9 - Cette étrange cape noire

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La suite de la journée s'est déroulée sans inepties étranges. On est restés dans mes draps, Izuku contre moi, et l'on a regardé une série pendant des heures. L'avoir contre moi est vraiment le plus beau cadeau que je n'ai jamais eu. Il était contre moi, je pouvais sentir l'odeur d'amande de ses cheveux, la chaleur de son corps. Je repense soudainement au moment où j'étais sous lui ce matin, et mon visage prend la teinte de mes cheveux. Heureusement qu'il ne me voit pas ahah... On en est au huitième épisode, et je crois qu'il commence à se faire tard. Je sens Izuku bouger sous mes bras, il se tourne vers moi et me dépose un petit bisou sur mes lèvres. Devant sa tendresse, je lui adresse un petit sourire.

« Je vais devoir y aller Shouto, ma mère doit m'attendre... »

Même si je savais qu'il allait dire ça, je ne peux pas m'empêcher de me sentir triste. Je ne veux pas qu'il parte, je ne veux pas me retrouver seul à nouveau, seul sans ses bras, sans ses yeux, sans ses baisers et ses câlins... Comment a-t-il pu me rendre accro à tout ça en à peine une journée ? Je l'embrasse doucement sur le front, puis le serre contre moi.

« Je ne veux pas que tu partes...

- Je ne veux pas non plus tu sais... Mais je ne peux pas rester, malheureusement... »

Je prends un petit air triste, alors qu'il se redresse et caresse mon visage d'un air abattu.

« Tu sais, si je pouvais passer mes nuits à tes côtés, j'aurais apporté ma brosse à dent et tu en aurais marre que je prenne toute la place dans le lit ahah ! »

Sa remarque me fait sourire, et je l'embrasse tendrement. Pendant longtemps, nos lèvres restent unies, et aucun de nous deux semble vouloir briser ce baiser qui marquerait son départ. Par manque d'air, je suis celui qui s'éloigne, et on se lève sans grande motivation. Je me sens vide, désemparé, mais je n'ai pas envie de l'attrister... Je l'observe enfiler ses chaussures et son manteau en silence, puis il se tourne vers moi, un sourire triste sur son visage. Je suppose qu'il ne souhaite pas me montrer sa tristesse également... Il se colle doucement à moi, et mes bras entourent ses épaules alors que je pose mon front contre le haut de son crâne. Je profite de pouvoir sentir pleinement son odeur et la chaleur de ses bras une dernière fois, et cette pensée me fait l'effet d'un trou béant dans la poitrine. On s'écarte légèrement, et je ne peux pas m'empêcher de venir retrouver ses lèvres.

Reste avec moi...

On arrive rapidement devant ma porte, beaucoup trop rapidement. Il reste longtemps contre moi, et je me sens attendri quand je sens la prise de ses bras se resserrer autour de ma taille. Enfin, après quelques secondes où l'on reste comme cela, il s'écarte de moi, et ses yeux larmoyants me brisent le cœur.

« Mais enfin, Izuku... Ne pleure donc pas...

- Désolé, j'ai essayé de me retenir, mais je n'y arrive pas... »

Ma main retrouve la douceur de ses doigts, et je songe à l'instant que jamais je ne veux lâcher cette main. Je replace quelques mèches rebelles hors de son visage, et je l'embrasse sur le front. Il serre fort ma main. Je ne veux pas qu'il parte.

Je ne veux pas que tu partes.

Il essaie de me sourire, mais je vois bien dans son regard qu'il est tout sauf joyeux. Alors je l'embrasse, pour qu'il ne fasse plus semblant, et pour lui dire au revoir. Enfin, il s'écarte définitivement de moi, lâche ma main, et passe le pas de ma porte en m'envoyant un triste sourire. Il me déclare que demain, il faudra retourner à Yuei, et qu'il viendrait me chercher. Je lui demande de faire attention en rentrant.

Et ma porte se referme.

J'avais oublié. J'avais oublié ce qu'était la solitude, ce qu'était la tristesse. J'avais oublié ce qu'était le silence. Ainsi, pour combler ce vide qu'il vient de créer par son départ, mon cerveau tourne dans tous les sens, mes songes tourbillonnent dans ma tête et j'ai soudainement mal derrière mes paupières. Pourquoi faut-il que son absence me ronge, tandis que sa présence me guérit de tous mes maux ?

「Born to be a monster」Où les histoires vivent. Découvrez maintenant