𝒱𝒾𝓃𝑔𝓉-𝑒𝓉-𝓊𝓃 𝒹𝑒́𝒸𝑒𝓂𝒷𝓇𝑒

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      Aujourd'hui, nous avons tous reçu, à l'école, des enveloppes provenant des universités où nous avons pris la décision de nous inscrire. Beaucoup d'élèves ont eu la chance de recevoir leurs réponses plus tôt que les autres, et d'autres attendent encore. Cependant, plus de la moitié des élèves ont reçu leur lettre aujourd'hui, comme si les universités avaient prévu d'envoyer les courriers en même temps. D'après les statistiques, les informations que j'ai obtenu et les calculs, plus de quatre-vingts pour-cent des élèves du bahut on reçu leur lettre. Évidemment, je fais partie des vingt pour-cent qui n'ont pas reçu de lettre puisque je suis déjà inscrit au MIT.
          Elvin est assis en face de moi et regarde son enveloppe sans bouger. Trois autres lettres sont présentes sur la table, mais il tient celle qu'il veut vraiment avoir une bonne réponse dans la main. Plusieurs autres élèves sont dans le même état qu'Elvin. J'aimerais très sincèrement lui dire de se dépêcher d'ouvrir cette enveloppe, mais je ne le ferai pas. Je sais qu'à l'époque, avant qu'on se connaisse, j'aurai pu lui dire ce que je pense sincèrement, mais je vais m'abstenir. Chacun a son rythme, c'est ce que j'ai fini par apprendre. Elvin me tend la lettre.
          - Lis la pour moi, s'il te plaît.
          - Sérieusement ? Elvin, c'est très important...
          - Justement ! Je n'y arriverai pas. Toi, tu as le courage que je ne possède pas ! Lis la pour moi !
          - Tu es sûr ? Demandais-je, en tendant la main vers son enveloppe.
          - Oui.
          - Je te la lis à voix haute ou tu veux simplement le résultat ?
          - Juste le résultat.
          Je fais ce qu'il me demande et lis le contenu. Je me cache derrière la feuille pour qu'il ne voie pas ma réaction, car il trouve que je suis comme un livre ouvert et très expressif. Je lis rapidement entre les lignes et lorsque je trouve les mots en question, je relise très attentivement et lentement pour être certain que le résultat soit juste. Je baisse la feuille et croise son regard. Mon sourire que je n'arrive pas à cacher le fait sauter de joie. Je n'ai pas besoin de dire qu'il est pris, car il comprend tout de suite. Il crie plusieurs fois « yes » et se met debout sur la table pour exprimer sa réussite. Et comme je m'y attendais, plusieurs élèves viennent vers nous pour le féliciter. C'est bien rare de voir autant de soutien. Je me souviens quand c'était pour moi pour ma sélection aux Olympiades. J'ai hâte ! J'ai si hâte bon sang.
          - Félicitation, mon coeur.
          - Tu te rends compte, Andrew, commence Elvin après s'être calmé. Avant, il y a quelques mois, on était deux adolescents qui ne se connaissait même pas. Et aujourd'hui, on sait qu'on va vivre ensemble et dans la même ville, car nos universités sont au même endroit ! Tu te rends compte, Andrew, répète-t-il. Nous, nous qui n'étions rien, on va devoir quelqu'un ! On va évoluer ensemble et avancer, main dans la main ! Sourit-il en saisissant ma main. Je t'aime, Andrew et je suis heureux de pouvoir vivre la suite de ma vie avec toi.
          - Elvin ! Rougis-je, heureux d'entendre ces mots. Moi aussi, je suis heureux de vivre ça avec toi. J'ai tellement hâte ! Et je t'aime. Je t'aime de tout mon coeur, chuchotais-je pour que ça reste entre nous.
          Elvin se lève pour s'asseoir à côté de moi et me prendre dans ces bras. Je suis content de vivre ça avec lui. Maintenant, plus rien me gêne. Au contraire, j'ai toujours envie de lui demander des bisous, des câlins et des caresses. Il est tout pour moi. Il est ma moitié. Il est mon oxygène, mon univers et tout ce qui me permets de vivre avec le bonheur. Et rien que pour ça, je voudrais ne plus jamais m'engueuler avec lui. Je lui rends son étreinte et le serre contre moi.
          - Tu as déjà préparé tes cartons ?
          - Mais, on part dans un mois ? Et tu as les Olympiades non ?
          - Oui, mais je voulais au moins installer les cartons dans notre appartement avant de partir pour les Olympiades. Tu vas m'accompagner aussi. Donc, c'est mieux que ce soit prêt.
          - Toujours aussi prévoyant, sourit-il.
          - Toujours. Tu sais qu'il y a les examens, ta pièce de théâtre, puis le bal et après, on part.
          - Tu veux qu'on envoie des cartons ce week-end ?
          - On fait, je pensais préparer les cartons, faire le bal, attendre que le week-end passe et les envoyer le lundi. Comme ça, on a quelques jours avant d'envoyer les cartons, voire aller avec un camion là-bas pour mettre en place quelques décorations.
          - Oui, tu as raison. On va faire les cartons, comme ça, on est prêt. Pour moi, ça sera rapide.
          - Moi non ! J'ai tellement d'objets de collections que je ne sais pas si je vais tout prendre.
          - Tu peux toujours en laisser à ta mère.
          - Oui, je vais voir, dis-je avant de ranger mon plateau.
          - J'ai hâte !
          - Moi aussi, avouais-je.

C'était luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant