Chapitre 5

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Je sens une chose douce et mouillée qui me caresse la joue. Ca doit être de l'herbe, trempée par la rosée du matin. Mais... A l'hôpital, il n'y a pas de gazon... Le trottoir sur lequel je me trouvais non plus... Le mal de tête a subitement disparu. Je me sens plus légère et étrangement forte. Je me redresse et découvre... Qu'est-ce que c'est que ça ? Il y a de l'herbe, certes, mais elle est jaune. Comme si elle avait séchée alors qu'elle me parait douce et mouillée. Je me trouve dans une espèce de champ qui s'étend plutôt loin. Je distingue à peine les arbres qui semblent avoir une forme bizarre. Il n'y a pas de fleur, pas d'insecte et je me demande si je ne me trouve pas dans un rêve. Puis je le vois...

LUI

Une créature comme il ne m'avait jamais été donné de rencontrer est endormie dans la prairie. Elle a des oreilles rondes (j'en ai déduit que c'est une femelle), des cheveux long (personne n'en porte ici) et marron et ses yeux ne me semblent pas aussi en amande que nous. Pour l'instant, elle ne les a pas ouverts mais je la vois qui s'étire comme un chat. Ce qui me choque là-dedans, ce n'est pas son aspect peu commun mais le fait qu'elle ne porte pas d'arme. Puis, ses longs cils s'entrechoquent et elle se met en position assise en regardant tout autour d'elle. Lorsqu'elle se tourne vers moi, je me pétrifie.

KRIS

Là, je suis sûre d'être en plein rêve ou peut-être dans le coma... Un homme se détache devant moi. On dirait un peu un l'elfe dans Le Seigneur des Anneaux. Il a de grandes oreilles pointues et des yeux verts en amande. Je ne saurais dire quel est son âge ni comment une beauté si surnaturelle se dégage de lui. Il porte des vêtements étranges, a plusieurs couteaux et épées. C'est à ce moment là que je sens enfin le danger. Je me propulse loin de lui. Et je cours de toutes mes forces vers les vagues silhouettes d'arbres.

-Attends ! L'entends-je crier.

Il a cette voix grave et suave qui pourrait à elle seule séduire une reine. Il parle anglais mais avec un accent qui le rend difficile à comprendre. Il lie les mots, comme sur une partition. C'est étrange. Mes jambes commencent à fatiguer, je le sens courir derrière moi. Et plus vite. Il ne tardera pas à me rattraper. Enfin, j'atteins la cime des arbres... Euh... Pour des arbres, ils n'y ressemblent pas. Les branches s'entortillent entre elles et autour du tronc. Les feuilles sont petites mais il y en a énormément. Je dois me pincer et je constate avec effroi que je ressens la douleur. Qu'est-ce que je fais ici ? C'est une blague ? Je m'enfonce dans les arbres. Mais je ne suis pas assez rapide. L'homme s'avance vers moi et je suis obligée de reculer, finissant par me retrouver collée à un tronc. Il m'a eut. De là, je peux distinguer plus précisément ses traits. Il est jeune, peut-être autant que moi. Son regard émeraude est si profond que je m'en détourne pour ne pas tomber dedans.

- Laissez-moi partir.

J'essaye de mettre toute l'assurance dont je suis capable dans ma voix mais elle me trahit en flanchant. Je continue.

-Je n'ai rien fait de mal, je vous le jure. Je ne sais même pas où je suis.

Le garçon lève une main et caresse ma joue.

-Tes yeux... Qui es-tu ?

Je voudrais lui faire remarquer que c'est impoli de toucher les gens qu'on ne connait pas mais à la place je dis :

-Je m'appelle Kris et vous ?

Nul. Ce gars me poursuit et je fais comme s'il m'avait invité à prendre le thé. Il parait surprit que je ne le connaisse pas.

-Rayen. C'est étrange, normalement tout le monde sait qui je suis.

Je n'ai jamais entendu ce prénom, je ne sais même pas s'il existe. En même temps je me nomme Krisleen alors...

-Super, maintenant je peux savoir pourquoi vous me plaquez contre un arbre ?

Ah, voilà une réplique un peu courageuse.

-Tu as les yeux rouges. Pourquoi ?

-Ce n'est pas exacte, ils sont bruns. Mais sinon, je suppose que se sont les gênes ou quelque chose comme ça. Euh... Vous voudriez bien me laisser respirer ?

Il s'écarte un peu. Je suis prise d'un sursaut lorsqu'il me prend le menton et commence à me tourner lentement la tête, comme s'il voulait observer chaque parcelle de mon visage.

-C'est un peu gênant là. Vous pouvez me dire où je suis ?

-Nous sommes en Aléïde. 

KrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant