4 - Tour à moto

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L É O N I E


Après être allée au lac pour lire en écoutant de la musique sous un doux soleil, je prends la direction de l'hôtel. En arrivant, une moto attire mes yeux. Je ne peux m'empêcher d'observer cette Ducati 1299 Panigale. Quelle beauté ! J'adore ses lignes très sportives et cette couleur rouge intense. Un jour, j'aurai une moto, c'est sûr. D'ailleurs, j'ai mis pas mal d'argent de côté, n'étant pas une grande dépensière. Je pourrais peut-être envisager de sauter le pas. Je sors de mes pensées et file aux vestiaires avant d'être en retard.

Au moment où j'arrive dans la salle du restaurant, un homme m'interpelle. Je m'approche et suis étonnée de le découvrir à nouveau ici. Il n'avait pas séjourné dans l'hôtel au cours de ces six derniers mois et par conséquent, je ne l'avais pas revu, voire l'avais oublié.

— Bonsoir, mademoiselle Max, me dit-il en anglais.

— Bonsoir, monsieur Carter, réponds-je.

La dernière fois, il m'avait parlé dans un parfait allemand. On peut encore jouer avec le français, l'italien et le russe, s'il le souhaite. Ayant toujours adoré les langues, plusieurs séjours linguistiques m'ont permis de me perfectionner, sans parler des formations continues de mon côté, pour le plaisir.

Que puis-je faire pour vous ? questionné-je en italien, histoire de le tester.

— Je souhaiterais le menu du jour et avant, un verre de votre vin du mois, s'il vous plaît, demande-t-il de la même langue.

Mince, prise à mon propre jeu.

Je lui fais un beau sourire, frustrée.

— Avec plaisir, monsieur.

Je pars rapidement chercher sa commande, évitant les clients et employés sur mon passage, puis reviens et dépose son verre ainsi qu'un petit bol de cacahuètes.

— Santé, lui souhaité-je.

— Merci, me répond-il en russe.

— N'hésitez pas à m'appeler si besoin, l'informé-je en français.

— Je n'y manquerai pas, m'assure-t-il.

Son accent, quand il parle français, est vraiment charmant.

Un peu plus tard pendant mon service, je reviens vers lui, afin de voir s'il souhaite prendre un café après son repas, mais à ma grande surprise, il n'est plus là, alors que je n'ai pas arrêté de regarder dans sa direction. Il a un don pour disparaître.

Il est vingt-deux heures trente lorsque je termine le travail. L'avantage en semaine, c'est qu'on ne finit jamais trop tard. Je sors par la porte de service. En passant devant l'entrée, je tombe à nouveau sur lui, appuyé contre cette moto rouge. Je n'y crois pas, c'est la sienne. Sans vraiment le vouloir, mes jambes me guident jusqu'à lui. Il a troqué son costume élégant contre un jeans et une veste de motard.

— Bonsoir, je vous croise souvent ! me lance-t-il, taquin.

— Bonsoir. En même temps, vous êtes sur mon lieu de travail, dis-je du tac au tac. C'est la vôtre ?

— En effet.

Je lui souris et dévie mes yeux sur le monstre mécanique.

— Vous voulez faire un tour ?

Mon cœur loupe un battement. Est-il fou ? Je ne le connais pas et en plus, je ne suis pas du tout en tenue pour faire de la moto.

— Hum. Mes habits ne s'y prêtent pas et vous avez vu l'heure ?

Mission échouée [Édité]Where stories live. Discover now