Vingt-deux

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- On est arrivé. chantonna mon père lorsqu'on franchit les grilles de notre quartier, en revenant du magasin où nous avait envoyé Lily pour les courses.

- Je sais, oui.

- Je voulais juste remplir cet énorme blanc qu'il y avait entre nous jusqu'à présent. Mais comme tu ne peux que t'exprimer avec mépris et non-respect quand tu sors de chez ta mère... souffla-t'il, sérieusement.

- Quoi?! Mais remets-toi en question! Si je suis désagréable avec toi, c'est que tu ne mérites que ça!

- Qu'est-ce que je disais... soupira-t'il.

Il tourna à droite, s'engagea dans notre allée et se rangea dans notre garage gentiment, pendant que je bouillais de rage dans mon coin.

- J'ai besoin de tranquillité! le prévins-je.

Je claquai la portière et me précipitai à l'intérieur.

- Leah! Enfin rentrée! Comment vas-tu? Tu peux me passer les courses? s'exclama Lily, à mon entrée.

- Mal! Et non, c'est papa qui les a.

- D'accord. Eum... Il y a quelqu'un qui t'attend dans ta chambre... Je l'ai laissé entrer pendant que vous étiez aux courses.

Lise?

- D'accord.

Je montai les escaliers quatre à quatre, parcourus rapidement les quelques mètres qui me séparaient encore de ma chambre et ouvris en grand la porte.

- Sal-Toi!?

La popstar était assise sur mon lit, entrain de feuilleter ma brochure sur Webberley, un grand sourire aux lèvres. Il la posa à côté de lui.

- Salut. Ça va?

- Mais qu'est-ce que vous foutez là? Enfin, qu'est-ce que tu fous là?! me repris-je, sentant le sang me monter aux joues sous cette bourde.

- J'avais envie de te voir. Je voulais discuter avec quelqu'un.

Il se fout de ma gueule là?! On est bien d'accord?

- Tu rigoles?

Il se leva, et fronça ses sourcils.

- Eum... Non. J'avais vraiment envie de parler à quelqu'un de nouveau. dit-il, visiblement confus.

POV Harry

Leah avait l'air fachée. Ses lèvres roses étaient serrées entre ses petites dents, et elle plissait son front d'incompréhension.

- Je suis pas vraiment disponible pour parler maintenant. s'excusa-t'elle.

- Ça va? répétai-je, avec inquiétude pour lui faire comprendrez que son sort m'intéressait.

Elle m'intéressait vraiment.

Elle me jeta un coup d'oeil peu sûr, et après quelques minutes, souffla:

- Mon père est un enfoiré.

- Moi, c'est mon manager.

Je souris.

- Tu veux en parler?

- Non.

- Donc, tu veux que je m'en aille?

- Ce serait malpoli de le dire comme ça, mais j'ai besoin d'être seule... soupira-t'elle, en me faisant un petit sourire.

- Je comprends.

Je me levai, observai la jeune fille devant moi et lui souris.

- Bon, ben, bye. bredouillai-je, en me grattant la nuque, soudain mal à l'aise devant elle.

- Bye. dit-elle, en baissant un peu la tête.

Elle est vraiment mignonne.

Je traversais la chambre d'un pas plus ou moins assuré, et descendis au premier.

- Alors, tu lui as parlé? demanda sa belle-mère, Lily, quand j'allai mettre mes chaussures.

- Oui. Un petit moment.

- Elle t'a donné son numéro? demanda-t'elle, en souriant de toutes ses dents.

- Ah, euh... Non, j'ai oublié. dis-je, timidement.

Je rougis un peu.

- Tu sais, Leah est une fille timide. Et elle te le donnerait sûrement pas, tu le veux?

- Hm. Oui, madame. Ce serait gentil.

- Oh, arrête, tu peux m'appeler Lily.

Elle balaya ses longs cheveux bruns sur un côté de son épaule et me sourit gentiment. J'acquiesçai, et elle se dirigea vers un meuble du salon sur lequel était posé le téléphone familial. Elle revint avec un post-it et le numéro de Leah écrit dessus.

- Merci. dis-je, en le prenant délicatement.

- Elle a besoin de compagnie, tu comprends.

- Hm. Oui.

- Elle a eu une année difficile.

- Oui.

Je hochai de la tête, et tripotai le bout de papier entre mes mains, mal à l'aise devant ses confidences.

J'avais l'impression de m'imiscer dans un monde qui n'était pas le mien et c'était désagréable.

- Très bien. Au revoir, Harry.

- Au revoir.

Je pris ma veste, et sortis rapidement. Lily ferma la porte derrière moi, et je longeai la route jusqu'à notre maison.

Oh merde!

Devant celle-ci, une demi-douzaine de paparazzis mitraillaient les fenêtres et la baie vitrée du salon. Je pris mon courage à deux mains, et m'élançai dans cette foule, mains en visière, pour éviter les sales gueules le lendemain en premières des magazines.

- Harry!

- Harry! Une photo!

- Harry! Comment s'est passé le déménagement?!

Un bourdonnement ambiant se fit entendre pendant les trois secondes qu'il me fallut pour atteindre le portail, sortir ma clef, ouvrir la petite porte à côté du grand portail, m'enfoncer dans la petite ouverture que je me laissai, puis la fermer brutalement au nez des journalistes.

÷÷÷

Voili voilou! Vous avez eu un petit moment "Lerry" et un numéro remporté grâce à cette pipelette de Lily. ^^

W.

Entre voisinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant