47. Plus personne ne m'aime

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Le mois de septembre fut un véritable enfer.

La neige s'était déjà remise à tomber, et presque plus personne à la forteresse ne m'adressait la parole.

Chaque fois que je croisais le garde Léon, celui-ci me fusillait des yeux. Quant à Eléana, elle refusait carrément de croiser mon regard depuis que je l'avais repoussée. Quelle idée, aussi, d'embrasser les gens sans prévenir ! D'après Garlick, j'aurais dû m'en douter depuis longtemps. Mais bon, je ne suis pas un spécialiste des sentiments féminins, non plus ! En plus, selon Garlick encore une fois, j'aurais mieux fait de lui dire gentiment que je préférais qu'on reste amis, au lieu de m'enfuir en hurlant. Mais ce n'est pas ma faute si j'ai des réactions un peu... extrêmes.

Quoi qu'il en soit, Eléana me détestait, et le reste de la classe était persuadé que j'avais réellement agressé Madame Psils, la cuisinière. Quand j'avais interrogé Garlick sur la question, celui-ci avait répondu :

- Tu sais, ça te ressemble bien de voler des trucs pour faire tes petits sortilèges bizarres... En plus, comme tu as quitté la réception sans prévenir... Et puis, Eléana a dit que...

Là, je l'avais interrompu direct. Je ne tenais pas à savoir ce que notre camarade racontait sur moi.

- Mais toi, tu me crois au moins ? avais-je supplié.

Garlick avait détourné les yeux et lancé une diversion pitoyable sur le contenu de son assiette. Au moins, j'étais fixé. Tout le monde me prenait pour un voleur, une grosse brute et par-dessus tout un menteur. Super.

Curieusement, seul Prolff semblait être de mon côté.

- Je ne crois pas une seule seconde que tu aies pu faire le poids face à Madame Psils, m'avait-il expliqué très sérieusement.

Évidemment.

Quoi qu'il en soit, je le soupçonnais juste de trouver un prétexte pour continuer nos cours particuliers. Ce type était prêt à tout pour réussir ses examens...

Ce qui m'agaçait plus encore était le désintéressement total du Mage Rouge. Non seulement le véritable coupable n'avait toujours pas été attrapé, mais en plus le Grand Mage n'intervenait pas du tout pour clamer auprès de tous mon innocence. Lui au moins, on l'aurait cru. Ou du moins, on n'aurait pas osé le contredire.

Ma côte de popularité continua à avoisiner les zéro jusqu'au mois de décembre. Surveillé par à peu près toute la forteresse, et débordé par l'approche des examens, je n'avais toujours pas revu Jade depuis plusieurs semaines ! J'avais pourtant essayé de lui transmettre des lettres par l'intermédiaire de la corneille de glace qu'elle m'avait offerte, mais sans succès. Ce stupide volatile ne comprenait rien à mes instructions. Pourtant, dans Harry Potter, ça avait l'air tout facile d'envoyer des lettres avec un hibou ! Mais à la réflexion, ce n'est tout de même pas très réaliste, tout ça... Pourquoi le ministère de la magie n'a-t-il tout simplement pas envoyé une lettre à Voldemort ou à Sirius Black (quand tout le monde pensait encore qu'il était méchant) puis suivi ce hibou, puisque ce dernier connaît TOUTES les adresses ? Si vous voulez mon avis, il y quelque chose qui cloche.

J'étais donc d'une humeur massacrante, au point de critiquer mon livre préféré, ce qui n'arrangeait pas les choses.

Un matin de décembre, en cours de CFC, le lutin-en-chef nous révéla le contenu de l'épreuve finale, qui aurait lieu le 24 décembre.

- Un monarque doit d'être généreux avec tous, avait-il déclaré. Il doit d'agir avec majesté, et prendre en compte les désirs de ses sujets. De plus, il doit savoir être débrouillard et habile de ses mains. Votre épreuve finale sera donc en lien avec ces compétences.

Le mage rouge. Le roman de l'Apô-ny, tome 1 (histoire terminée)Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin