Soixante-trois

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- Enlève tes mains de mes fesses, pervers! dis-je, en enfouissant ma tête dans son cou du mieux que je pouvais.

- Je suis obligé! rétorqua Harry.

- Ouais, bien sûr. dis-je, avec sarcasme.

On devait ressembler à un couple assez bizarre, moi accrochée de toutes mes forces à lui, le dos courbé, en imitation parfaite d'un panda agrippé à son humain préfère et Harry, avec ses mains plaquées sous mes fesses pour me soutenir, en mode pervers. Je relevai la tête et regardai par-dessus la sienne, admirant pour un court instant les pistes désertes de l'aéroport.

- J'ai ta poitrine dans le visage. fit-il remarquer, et je sus qu'il souriait au son de sa voix.

Il était vrai que ma poitrine était à une hauteur entre sa bouche et son nez et que j'étais tellement effrayée - et flippée qu'il n'ait pas assez de force pour cet exercice - que mon corps était collé le plus possible au sien. Donc effectivement, il avait la tête pressée contre mes seins. Et, sincèrement, ça m'étonnait un peu que je puisse encore l'entendre, vu comme je l'étouffais.

- J'espère que t'apprécies. répondis-je, sans réfléchir. Maintenant, lâche-moi! On va tomber et tu vas te faire mal! le prévins-je.

- N'importe quoi! Explique-moi pourquoi on tomberait. se vexa Harry.

- T'as pas de force? tentai-je.

Il y eût un minuscule silence, puis Harry reprit:

- Ça me donne encore plus envie d'essayer une figure acrobatique pour te prouver ma force! Comme un porté.

- Non. le coupai-je. Pas question! Il n'y a aucun moyen que je mette ma vie entre tes mains!

- Quoi! Je mettrai ma vie entre les tiennes sans poser de questions! s'exclama Harry, en reculant un peu sa tête de ma poitrine pour pouvoir me regarder.

- Alors, t'as pas mesuré mon tour de bras. fis-je, en souriant.

- Ça n'a rien à voir! Moi, je te parle du sens plus grand de "mettre ma vie entre tes mains". dit Harry, visiblement blessé et vexé.

- Bien sûr que oui, je mettrais ma vie entre tes mains, crétin! rectifiai-je, en ponctuant ma déclaration de hochement de têtes, qui faillit me déséquilibrer sérieusement.

- C'est ce que je voulais entendre. dit Harry, en plaçant ses mains autour de ma taille pour me faire décrocher mes jambes et mes bras de lui - ce que je m'empressai de faire.

- Tu vas me manquer. chuchotai-je, une fois sur mes pieds.

- Toi aussi.

- Mais, t'as raison, c'est que deux mois.

- C'est beaucoup deux mois. avoua-t'il, en faisant une moue insatisfaite avec sa bouche. Mais, je suis obligé.

Un garde du corps apparut soudain derrière Harry et l'appela.

- Attends.

Il entoura ses bras autour de mon cou et m'attira vers lui pour un câlin d'adieu.

- T'en as pas marre des contacts corporels? demandai-je, le côté latéral de mon visage appuyé contre son torse.

- Je pense pas que je pourrais en avoir marre. répondit Harry, en relevant mon menton pour me regarder droit dans les yeux.

Il plaqua ses lèvres contre les miennes pour un baiser approfondi, puis me resserra contre lui jusqu'à ce qu'on nous interrompe à nouveau.

- Allez, Harry! Tu dois y aller. dis-je, pendant qu'il enfonçait sa tête dans le creux de mon cou et y appuyait ses lèvres gentiment.

- J'ai pas envie. marmonna-t'il, contre ma peau.

Entre voisinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant