Chapitre 25: Mila

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Date de publication: 16/03/2019


Chapitre 25: Amitiés et confiance (1)


Mon cœur bat à tout rompre, menaçant de s'échapper à tout moment de ma poitrine. Je jette un coup d'œil à Amelia, cette dernière semble un peu plus calme que moi, je ne vois aucune trace de panique sur son visage. Elle se tourne vers moi et, ayant certainement remarqué mon malaise, m'adresse un sourire qui se veut rassurant. Mais ça n'a pas l'effet voulu. Je m'inquiète pour Eden. Qu'est-ce qu'il fout ? Résistant à la tentation de jeter un coup d'œil à l'extérieur de la voiture, fais l'effort d'ignorer mes douleurs et de rester accroupie comme me l'avait demandé Eden, et comme le fait si bien Amélia. Elle gère clairement cette situation mieux que moi.

Je sursaute lorsque la portière de devant s'ouvre. Est-ce qu'on nous a retrouvé ? Je sais, c'est ridicule, mais je ne peux m'empêcher d'être parano. Ils ont bien fini par savoir au sujet de la liste que m'avait remise Enora alors que je n'en avais parlé à personne. Je lève lentement la tête, pour voir de qui il s'agit. Eden. Je souffle de soulagement et me redresse en même temps qu'Amélia.

- Fausse alerte. Se contente-t-il de dire, si calmement que je me demande si nous avons vécu la même expérience.

Je souffle de soulagement, même si je suis un peu agacée. Il faut qu'on agisse rapidement, je ne suis vraiment pas douée dans ce genre de situations. Et je suis fatiguée de toujours deevoir regarder derrière mmon épaule. 

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Questionne Amélia en mettant de l'ordre dans ses cheveux. La nouvelle de mon évasion s'est surement déjà propagée. Ils vont me chercher, c'est certain.

Eden referme la portière, et s'installe derrière le volant. Il me regarde brièvement avant de se tourner vers Amélia. Nous ne lui avons pas encore parlé de notre décision, je ne pense pas que ça lui plairait.

- On n'a pas à impliquer Eden, il en a déjà assez fait comme ça. Dis-je en reportant mon attention sur la jeune femme.

Elle écarquille les yeux de surprise. Ses yeux passent de moi à Eden, ce dernier regarde droit devant lui, et évite ainsi tout contact visuelle avec nous.

- Je croyais que tu voulais honorer la mémoire d'Enora.

- Oui, et je le pensais.

- Et tu penses qu'à nous seules, on est capables d'une telle chose ? Est-ce que tu aurais oublié à quel point ce réseau est dangereux ? On aura déjà de la chance de les retrouver aux endroits indiqués, maintenant que je me suis évadée !

Je suis sur le point de répondre, de dire quelque chose, n'importe quoi, qui puisse faire comprendre à Eden qu'il n'a pas à s'impliquer davantage, mais rien ne me vient en tête. Amélia semble commencer à s'impatienter à côté de moi, elle attend nos réponses.

- Elle a raison. Déclare soudain mon ami, après un long silence. Il va falloir agir très vite.

Un autre silence. De mon siège, je le vois déglutir.

- Et il va nous falloir user de toute l'aide qu'on peut avoir.

- Eden...

Il ne me laisse pas le temps de continuer et se tourne vers moi. Il a un air déterminé. Un petit sourire étire légèrement ses lèvres, un sourire qui n'atteint pas ses yeux.

- Tu as dit que tu avais un ami dans la gendarmerie, non ?

- Ferdinand. Oui. Je réponds en acquiesçant et en détournant le regard, incapable de soutenir le sien.

Je culpabilise énormément. Je regrette de l'avoir convaincu à rentrer à nouveau dans ce monde quand il avait réussi à s'en échapper il y a à peine quelques mois.

- Un gendarme ? Vous avez complètement perdu la tête ! S'écrie la jeune rousse. Ce sont les dernières personnes à qui je ferais confiance. Qui sait si l'un d'eux ne travaille pas pour lui !

Je lui accorde mon attention, son visage est rougi par la fatigue et le froid. Elle a peut-être raison. Non, elle a probablement raison. Il a certainement des hommes qui travaillent pour lui dans les forces de l'ordre. Il n'aurait pas réussi à protéger son réseau pendant aussi longtemps si ça n'avait pas été le cas.

- Ferdinand est cool. On peut lui faire confiance.

.................................

La confiance. C'est fou comme on peut l'accorder très facilement, à des personnes qui ne le méritent même pas en plus. Ferdinand par exemple, pour une raison que j'ignore, je lui ai très vite dévoilé des détails de ma vie que je ne raconte pas même à mes propres parents. Je me surprends à questionner cette décision. Après tout, ils sont ma famille, je sais que malgré tout ce qu'il s'est passé, je peux compter sur eux. Mais apparemment, la vie n'est si simple que ça. Je détache ma ceinture lorsque je vois la voiture de Ferdinand se garer à quelques mètres de nous, sur le terrain vague sur lequel nous nous sommes donnés rendez-vous. Amélia me retient par la main.

- Laisse-le descendre en premier. Je veux m'assurer que je ne connais pas son visage.

Je lui lance un regard excédé. S'il était un danger pour moi, je l'aurais su, non ? Je me garde de lui faire part de ma pensée, et décide de l'écouter. J'observe mon ami descendre de sa voiture et s'avancer vers nous. J'ai l'impression que je ne l'ai pas vu depuis une éternité. Je sens la main d'Amélia se resserrer autour de mon poignet, ce qui suffit à détourner mon attention de lui.

- Il est déjà venu à la maison. Dit-elle.

- Quoi ?

- Cet homme, il vient régulièrement à la maison. C'est un des clients de Claire. Nous vivons toutes les deux ensembles.

Mes yeux passent de Ferdinand à Amélia. Non, il doit y avoir une erreur. Elle doit le prendre pour quelqu'un d'autre. Même si une voix en moi refuse de croire ce qu'elle dit, je suis persuadée qu'elle ne ment pas. Une boule se forme dans ma gorge, rendant l'acte de parler très difficile.

- C'est impossible, c'est... on est amis.

Je repense à cette nuit que nous avions partagée, ces moments où je l'ai considéré comme un ami, où il m'a fait croire qu'il était quelqu'un sur qui je peux compter. Je n'arrive pas à croire que je l'ai laissé me toucher. Je frissonne de dégoût, blessée. Des larmes commencent à se former dans mes yeux. Des larmes de tristesse, de déception. Déçu de m'être fait avoir. Naïve, voilà ce que j'étais. Maa tristesse se transforme peu à peu en colère. Une colère contre lui, et contre ma personne. Je me sens stupide d'avoir pris sa défense face à Amélia quelques heures plus tôt. Je retire brusquement ma main de l'emprise de mon interlocutrice et, sans réfléchir, ouvre la portière de la voiture. Je les entends m'interpeller mais je les ignore en la refermant. Je veux des explications et je vais les avoir. Je repousse la peur que je ressens à son égard. Qui sait ce qu'il pourrait me faire après que je le confronte à ce qu'il est vraiment.

Non, il ne me ferait pas de mal, je me répète pour me donner du courage, Ferdinand ne me ferait jamais de mal. 



Bonjour! Voilà pour la suite! J'espère que le chapitre vous a plu, même s'il est très court. Je ne voulais pas rester trop longtemps sans poster, et je n'ai pas eu le temps d'en écrire un plus costaud  :/  

N'hésitez surtout pas à laisser et vos commentaires et à bientôt!

Bisous!



PROMESSES (PIIL Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant