Chapitre 27: Mila

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Date de publication: 7/06/19

Chapitre 27: Distractions

J'avais une fois demandé à Eden la raison pour laquelle il continuait de l'appeler papa après tout ce qu'il avait fait, si après tout ce n'est même pas son vrai père. Il s'agit de l'homme que sa mère avait épousé alors qu'il n'avait que cinq ans et son frère Sébastien en avait sept. Sa réponse a été simple et concise. Pendant que son père biologique se construisait une vie avec sa nouvelle famille, lui est la seule figure paternelle qu'il a connue. Il a été présent pour eux pendant quasiment toute leur vie, même après la mort prématurée de leur mère. Et je pense que s'il est là aujourd'hui au lieu d'être loin d'ici et vivre sa vie comme il l'entend, c'est parce qu'il culpabilise pour les actes d'un être qu'il a assez aimé pour l'appeler papa.

- Tu penses qu'il dit la vérité ?


Eden et surtout Amélie, sans surprise, se montrent hésitants face à ma proposition, et ça se comprend.

- J'en sais rien. Je réplique. Ferdinand a réussi à me mentir pendant des semaines, et je n'y ai vu que du feu. Il pourrait tout aussi bien être de mentir.

- Il se peut qu'il dise vrai. Déclare Amélie. Je ne lui ai jamais vraiment demandé pourquoi mais Agnès ne s'est jamais plainte de lui. Quand il venait, elle était différente.


- Alors tu crois qu'on devrait lui faire confiance ? Je questionne un peu trop rapidement à mon goût.

Au fond, j'ai envie d'y croire, de croire qu'il n'a pas pris plaisir dans ce qu'il a fait, mais qu'il ne l'a vraiment fait uniquement pour protéger sa sœur.

- Je sais vraiment pas. Mais on n'est pas obligés de tout lui dire. On n'a qu'à choisir ce que nous voulons qu'il sache, et comme ça on aura toujours une longueur d'avance sur lui, quoiqu'il arrive.

Je jette un coup d'œil à Ferdinand qui est resté au même endroit que toute à l'heure. Ce dernier fait les cent pas. Il n'a pas l'air dangereux, bien au contraire. Je reporte mon attention à nouveau sur Amélie.

- Qu'est-ce que tu as en tête ?


- On élabore un plan. On l'intègre au maximum, ou du moins on lui fait croire qu'il sait tout du plan. Tout ce qui l'intéresse, clairement c'est de sauver Agnès. Alors, on la sauve en premier, sans qu'il ne le sache.

Eden offre un sourire satisfait à Amélie pendant que j'essaye encore de comprendre comment elle compte mettre cela en œuvre. Moi je reste un peu sceptique.

- Sauf que si on veut son aide, Ferdinand voudra être sûr que sa sœur soit en sécurité.


- En effet, il voudra probablement qu'on aille d'abord la récupérer elle. Et c'est ce qu'on va faire. Seulement quand on ira, il n'y aura plus personne à sauver. Avance Eden avec un sourire malicieux.


- On détourne son attention. J'ajoute en commençant à comprendre les implications de leur idée.


- Pas seulement la sienne. Mais aussi celle de tous nos ennemis tant qu'on y est. Je pense savoir comment faire. Mais d'abord, on aura besoin d'un QG.


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- Comment ça on n'a plus les clés de la Résidence ? Je m'écriai frustrée.

Camélias était l'endroit parfait pour se cacher. Elle n'a pas été utilisée publiquement par ma famille depuis tellement longtemps que ce serait le dernier endroit où on nous cherchera. Les circonstances idéales pour donner l'illusion d'une cachette, pour détourner l'attention.

- Les Ferris l'ont acheté, tu t'en souviens ? Qu'est-ce que tu veux en faire ?

Me rappelant la promesse que je lui ai faite, j'explique brièvement les évènements à ma sœur, lui réservant les détails pour le moment où je la verrais en face. Cette dernière se propose de m'aider. Après de longues secondes de réflexion, je finis par accepter. Je connais exactement le moyen d'accepter son aide sans la mêler directement au danger. Mon autre problème est d'appeler Noé. Après notre dernière discussion, je me sens un peu gênée de le faire. Je lui ai explicitement fait comprendre que je ne voulais pas de lui dans ma vie, pourquoi voudrait-il m'aider après cela ? Je fais tournoyer mon téléphone dans ma main pendant plusieurs secondes avant que Ferdinand ne m'interrompe dans mes pensées. Nous nous trouvons dans mon appartement, le temps de discuter de nos arrangements. Je me tourne alors qu'il referme la baie vitrée derrière lui.

- Je m'excuse, j'ai un peu entendu la fin de ta discussion.

PROMESSES (PIIL Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant