Reader N°8

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Tu n'as pas passer le seuil de chez toi. Depuis que ce fulgurant flash sur ta mère t'es parvenue, tu as tourné en rond dans toute la ville, jusqu'à voir le soleil se coucher sur un parking de supermarché.

Assise sur une place pour voiture vide, tu contemples l'immense bâtiment au logo de chaîne alimentaire. Sans cesse, tu reviens à cette même conclusion. Si ta mère est née un premier octobre et qu'elle te cache son année mais que Klaus la connais. Et que tes parents se sont mystérieusement envolés sur une route, alors ta mère est certainement née en 1989, spectaculairement, sans prévenir qui que ce soit avec les mois de grossesse qu'elle a généreusement sauté.

Cependant, ta génitrice fait bien plus dans les cinquante ans que les trente qu'elle est supposait avoir. Mais là encore, tout s'emboite tel un puzzle. Si tu l'avais su alors tu aurais vite fait les calculs et vu que cela ne concordait pas.

Reste à connaître ses pouvoirs. Après le passage de la voiture, tu le relies à de la téléportation. Sauf que Five possède celui-ci. Est il possible que deux personnes est le même pouvoir ? Si tu veux localiser le garçon, tu y arriverais, chose que tu devais faire avant que Klaus ne t'interompes d'ailleurs. Mais si tu voulais localiser tes parents, tu ne pourrais pas, une source inconnue t'en empêcherait.

La nuit à maintenant presque entièrement recouvert le ciel, et tu te tiens toujours dans la même position, regardant les seules voitures stationnées pour la nuit.

Tu songes à rentrer, ton ventre commence à crier famine. Rester encore un peu ici ne te serais pas non plus défavorable. Néanmoins, tu ne sais pas si tu auras la force de bouger ton cul si tu restes encore là trente minutes. Il se pourrait même que tu t'endormes sur place. Chose qui te serait plus qu'inconfortable.

Alors tu te lèves, et lentement tu retrouves le chemin. Sans vraiment prendre conscience d'où tes pas te mènent, tu regardes, au bout de trois quart d'heure, la devanture de ta maison. Éclairée par une rangée de lampadaire, tu te tourne et jettes un regard pensif à ta rue.

Tellement habituée à rentrer dans ton cocon depuis une éternité, tu n'as pas pris la direction du manoir. Réfléchissant dans ta moue préférée, tu te demandes si reprendre la route serait une bonne idée. D'un coup, comme pour trancher, ta vessie, en plus de ton ventre, te dit non et tu rentres chez toi, heureuse d'avoir toujours, les clés dans ta poche.

Dans un coup de vent, tu pousses la porte des toilettes et fais clairement ton affaire. Puis après t'être préparé un bon plat de pâtes au jambon, très simple, tu te poses sur ton lit et décides d'aller trouver numéro cinq. En te concentrant sur une action faite avec lui, ton esprit se libère rapidement de ton corps, et file vers son objectif.

Comme par hasard, tu te trouves dans la grande bâtisse aux murs des plus chaleureux. Un peu d'ironie ne fait jamais de mal dans la vie. Ils sont tous rassemblés dans la grande salle, éparpillés un peu partout. Five est seul, triturant un bout de papier entre ses doigts. Il est adossé sur le mur face au majestueux hall. Et ce papier, c'est le tien, celui où tu lui dit être le séparateur. Ton cœur- dans ta chambre- double instinctivement de vitesse. Qu'en a-t-il pensé ? A-t-il rigolé tout seul en se moquant ?

Son air plus que sérieux te fait comprendre que rien de tous cela n'est arrivé. Klaus, situé à quelques pas de lui se rapproche. Tu esquisses un sourire car la prochaine fois que tu vois l'individu, il ne ratera en aucun cas, ton interrogatoire. Lorsque Five sent sa présence, il relève la tête, faisant disparaître le bout de papier derrière son dos.

- T'as vu la fille que j'ai amené ? Demande-t-il, avant que son frère ne prenne la parole.

- Ouaip, je l'ai vu.

- Et ?

- Et ?

- Et tu la vois ici ? Insiste Five

Le plus grand parcourt la pièce du regard, s'arrêtant sur chaque être vivants.

- Non.

- Donc ?

- Donc, j'en déduis qu'elle n'est pas ici.

- Bravo, se moque Five, je ne te savais pas si perspicace.

Il a une touche d'énervement dans la voix, ce qui le fait s'avancer à quelques centimètres du visage de son frère. Suite à cela, Klaus ne répond rien, et se pince les lèvres. Le plus petit- en taille- ne tarde pas à continuer en appuyant bien sur chaque syllabe.

- Donc, où est-elle ?

L'autre lui montre son incapacité à donner des informations et se décolle lentement pour se diriger vers le bar.

- Tu lui as parlé, non ?

- Peut-être.

- Qu'est-ce que tu lui as dit ?

- Je sais plus, voyons. C'était il y a des heures que j'ai eu la discussion.

Five souffle et s'assoie sur un tabouret, où il peut voir se que trafique son interlocuteur. Il a l'air de se faire un mélange de plusieurs boissons alcoolisées.

- Tu as dit quelque chose à propos de sa mère ?

Klaus s'arrête dans la préparation de son cocktail et ouvre la bouche, devant se remémorer les paroles qu'il a dites.

- Ah, oui, je lui ai sans doute dit que je la connaissais. Mais rien de plus.

Le brun n'a pas l'air de bouger et semble regarder son frère d'une mine dépitée.

- Pourquoi, fallait pas ?

Five cache ses lèvres et secoue la tête.

- C'est pas grave, a l'heure qu'il est elle doit déjà savoir.

- Qu'est ce que tu vas faire ?

- Certainement essayer de la trouver avant qu'elle fasse une connerie.

- Pourquoi ?

- Pourquoi quoi ?

- Tu dis qu'elle va faire une connerie ?

- Eh, j'aurai presque une discussion normale avec toi, là.

Il prend un air plus grave et lève ses iris vers son frère.

- Tout simplement, parce qu'elle se croit le séparateur.

- Et où est le mal ?

- Je suis allé voir quelqu'un qui s'y connais..., soupir t'il.

Il laisse un moment de silence et Klaus intervient, indigné :

- Tu peux pas finir tes phrases à la fin? Car, j'en ai un peu marre de te relancer à chaque fois.

- Bien...
Cette personne m'a dit que c'était un peu plus compliqué mais qu'elle n'était pas le séparateur...

Un petit silence s'installe où Klaus en profite pour rouler des yeux et empoigner son cocktail.

- Tu fais chier, finis là ta phrase.

Un mince sourire s'affiche sur le visage du plus petit, certainement content d'embêter son frère.

- Très bien, mais tu gâches toujours tout, je voulais une ambiance mystérieuse, faire planer le doute.

- Tu sais que j'en ai rien à foutre de ton doute.

- Ok au moins ça c'est dit.

- Ta phrase ?

- Je sais plus ce que je disais, c'est de ta faute.

- Aller toujours moi le coupable dans cette maison de toute façon.

Il tourne sur sa chaise, prenant une mine blessée, accusé à tort. Puis, il lance :

- Qu'est-ce qu'elle est la fille ?

Five ressaisit leur ancienne conversation et prend un air sérieux.

- C'est pas le séparateur, c'est un parasite.

Un Peu De TUA //en CorrectionHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin