Chapitre 13: Bran

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Chapitre 13: Bran

,Bran avait beau être la corneille à trois yeux, la partie la plus mortelle de lui-même n'appréciait pas sa détention. Il voyait le futur, le passé et ce qui se passait à des milliers de kilomètres de son emplacements mais dans cette cave il ne voyait absolument rien.

L'esprit de Bran était à Winterfell. Comme souvent, il s'y passait des choses intéressantes. De toutes petites choses, qui sans qu'on s'en aperçoive infléchiraient l'histoire des sept royaumes. Daenerys Targaryen, pâle, fiévreuse reposait dans les bras de John, celui-ci affichait comme souvent une mine sombre.

-John, il faut la marier à quelqu'un, un Tyrel par exemple, elle sera bien à Hautjardin et on sera sûrs de diriger le nord, faisait la mère des Dragons, Bran l'entendait et la voyait comme à travers une épaisse couche de brouillard solide.

-Sansa est comme ma soeur, elle ne ferait rien contre moi protestait John, elle ne voudra plus jamais faire un mariage politique.

-Nous devons l'y forcer déclara Daenerys avec entêtement, on donnera le nord à Brandon Stark, c'est juste un enfant, il sera plus facilement contrôlable.

-Tu ne les connais pas ni l'un ni l'autre s'énerva John, je ne te laisserai pas...

-Tu ne me laisseras pas quoi? rugit-elle, réveilles-toi John, c'est moi ta vraie famille, ces gosses l'étaient peut-être, mais ils ont trop soufferts pour être toujours digne de confiance. Je ne quitterai pas Winterfell avant d'en aavoir fait partir ta soeur.

En entendant cette conversation, Bran se dit que ses doutes sur la Targaryen étaient fondés, si elle voulait nuire à Sansa et prenait Bran pour un enfant, c'est qu'elle n'avait rien compris. Bran ne ressentait plus les émotions comme autrefois, simplement un écho de ce qu'elles avaient été. Il savait qu'il aimait sa famille, c'était une information, et un fait, mais cela ne venait jamais obscurcir son jugement et cela ne l'envahissait jamais il savait qu'il avait été un Stark et ne voyait pas la nécessité de renier ses soeurs pour n'être plus que la corneille à trois yeux, mais il n'éprouvait pas non plus le besoin de leur parler, de les voir dans la réalité. Simplement, si on voulait faire du mal à sa meute, comme aurait dit Arya, alors il attaquerait comme un loup. Bran se concentra pour transporter son esprit seulement quelques dizaines de mètres plus loin, dans le même château et au même moment pour voir ce que faisaient les autres personnes présentes.

Sansa et Tyrion discutaient, assis dans les appartements de la jeune Stark. Bran écouta la conversation avec intérêt, non pas qu'il eut particulièrement envie d'espionner sa soeur comme Bran le Grimpeur le faisait autrefois, non, si la corneille à trois yeux écoutait, c'était qu'entre des dérives personnels, dont Bran se rendait compte qu'elles étaient inévitables avec la plupart de ses semblables, il était question d'affaires d'État. Bran fut heureux de voir qu'ils semblaient atteindre une demi solution pour neutraliser Daenerys dans l'immédiat. Lorsqu'il se levèrent, la corneille à trois yeux s'aperçut que tout deux montraient les signes habituels de gêne, et d'émotion des humains, ceux-là même que lui n'avait plus jamais. Même lui fut un peu surpris, de voir sa soeur Sansa, toujours froide, presque autant que lui, même si ce n'était qu'un masque, imiter le geste de Tyrion et poser ses lèvres sur les doigts du Lannister avec quelque chose qui dépassait sans doute l'amitié. D'ordinaire, ce genre de scènes ennuyaient profondément Bran. Mais il était question de Sansa, qui respectait toujours le protocole et les manières de la cour, et qui venait de faire un mouvement spontané vers Tyrion Lannister, premier conseiller de la reine. Était-ce une stratégie politique? Non compris Bran avec déception, Sansa était calculatrice, pas sur ce sujet toutefois.

La corneille était fascinée comment une si faible impulsion pouvait-elle peut-être changer les visions du futurs qu'il avait déjà eu? Bran suivit par l'esprit Tyrion lorsqu'il sortit de la chambre, le visage du lutin exprimait à la fois l'étonnement, le choc, et la réflexion. Il regardait de temps à autre sa main comme si il s'attendait à ce qu'elle change de couleur, ou qu'elle disparaisse. De l'autre côté de la paroie de pierre, Sansa s'était couchée, au début sa soeur souriait de ce sourire d'autrefois, quand le petit Bran croyait que ce sourire chassait les monstres de la nuit, puis une réalisation frappa ses traits et l'illusion s'évanouit dans des sanglots. Une pointe de quelque chose faillit l'atteindre mais la corneille était plus forte, il poursuivit ses observations.

Chroniques d'une chanson innachevéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant