Chapitre 5 : Doriane

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Je me lève au milieu de la nuit pour m'hydrater. Cela fait bien longtemps que je ne n'ai pas dormi dans un lit, et je me déshydrate vite si je ne dors pas dans mon aquarium. Je me vide une bouteille d'eau sur la tête au-dessus du lavabo et soupire en la lâchant par terre.

Je repense à ma rencontre intrusive avec cette femme que je ne voulais plus jamais revoir. J'ai bien remarqué que mes amis étaient inquiets et qu'ils étaient déconcertés face à ma réaction.

Je savais que le jour viendrai où mon passé me rattraperait, mais je ne pensais pas que cela arriverait si vite. J'aurai même préféré ne plus jamais y être confrontée.

Je retourne à mon lit en remarquant les yeux perçants d'Alice qui me fixent dans le noir. Si je n'étais pas si mélancolique, elle m'aurait presque fait peur.

Je m'assois dans mon lit et soupire à nouveau.

- Bon les filles, vous êtes grillées.

- Comment t'as su?!

Alice descend de son lit pour foncer dans le mien et me prend dans ses bras en ronronnant. Je lui caresse la tête avec un léger sourire. Elle est mignonne! Ambre pose la question qui brûlait les lèvres de tout le monde.

- Bon c'était qui la dame de tout à l'heure?

- Oh une inconnue!

Mais ma stratégie de l'ignorance ne marche pas.

- Bon ok ok... c'était ma mère...

- Qu'est-ce qu'il t'est arrivée pour te mettre dans cet état face à elle?

- Eh ben... c'est compliqué.

Alice lève sa tête vers moi et me dit "on a touuuuute la nuit devant nous!". Je soupire ENCORE et continue.

- Mon tatouage est apparu très très tôt. Je l'ai eu à mes 3-4 ans. Mes parents n'ont pas su ce qu'il m'arrivait. Ils ont passé une année entière à rendre visite à tous les médecins de France pour me soigner. Cependant, aucuns ne les croyaient, et ils les renvoyaient en pensant qu'ils m'avaient fait un tatouage de leur plein gré. Très vite, les parents des enfants de mon école ont appris cette nouvelle et ont exclu mes parents et moi-même de la vie scolaire. Toutes ces critiques ont provoqué des disputes quotidiennes dans leur couple, et elles se répercutaient souvent sur moi. Mes parents ont divorcé au bout d'an d'engueulades, et mon père n'a pas voulu me reprendre puisque ma belle-mère ne voulait pas de moi. Je suis donc restée seule avec ma mère qui s'est mise à boire beaucoup, au début le soir, puis finalement tout le temps. Elle m'a battue chaque jour depuis son divorce, rejetant la faute sur moi. Finalement, ne pouvant plus me voir en peinture, elle m'a poussée de la falaise et c'est ma transformation qui m'a sauvée. Le directeur et le médecin m'ont récupérée et offert un abri dans l'école. Depuis, mes parents me croient morte...

Mes amies me regardent étonnées puis Alice font en larme. Elles viennent toutes me faire un énorme câlin, et je finis par craquer en pleurant toutes les larmes de mon corps. C'est mon corps déshydraté qui me fait arrêter de pleurer.

Tout d'un coup, la porte s'entrouvre, laissant apparaître les garçons qui se croyaient discrets. C'est alors un câlin collectif à huit qui manque de me refaire pleurer.

Finalement, Sylvain et Cédric sortent de nul part un paquet de carte et s'en suit un trou du c** endiablé (alors pour les incultes#Alice, c'est aussi le jeu du président)(HEY !)(bah tu ne connaissais pas) (ouais...). Au moins grâce à eux j'ai retrouvé le sourire et je me sens plus légère. Épuisés, on étale tous nos matelas par terre et on s'installe tous les huit dessus.

J'entends bien vite des ronflements et les ronronnements de Alice qui me colle me donnant trop chaud par cette nuit de juillet. Je sue comme un bœuf quand Cédric se retourne vers moi les yeux ouverts.

Animalis Viventem [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant