PROMESSES (PIIL Tome 2)

Chapitre 5: Noé

Date de publication: 03/12/2016

Chapitre 5: Histoires d'ex

« Tu as voulu qu'on loue cette voiture, t'en as la responsabilité petit frère ».

C'est ce que m'a dit ce traître de Thomas avant de descendre de la voiture, me laissant seul à ma détresse. Il a aussi dit que ce serait plus pratique que l'un de nous y aille afin d'éviter d'être en retard. Moi je n'y ai vu qu'un prétexte pour ne pas avoir à tourner en rond dans la ville. Il est vraiment immature des fois. Le fait qu'il ait pris la décision d'épouser cette femme aussi promptement ne fait que le confirmer. Je ne déteste pas Sally, loin de là. Même si je trouve qu'elle est un peu détraquée, c'est une femme plutôt joyeuse, avec un rire contagieux et très facile à vivre. Je pense juste qu'il aurait été mieux d'attendre un peu, d'en apprendre un peu plus sur elle avant de l'intégrer à la famille. Mais apparemment, je suis le seul de la fratrie à penser ainsi, et mon avis ne compte que très peu face à celui d'Elen qui, je le précise, n'a que dix-neuf ans. Une gamine, si vous me demandez mon avis.

Maintenant que j'y pense, j'aurais peut-être dû rappeler à mon cher grand-frère que si on se tape un rendez-vous professionnel au lieu d'être dans un avion pour l'Afrique du sud, c'est parce qu'il a eu la « gentillesse » d'écouter mon père sans me laisser le temps de riposter. Je n'ai vraiment aucune autorité dans cette famille, c'en est frustrant.

Il n'y a donc aucun endroit pour se garer dans cette ville ? Je commence vraiment à en avoir assez. Le simple fait d'entendre le nom de cette ville a le don de m'irriter, et comme si ce n'était pas suffisant je dois faire tout le tour pour trouver une place de parking. Lorsque je vois une voiture quitter sa place au bout de mon troisième tour, je suis plus qu'heureux. Dès qu'elle part, je me gare. En plus, j'ai eu de la chance, la place se trouve juste en face du bâtiment que m'avait indiqué mon frère quelques minutes plus tôt. Ce dernier n'a même pas daigné m'attendre.

Je pousse la porte de la résidence Camélias, et m'y engouffre. Il y'a, au rez-de-de chaussé, un mini jardin, en plein milieu de la pièce. Juste et seulement au-dessus de celui-ci, une vitre laisse passer la lumière de l'extérieur, ce qui donne un certain charme à la pièce. Je n'imagine même pas ce que ça peut donner en été. Les murs sont propres, et bizarrement il n'y aucune odeur de renfermé. Je lève la tête et remarque les rambardes de différents étages faisant le tour de la salle. J'en compte cinq au total. Je suis assez surpris par le côté accueillant de la pièce malgré le fait que ce ne soit pas si grand que ça. Son côté ancien mis en valeur par les rambardes rappelant une pièce de Roméo et Juliette, en fait tout son charme.

Je secoue la tête sortant ces pensées de ma tête. C'est à cause de ce bâtiment si je me retrouve ici, pas besoin de le complimenter non plus. Je décide de partir à la recherche du traître. Ne voyant aucun signe de sa présence, je l'interpelle. La seule réponse que j'obtiens est l'écho de ma voix. Frustré, je soupire puis remarque une porte qui se trouve à l'opposé de l'entrée. Je m'y avance voulant vérifier si je ne l'y trouverais pas et l'appelle encore une fois. Cette fois, il me répond et je m'avance vers l'endroit d'où provient sa voix. Dès que je le vois, je ne manque pas de lui montrer mon mécontentement :

« Bon sang ! T'aurais pu m'attendre ! T'as une idée de... »

Lorsque je la vois, ma voix s'éteint directement. Un sentiment de soulagement me gonfle le cœur, me donnant presque envie de sourire, mais je m'en retiens au dernier moment. Est-ce qu'elle a une idée de l'état dans lequel ce voyage m'avait mis ? J'étais tellement affecté que j'en suis arrivée à la conclusion que la meilleure chose à faire était de la supprimer de mon esprit. Chose difficile maintenant qu'elle se trouve devant moi, et surtout que j'ai l'impression qu'elle s'est embellie en l'espace un an.