✅Chap 2 : Comment mentir à une des plus vielles vampire au monde ?

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Le bureau de Miss Amélia était relativement spacieux. Rien de particulièrement choquant en réalité, c'était la directrice générale. Et Saint Maxime était un établissement gigantesque de ce que j'avais vu sur les plans que maman m'avait rapportés. Par contre, ce qui me déstabilisa vraiment, ce fut l'air saturé de magie dans la pièce. J'avais l'impression d'être dans une de ses planques où ma mère entreposait les artefacts et autres objets magiques qu'elle dérobée. Et encore... ses repaires ne dégageaient pas une atmosphère aussi étouffante de mana que celle qui régnait ici.

Je ne connaissais pas précisément les propriétés des diverses reliques qui s'empilaient le long des étagères, mais une chose était sûre, elles étaient très puissantes. Surtout celles qui étaient dissimulées à ma droite, dans la pièce secrète derrière la troisième bibliothèque en partant du fond de la pièce. Vu ce qui s'en dégageait, malgré les divers enchantements qui avaient pour but de les cacher, il devait assurément s'agir d'objets datant de siècles très lointains. Comment pouvait-on stocker de tels reliques ici, à quelques étages de jeunes étudiants surnaturels à peine pubères ? C'était insensé. Dire que ma mère avait l'habitude d'en voler de moins puissants qui était beaucoup plus difficile d'accès...

Tout en essayant de ne rien laisser transparaitre de la sensation désagréable de ce surplus de pouvoir qui ne cessait de m'agresser continuellement, renforçant ainsi les démangeaisons qui parcouraient déjà mon corps en raison de l'aura de la directrice, j'entrai dans la pièce en prenant l'air le plus détendu possible. Il le fallait de toute manière ou notre petite entrevue risquait de prendre un tout autre tournant.

Au centre de l'immense pièce recouverte de vieux papier peints aux tons bordeaux, trônait un énorme bureau en chêne massif en face duquel se trouvait deux fauteuils en cuirs rouges pétant. J'attendis que Miss Amélia me donnât silencieusement l'autorisation puis je m'assis dans celui de droite. A son tour, elle m'imita de derrière son bureau avec cette élégance propre à son espèce et sans que sa robe noir ajustée au plus près de son corps ne représente pour elle la moindre gêne.

- Tout d'abord laisse-moi te souhaiter la bienvenue à Saint Maxime, Artémis. Je suis extrêmement heureuse de pouvoir te compter parmi nous désormais.

- Merci, répondis-je timidement.

Je devais dire autre chose, je le savais. La remercier à mon tour de m'accueillir dans son établissement ou même, lui faire part d'un quelconque enthousiasme de ma part... Mais doutant de ma capacité à lui mentir aussi ouvertement dès les premières minutes de notre rencontre, je décidai de me taire. Mieux valait miser sur la qualité de mes mensonges que sur la quantité.

En plus, ma venue ici était loin de m'enchanter pour être totalement honnête. Au fond, j'avais plus l'impression d'avoir été punis. Et bien que maman ait beaucoup d'imagination en la matière, celle-ci était de loin la pire punition qu'elle ait pu m'infliger de toute ma vie.

Miss Amélia se pencha sur son bureau et se mit à feuilleter divers documents qui se trouvaient devant elle. J'en profitai pour y jeter un rapide coup d'œil et ne fus pas surprise de voir une photo de moi accrochée à une des feuilles. Avec mes cheveux blond platine qui tiraient vers le blanc, mes milliers de taches de rousseurs et mes yeux vert émeraude si semblable à ceux de ma mère, j'étais facilement reconnaissable. Même de loin. Par contre ce cliché était aussi hideux que dans mes souvenirs. Pourquoi avais-je toujours l'air d'une criminelle en cavale sur toutes mes photos d'identité ? Certes, c'était un peu ce que j'étais mais bon...

- Un problème ?

- Non aucun, m'empressais-je de répondre en détournant le regard de son bureau.

Surnaturelle, tome 1: SAVOIROù les histoires vivent. Découvrez maintenant