São Paulo (Tome 1)

Chapitre 8

Animal - xoV
***

Deux jours plus tard

Cael et José parlent devant moi comme si je n'existais pas. Aveuglée par le soleil, je ne les vois pas. Mes pupilles peinent à s'habituer à cette lumière crue bien que ses rayons réchauffent ma peau sèche.

Cael s'approche de moi et me libère les mains. J'évite son regard et me mords l'intérieur de la joue. Après tout ce qu'il m'a fait il y a deux jours, je refuse tout contact visuel avec lui.

Puis, il pose une main dans le creux de mon dos, me faisant tressaillir au passage et me pousse brusquement. Je marche silencieusement, la gorge nouée. Nous arrivons dans une étroite ruelle dépourvue de tout. Je m'arrête et l'entends s'approcher. José nous passe devant et pose un espèce de récipient où de l'eau claire y est retenue.

— Retourne-toi, Carla.

Lentement, je me tourne et fixe ses chaussures.

— La bassine d'eau tiède que José vient de poser derrière toi, te servira de douche.

J'acquiesce, interdite.

— Maintenant va te doucher, m'ordonne-t-il.

Osant relever la tête vers lui, je remarque que Cael croise les bras contre sa poitrine, faisant ainsi ressortir ses biceps gonflés et les tatouages à l'encre noire qui recouvrent ces derniers.

— Sûrement pas devant toi. dis-je, tremblante.

Il rit doucement, se mordillant la lèvre inférieure. Son piercing bouge légèrement tandis que sa langue passe lentement au-dessus de ce dernier.

Meu Deus...

— J'aurais essayé, se contente-t-il de répondre.

Puis, il tourne les talons et part rejoindre José qui, entre-temps, est repassé devant nous et s'est adossé à un mur plus loin. Profitant du fait qu'ils ne me surveillent pas, je me déshabille rapidement et m'asperge d'eau tiède.

La satisfaction de cette sensation est bien trop exquise. La saleté que ma peau garde depuis ma captivité, glisse sur mon épiderme et atterrie dans l'eau devenue sale et marron. Un petit savon se trouve à côté de la bassine. Je le saisis et me frotte du plus fort que je le peux.

Enfin rincée, je me sèche à l'aide d'un gant de toilette que José a rapporté tantôt. Enfin, la même fille aux cheveux sales vient vers moi et me tend du linge propre. Un t-shirt gris et un short en jean assez court.

— Merci, comment t'appelles-tu ? lui demandé-je tout en m'habillant.

Elle ne répond pas et repart.

Sympathique...

Cael se tourne et avance vers moi. Ses yeux sombres me fixent un instant puis, il m'attrape par le bras et me traîne derrière lui. Avant de rejoindre José, il me plaque durement contre le mur et me surprend. Ses pupilles croisent les miennes et je me perds dans la couleur noire et intense de celles-ci.

— Ne m'oblige pas à me répéter, Carla. Tu n'adresse la parole à personne à part moi.

Oui

Lorsqu'il me relâche, je le fixe, abasourdie.

— En plus de contrôler ma vie, tu veux m'interdire d'interagir avec les gens ? Mais pour qui est-ce que tu te prends au juste ? M'énervé-je.

Il sourit et hoche doucement la tête.

— Exactement, répond-il en évitant mon autre question.