Chapitre 2

7 0 0
                                    

Voilà plusieurs jours que le monde frise le chaos. Et c'est bien parce que j'aime à penser qu'il reste toujours un espoir que je ne me lamente pas à parler d'hécatombe et de point de non-retour. Mais notre planète est belle et bien sombré dans un passage sombre de son histoire. Pour l'humanité en tout cas. Car curieusement, les animaux ne semblent pas en être si infectées que ça.

Quelques avertis sauront quoi penser si j'évoque le thermes de la résonance Schumann. Ici, maintenant, toute personne possédant un téléviseur, un téléphone ou même une radio a été mise au parfum. On ne parle plus que de ça. Pour la faire courte, je dirais qu'il s'agit d'une des énergies principale et vitale de la terre. Sa fluctuation est souvent brassée par les orages ou les impulsions électriques. A savoir qu'elle est directement connectée à notre propre résonance. Donc si celle de la terre augmente, la nôtre aussi. De grès ou de force elle provoque ces effets. Et plus celle-ci augmente, plus vous sentirez se produire en vous des choses étranges. Comme si elle allait racler le fond de notre marre personnel pour y brasser la boue et faire remonter ce que nous aurions volontairement laissé là, croupir au fond de nos abysses les plus sombres. Et depuis trois jours, elle ne fait que grimper.... Et grimper encore. Le monde était déjà fou avant... alors imaginez...

On ne sait pas trop ce qui a provoqué la monté fulgurante de cette résonance. Mais on en observe les effets. L'humanité est devenue hystérique. Comme si on avait inondé la fourmilière d'une substance qui avait rendu chaque fourmi totalement responsable de ses actes. Comme si l'homme ne pouvait plus se cacher derrière le moindre déni. Certains disent que c'est le nouveau lancement d'un projet spatial qui a provoqué ça. D'autres parlent de la 5G, même s'il ne s'agit pas des mêmes fréquences. On entend même dire qu'il est enfin l'heure du jugement derniers. Bref... vous connaissez la routine. Chacun y va de sa théorie et de sa science, mais aux finales, personne ne sait vraiment.

Cependant, le résultat reste le même. Violence, déboire, déprime, révolution mais surtout... une vague de suicide sans précédent. En trois jours, la population mondiale à baissée de pratiquement sa moitié. Accident malheureux ou volontaire, on ne sait plus où donner de la tête. Et moi non plus d'ailleurs. C'est dramatique.

Jusqu'au coup final, qui fit comprendre à beaucoup, qu'effectivement, on ne reviendrait pas en arrière. Jamais.

Une éruption solaire d'une puissance encore jamais mesurée termina de plonger la planète dans un noir et silencieux mutisme. La puissance ionisée de cette éruption grilla tout appareils électriques. Replaçant l'humanité à l'âge de pierre. Incapable de prendre des nouvelles du monde sans média, je ne saurais dire si elle est terminée ou non. Mais je suspecte qu'elle soit toujours active aux reflets plus brillants que l'ordinaire que prend parfois l'astre solaire. Plus de 16h donc. Autant dire que si elle continu et qu'elle parvient à dépasser les 24h, c'est réellement toute la planète qui en sera touché. Du Texas à l'Australie. Une planète débarrassée de sa technologie. Un anticorps redoutable.

- Nan mais Kiba arrête, tu es dingue !

Cat' me regarde, comme bien souvent d'ailleurs, comme si j'étais cette extraterrestre sortie de je ne sais où qu'elle est en incapacité de comprendre. Imperturbable, je continus à préparer mes affaires, définissant avec difficultés ce que je dois mettre dans mon sac ou non pour affronter un monde devenu fou. Mais c'est clair, je ne peux rester ici.

- C'est la folie dehors, tu ne peux pas aller te promener comme ça avec tous ces malades mentales, tu vas te faire tuer !

Elle tremble. Je le note dans un coin de ma tête depuis quelques jours. Elle a toujours été une grandes tressée de la vie et les événements de ces derniers jours la rendent encore plus instables. Parfois, je me demande ce qu'attendent ses yeux pour sortir de leurs orbites. La nouvelle résonance de la terre exacerbe ce trait de caractère chez elle et je sais déjà comment ça va se terminer. Elle veut mourir. Je le sais.

- On en a déjà parlée Cat'. Ne me retiens pas. Ou alors vient avec moi. Tu ne peux pas rester comme ça.

Mais elle est déjà repartie dans son schéma de peur à me dire quoi faire et pourquoi. Elle ne m'écoute plus. A considérer qu'elle m'est même écoutée un jour. On dirait un poisson bloqué dans son bocal qui tourne en rond, encore et encore. Je ne peux rien faire pour elle. De plus je la suspecte d'hystérie générale depuis que je l'ai vus observer, pendant une bonne demis heure, une lame de couteau de cuisine comme s'il s'agissait du messie en personne. C'est flippant.

Je finis par la congédier et la faire sortir de ma chambre. J'ai besoin de concentration maintenant. Parce que curieusement, je tiens le coup. C'est un peu comme si j'avais toujours su que tout ça allait se produire et que la libération du monde avait libérer mon âme. Je me sens étrangement parfaitement à ma place maintenant. Bon, bien sûr que j'ai peurs, y'a de quoi finalement. Mais la nouvelle route de vie qu'a pris mon destin me plait, même si elle incertaine. C'est cruel, car il est dardé de souffrance d'autrui. Mais ça, je n'y peux absolument rien. Je ne suis pas responsable de ce que les autres font avec leurs esprits. J'aimerais les aider, mais ils restent étanches à toute paroles, trop profondément ancrés dans les bras de leurs démons.

Non, ce que je dois faire, c'est fuir. Fuir cette folie par la solitude pendant que j'ai encore ma tête sur les épaules. Car les meurtres sont choses courantes maintenant. Une simple jalousie peut rapidement mener à la catastrophe. Suivis souvent d'un suicide avec l'arrivé du remord. Les émotions ont clairement pris le pouvoir.

Mon arme ? Le détachement. Total et sans remord.

Rapidement, je refais mon lit encore froissé de la veille, allume une petite bougie et m'installe sur ma couette en soupirant. Il est temps d'aller chercher des conseils sages. Je croise mes jambes l'une sur l'autre, à la manière d'un moine tibétains et ferme les yeux. Je cherche mon souffle profond et apaise mon mentale, entrant doucement dans un calme salvateur.

Rapidement, mon esprit quitte mon corps pour rejoindre celui des esprits. Pour un nouveau voyage. 

SatinkaWhere stories live. Discover now