueur de l'attente et d'autre plus nerveux se mettaient à crier. En bref, c'était un gros bordel. Je ne savais pas trop comment j'allais faire pour trouver une infirmière libre. Par chance, j'en vis une passer juste devant moi.

Kaya: S'il vous plaît, j'aurais besoins de votre aide.

Infirmière: Bien sûr. Que puis-je faire pour vous?

Kaya: Euh... Eh bien je cherche un garçon qui s'appelle James Curtis. Vous savez dans quelle chambre il est?

Infirmière: Attendez, je vais aller voir.

Elle se dirigea vers un comptoir où se trouvait un ordinateur. Elle tapa quelque chose puis une grimace se forma sur son visage.

Infirmière: Hum... Je crains malheureusement que cela ne sera pas possible.

Kaya: Comment ça pas possible?

Infirmière: Le patient que vous cherchez est interné ici depuis plus d'un mois maintenant et les visiteurs autorisés à le voir sont sa famille et... une dénommée Penny.

Quoi? Cela faisait déjà plus d'un mois qu'il était à l'hôpital et personne ne m'avait rien dit?! Mais qu'est-qui se passait?

Kaya: Mais je suis sa meilleure amie, je peux le voir. De toute façon ce n'est rien de grave?!!!

Infirmière: ... Si ça l'est.

Kaya: Hein? MAIS QU'EST-CE QU'IL A???

Personne ne remarqua que j'avais crié, j'étais seulement quelqu'un d'énervé parmi tant d'autre.

Infirmière: Je vous demanderai de baisser d'un ton Mademoiselle. Je suis sincèrement désolée, mais je ne peux pas vous donner de renseignements en ce qui concerne ce patient.

Sur ce, elle partit et disparu dans la foule de gens.

Fait chier!

Je ne pouvais quand même pas rester comme ça. Il fallait absolument que je trouve la chambre de James.

Je regardais autour de moi avant de remarquer que personne n'était sur l'ordinateur. C'était la seule manière pour moi de savoir ce qu'il se passait. Je suis allée jeter un coup d'œil, la page sur laquelle était affiché les numéros de chambres était ouverte. Je regardais à la lettre C pour Curtis.

Bingo!

Son nom apparu sur l'écran. Il était écrit chambre 235, 3 ème étage. Après avoir trouvé les informations que je cherchais, je me suis dirigée vers l'ascenseur.

Arrivée devant la porte, je pris une grande inspiration avant d'entrer. Il n'y avait personne sur le lit, je regardais autour de moi et vis Penny de dos entrain de regarder par la fenêtre. Je toussais pour lui faire savoir que j'étais là.

Penny: Kaya? Mais... mais qu'est-ce que tu fais là ?

Kaya: Je me posais la même question. Et j'aimerai bien que tu y répondes.

Penny: Quoi?

Kaya: Oui Penny tu as bien entendu. Je voudrais savoir ce que je fous là?

Penny: Je ne comprends pas.

Kaya: Putain Penny, c'est pas le moment de faire la conne, pourquoi on est à l'hôpital?

Penny: Euh... Pour voir James.

Kaya: Eh bah voilà c'était pas compliqué. Maintenant je vais te poser une autre question. POUR-QUOI JAMES EST A L'HÔPITAL?

Penny: Je...

Kaya: Écoute-moi bien Penny, j'ai pas envie de passer des heures dans ce putain d'hôpital. Je ne sais pas si tu t'en rends compte, mais il y a notre pote qui est interné ici. Alors maintenant tu vas m'expliquer pourquoi il est là et pourquoi vous me l'avez caché pendant plus d'un mois.

Quand j'eus fini ma phrase la porte s'ouvrit. Un jeune homme pâle aux joues creusées et vêtus d'une blouse d'hôpital venait de rentrer, accompagné de deux infirmières. Il m'a fallu une bonne minute avant de reconnaître... James. Quand il me vit, ses yeux s'écarquillèrent.

Lorsque les infirmières eurent fini de le mettre dans son lit elles partirent, nous laissant tous les trois, seuls, dans cette pièce angoissante. Je n'arrivais plus à bouger. Mon esprit était complètement chamboulé. Je regardais Penny d'un air interrogateur, mais ses yeux étaient rivés sur le sol.

