Reader N°7

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C'est le lendemain matin que Five trouve le papier froissé, au fond de sa poche droite, lorsqu'il cherche des pièces pour payer son deuxième café. Le jeune est sorti prendre l'air, par cette matinée assez nuageuse. Il avait vraiment besoin de réfléchir aux actions qu'ils allaient tous entreprendre et aux conséquences de celles-ci. Et il se devait d'être seul.

Il a donc élu domicile dans son café habituel et s'est attablé au bar. Sa tasse, vide, posée devant lui avec le bout de papier, pas encore déplié, à ses côtés. Lorsqu'il trouve les quelques centimes manquant, il glisse le tout sur le bar en direction du gérant et pose son regard sur le tas.

Doucement, il le déplie et le lisse avec la paume de sa main. Les mots y sont encore bien visible. Une écriture bâton qui renvoie cette phrase.

" JE CROIS QUE JE SUIS LE SÉPARATEUR"

Five ne tarde pas à faire un lien avec ce papier et cette nouvelle fille, qui doit dormir bien sagement à l'heure qu'il est. Elle a du le glisser hier soir, un moment où tout le monde était occupé.

Elle pense être l'objet convoité par la femme et son oncle. Bien sûr, lui aussi a déjà pensé à cette possibilité. Tout ce qu'il sait du séparateur c'est qu'il ne sait rien. Il n'est même pas certain que cela soit un objet. Juste quelque chose de très puissant, mais sous une forme particulière.

Comme son nom l'indique, il lui semble que le séparateur peut dissocier les choses. Et l'adolescente lui a confié récemment qu'elle pouvait sortir de son corps. Alors, elle pourrait être le séparateur. Mais ce terrain qu'il est entrain d'emprunter reste trop vague pour lui.

Five ne peut rester dans l'ignorance et sans réponses, il doit obligatoirement passer voir quelqu'un qui saurait lui en donner.

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Cette nuit a, pour toi, été calme et surtout très bénéfique. Tu te sens largement mieux et d'attaque pour commencer à rechercher tes parents. Enfaîte, tu seras vraiment d'attaque quand tu auras mangé quelque chose.

Tu sors de cette chambre à l'odeur si particulière et descends les escaliers. Tu ne sais pas réellement quel chemin emprunter pour la cuisine donc tu visites chaque pièce. Les tableaux, les tapis, créent une ambiance assez sombre dans le grand manoir. Tu passes dans un bureau assez froid, sans vie. Tout y est si bien ordonné, pas une feuille ne dépasse d'une pile et les stylos sont rangés parallèlement.

Cette pièce ne t'inspires rien qui puisse t'y faire rester et tu rebrousses chemin, fermant la porte au passage. Tu longes le couloir en sens inverse, passes devant le grand salon et continues tout droit, sans t'arrêter.

Enfin, la cuisine apparaît devant tes yeux. Tu te faufiles aisément à l'intérieur et repères le frigidaire. Un moment d'hésitation te prend. Est-ce que tu peux vraiment te servir sans demander ? Mais, sur la table, tu vois un gigantesque pain de campagne et une plaquette de beurre. De fines tranches sont déposées dans sept assiettes ainsi qu'un œuf sur le plat accompagné d'un verre de jus d'orange. La question ne se pose pas.

Le sourire aux lèvres, tu te saisis d'une assiette et manges avidement le repas. Une très belle jeune dame fait sont apparition. Elle porte un tablier rouge et ses cheveux blonds sont relevés en une coiffure assez chic. Elle s'approche de toi avec un sourire chaleureux, les bras joints.

Tu t'arrêtes te mâcher et la dévisage ouvertement. Elle ne bouge plus et semble être figée dans son expression. Mal à l'aise, tu attends qu'elle fasse un quelconque mouvement pour finir ton assiette. Au bout d'un certain temps de gêne dans un silence totale, la dame baisse les yeux et s'en va préparer un repas.

Quand elle ne te vois plus, tu te frottes les paupières, dans l'incompréhension total de ce que tu viens de voir. Chassant cet épisode, tu te reconcentres sur ton plat et finis en vitesse le petit déjeuner, ne croisant personne d'autre que la dame bizarre.

Un Peu De TUA //en CorrectionWhere stories live. Discover now