April Lady

15 Solution ?

Les rayons du soleil traversent les rideaux et me font ouvrir les yeux, je me reveille en faisant attention à ne pas trop bouger, je suis toujours dans la chambre de la jeune fille. Elle dort paisiblement à côté de moi, la lumière se reflétant sur sa peau complètement exposée. On dirait du satin, aussi brillante, aussi lisse et douce. Je caresse délicatement son dos et dépose un baiser sur son épaule, l'effleurant à peine, je ne voudrais surtout pas la réveiller. Je me lève sans un bruit et remets mes vêtements. Je quitte sa chambre sur la pointe des pieds et ne fais pas de bruit une fois dans le couloir, car tout le monde doit encore dormir. Je me fais alors surprendre par Brian, qui m'attend dans ma chambre, assis sur le fauteuil, bras croisés.
" Ben alors Rog, t'as été efficace hier soir apparemment ! "
S'exclame-t-il alors que je me gratte l'arrière de la tête. Il me dit que je ne lui parais pas être tout à fait comme d'habitude. Je lui reponds que je suis un peu pensif.
" Tu ne crois pas que tu es amoureux de Donna ?
- À vrai dire, je me pose la question...je ne sais pas trop, pourtant, elle compte énormément pour moi...
- Je pense que tu l'aimes. "

Je m'asseois par terre et hoche la tête, ça ne sert à rien d'essayer de mentir et de le nier, je suis amoureux d'elle, et ça, Brian l'a compris depuis des années, il s'en doutait le soir où j'ai rencontré la jeune fille, et il en a été assuré après notre concert en novembre dernier, quand je suis revenu après avoir passé un peu de temps avec elle. Je ne voulais pas le cacher, mais j'avais besoin de temps, pour être sûr que je ne me trompais pas dans ce que je ressentais, que ce n'était pas qu'une illusion, une sensation éphémère. Mais après la nuit que nous venons de passer, il n'y a plus aucun doute possible, je l'aime vraiment, peut-être un peu maladroitement, mais j'ai de forts sentiments pour elle. Brian me regarde avec bienveillance.
" Pourquoi tu ne lui dis pas ?
- Ce n'est pas si simple...elle sort avec un garçon tu sais...et je crois qu'il ne le prendrait vraiment pas bien si elle partait comme ça..."
J'essaie de faire comprendre au guitariste qu'il s'agit d'une mauvaise idée, sans pour autant lui révéler que la jeune fille se fait maltraiter par son copain.

Pourtant, Brian s'en est déjà rendu compte et il sait que je ne lui dis pas tout.
" Rog...elle met toujours des manches longues pour cacher ses avant-bras, mais avant-hier, elle les a retroussées pendant quelques instants, et j'ai vu tous les bleus qu'elle a, je sais pertinemment ce qui se passe, mais je n'ai rien dit car je me doutais que tu étais déjà sur le coup. "
Je ne sais plus quoi répondre, mais je finis par lui dire que j'ai vraiment peur pour elle, et qu'il faut vite trouver une solution pour l'éloigner de cet homme, tout en la mettant en sécurité. Je vois déjà mon meilleur ami esquisser un sourire suspicieux, il a une idée derrière la tête. Je suis impatient de savoir ce qu'il va inventer pour régler le soucis. Il croise les bras en le regardant avec insistance.
" Tu devrais lui dire.
- Que je suis amoureux d'elle ?
- Oui Rog. Parce que je suis sûr qu'elle ressent la même chose, elle t'aime, et ça pourrait vraiment marcher entre vous. En plus, tu pourrais la prendre avec toi dès notre retour, et la sauver par la même occasion. "
C'est vrai ça ! Brian n'a pas tort !

Je me dis que pour une fois, je devrais peut être me la jouer un peu moins bad boy, dire ce que je ressens vraiment, ça fait des années que j'ai ce petit quelque chose pour elle, je n'arrive pas à me la sortir de la tête, alors c'est décidé, ce soir j'essaierai de lui en parler, on verra, j'espère qu'elle ne le prendra pas mal. Le reste de la journée se déroule très calmement, nous faisons notre concert, mais je suis nerveux, je joue du mieux que je peux pour impressionner la jeune fille. Elle me regarde, je la regarde aussi, je lui fais des clins d'oeil, des sourires, le tout en frappant avec précision sur mon instrument. J'adore voir à quel point elle peut être fan de ce qu'on fait. Lorsque le spectacle se termine, après avoir pris ma douche et mangé un truc rapide, je décide de m'isoler avec elle, nous nous retrouvons dans une des plus petites salles de representation du bâtiment, elle doit compter environ 150 places et est complètement vide. Elle s'asseoit sur un des sièges, juste devant la petite scène, seule la lumière faible et feutrée du plafonier nous éclaire.