James: Kaya? Mais qu'est-ce que tu fais ici?

À cette question, je sentis mes joues devenir chaude et la colère monter en moi.

Kaya: TU TE FOUS DE MA GUEULE?! CHAQUE FOIS QUE J'APPELAIS PENNY JE LUI DEMANDAIS DE TES NOUVELLES, MAIS À CHAQUE FOIS ELLE ÉVITAIT DE ME RÉPONDRE, TROUVANT TOUJOURS UNE EXCUSE BIDON. PAS UNE SEULE FOIS ELLE NE M'A DIT QUE TU ÉTAIS À L'HOPITAL. JE L'AI APPRIS PAR LA MERE DE PENNY. ET C'EST ELLE QUI M'A RAMENÉ ICI. TU T'IMAGINES CE QUE JE PEUX RESSENTIR EN CE MOMENT?!!! PENDANT PLUS D'UN MOIS VOUS ME L'AVEZ CACHÉ. ET LE PIRE C'EST QUE L'INFIRMIERE M'A DIT QUE CE QUE TU AS EST GRAVE. SI TU TE SERAIS CASSÉ LE BRAS JE NE SERAIS PAS AUSSI MAL, MAIS LÀ TU AS QUELQUE CHOSE DE SERIEUX ET TU NE ME LE DIT MEME PAS...

James ne m'a pas regardé pendant tout mon "discours". Je ne le reconnaissais plus, il avait l'air tellement... Malade. Penny s'était assise sur une chaise. Elle avait les mains sur son visage. Dans la pièce régnait une atmosphère pesante. Au fond de moi je ne voulais pas connaître la vérité, je ne voulais pas savoir de quoi il était atteint. Je voulais juste retrouver mon bon vieux James, le James grand, beau, drôle, fou, pervers mais surtout le James vivant, celui qui vivait au jour le jour sans penser à l'avenir. Je ne voulais pas du James pâle, maigre et... Presque mort.

James: Kaya, je suis désolé. Mais n'en veux pas à Penny, c'est moi qui lui ai demandé de ne rien dire. Je ne voulais pas te causer un souci de plus, vu que tes parents venaient de divorcer et que tu devais en plus déménager...

Kaya: Mais on s'en fout de moi, là on parle de toi. Tu es malade James, alors la première chose que tu aurais dû faire c'est de me prevenir. Enfin bon, maintenant c'est trop tard. Mais ce que je veux savoir c'est quelle est ta maladie?

Il baissa les yeux et commença à  jouer nerveusement avec ses doigts. Il finit par lever la tête et je vis que des larmes roulaient sur ses joues. C'était donc, si grave...

James: Kaya... J'ai... J'ai le cancer.

Le temps s'arrêta à la prononciation de ce mot. Oui, on le connaît tous ce putain de mot. 2 syllabes, 6 lettres mais surtout une maladie de merde. Comment un seul petit mot peut faire tellement de dégâts? Cette maladie nous consume petit à petit avec un sourire vicieux, nous faisant perdre tout espoir. À cause d'elle, la vie ne devient plus qu'une bombe à retardement. Elle nous prend en otage, un flingue braqué sur notre tête, et nous, fermant les yeux, attendant qu'elle appuie sur la détente. Puis des fois, il y a une lueur d'espoir, mais cette merde c'est comme un chewing-gum collé à une chaussure, ça ne part jamais.

Quand on apprend que quelqu'un qu'on aime est gravement malade, on peut avoir plusieurs réactions: la colère, le rire nerveux, le choque; moi j'ai opté pour les pleures. Mes larmes ne cessaient de couler, je savais que pleurer ne résoudrai rien, mais c'était plus fort que moi, il fallait que ça sorte.

Je me suis alors mise à côté de lui et me suis blottie dans ses bras faibles et maigres. Et ce fut la première fois que j'ai demandé au plus profond de mon être... De l'aide à Dieu.

Coucou mes magnifiques lecteurs. Alors qu'avez vous pensé de ce chapitre? Personnellement je le trouve très émouvant. Je me suis même surprise à verser une petite larmichette en l'écrivant. Donc, dites-moi ce que vous en pensez. Et vraiment un grand merci à vous de prendre le temps de lire mon histoire et de voter.

BADOù les histoires vivent. Découvrez maintenant