INTRA 1 : Puisse votre sacrifice nous libérer

Chapitre 28

- Alyssa. Reprend Martin.

- Non vous ne me ferez pas changer d'avis ! Dis-je.

Je m'apprête à m'en aller mais Théo m'attrape par le poignet me stoppant immédiatement dans ma démarche.

- Moi je peux te faire changer d'avis.

- Ne me touche pas. Pestais-je.

Il ne bouge pas et maintient mon poignet dans sa main.

- Papa, ne t'en fais pas elle changera d'avis laisse moi seulement quelques jours.

Martin jette un coup d'œil en ma direction puis en direction de son fils avant de répondre.

- D'accord.

- Je vais rentrer. Dis-je à l'intention des Mayer's.

- Non pas encore. Je reste avec toi aujourd'hui. Déclare Théo.

Je ne fais pas attention a ce qu'il dit et remet mes chaussures puis sort de la maisonnette.

Bien sûr sur le trajet du retour, je fais tout pour marcher plus rapidement que lui et pour ne pas avoir à lui parler.
Lorsque nous arrivons près du cimetière, il m'arrête.

- On rentre pas encore.

- Tu le pensais vraiment ce que tu disais tout à l'heure. Demandai-je.

- Bien sûr, je sais que je suis capable de te faire changer d'avis.

- T'es débile ou tu le fais exprès Théo ? Je te déteste et je ne veux sûrement pas passer du temps avec toi. Comment veux-tu que je changes d'avis ?

- Tu me détestes ? Répète-t-il.

- Oui ! Affirmai-je.

- J'en suis sûr que non. Au plus profond de toi, je sais que tu ne pourras jamais me détester.

Il faut vraiment avoir confiance en soit pour sortir ça. Je ne tomberai pas dans son petit jeu et je sais très bien ce que je dis.

- Tu te mens à toi même, et tu découvriras au moment venu que tu tiens à moi beaucoup plus que tu ne le laisses paraître.

Je lève les yeux aux ciels montrant bien que j'en ai rien à faire de ces belles paroles.

- Ok je t'emmène déjeuner quelque part.

- Quoi ? non !

- Je ne t'ai pas laissé le choix à ce que je sache ! On y va.

Il m'attrape le bras et me tire vers l'avant comme sa marionette.

- Ok c'est bon, lâche mon bras !

Il s'exécute et je le suis vers je ne sais où.
On passe à côté du bâtiment d'Avery mais il continue toujours de marcher jusqu'a arriver devant une grande bâtisse en pierre. En nous approchant, j'arrive à lire: chez Suzanne.

J'imagine que c'est un restaurant. Théo finit par entrer et demander une table pour deux. La serveuse lui souris gentiment et même un peu trop gentiment avant de nous indiquer une table.

- Merci. Déclare Théo sans lui adresser un regard.

Nous nous installons et attendons le menu. Ça me fait étrangement bizarre de manger dans un restaurant comme à l'époque où tout le monde vivait sur Terre. Je dois avouer que c'est assez plaisant de voir que les Hommes n'ont jamais perdus ses anciennes habitudes.

Puis je me souviens que je suis en compagnie de Théo et j'avoue que c'est assez dommage. J'aurais préféré être ici avec Leila ou encore Addy ou même mes parents. Tous sauf Théo. Il semblerait que nous sommes toujours conduits à devoir nous entendre. Le problème c'est qu'entre moi et lui le courant ne passe pas et ne passera jamais.

- Parle-moi un peu de toi. Déclare Théo soudainement.

- Je n'ai rien à te dire Théo.

- Tu sais que plus tu combats, plus je vais continuer.

Au point où en est je décide de lui répondre.

- Tres bien, que veux-tu savoir ?

- Ton âge, ta date de naissance, ton enfance, tes amis, tes petits amis.

- Ça va être très court. Je n'ai pas d'amis et j'en ai jamais eu. Seulement quelques connaissances. Mon enfance c'est simple, je l'ai passé seule à partir de mes 8 ans. Il n'y avait que la mère de Maya pour me soutenir un peu. Et je n'ai jamais eu de petits amis.

- Sérieux ?

- Puisque je te le dis.

- Et Mathis, Killian ...

- Killian et moi on ne se parle presque plus. Mathis ça fait que depuis hier que je lui parle. Il n'y a rien de plus.

- Interessant. Me répond-il lorsque la serveuse arrive avec le menu.

Je décide de prendre une assiette de lasagne tandis que Théo opte pour un steak et des frites.

- Et toi ? Lui demandai-je.

- Mon enfance était plutôt un bon souvenir mise à part mes nombreuses disputes. J'avais deux bons amis qui s'appelaient Jamie et Daren. On était inséparables. J'ai jamais eu de petites amis seulement des coups d'un soir. Jusqu'à que mon père ait été tiré. A ce moment je me suis rapproché d'Avery et puis nous sommes devenus meilleurs amis et il y'a maintenant 1 ans on est ensemble.

- Et ta mère ? Demandai-je.

- Elle est morte quand j'avais 15 ans. D'un cancer des os.

Je me surprend à m'excuser. Je sais à quel point c'est difficile de vivre sans parents et surtout de savoir qu'on les perds pour toujours.

Nos plats finissent par arriver et puis nous mangeons dans le silence non sans sentir quelques regards persistants de la part de Théo.

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