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Enfin, la planète Mars se profila. Sa couleur rouge était impressionnante et Emeric passa un long moment à la contempler lorsqu'elle fut en vue. L'atterrissage de la navette ne se fit pas non sans mal, le blindage ayant beaucoup souffert avec la pluie de météorites. Le scientifique crut qu'ils n'arriveraient jamais à atterrir en vie en voyant le sol de la planète se rapprocher à une vitesse effarante. Comme il le pressentait, la navette ne réussit pas à ralentir assez pour se poser en douceur malgré son parachute, mais le crash fut moins violent que prévu. Lorsque l'univers arrêta de tourner, Emeric se leva en chancelant et alla rejoindre les autres condamnés à mort entassés près du hublot. Ils avaient atterrit non loin d'une série de dômes transparents illuminés.

Soudain, des formes de vie apparurent derrière le vent de poussière rougeâtre qui balayait l'endroit où ils se trouvaient. Il s'agissait d'extraterrestres ressemblant à des canidés géants, possédant une épaisse fourrure aussi écarlate que leur environnement. Leur gueule était bien fournie en dents acérées et une intelligence plus qu'humaine brillait dans leurs yeux noirs. A leur côté se trouvaient des humains bien couverts, la tête protégée dans un foulard épais. Emeric découvrit avec stupéfaction qu'ils ne portaient pas de masque. L'atmosphère de Mars était-elle donc respirable ?

Le chef des extraterrestres leur fit signe d'ouvrir. Les condamnés à mort se regardèrent avec suspicion avant que John, l'un d'entre eux, ne fasse remarquer qu'avec le crash de la navette sur le sol, il y avait déjà des ouvertures un peu partout et qu'ils n'étaient pas encore morts. Comme plus rien ne fonctionnait dans la navette, ils sortirent par un des trous de la coque et se rassemblèrent devant les extraterrestres. L'air chaud de Mars avait une odeur très métallique qui fit grimacer Emeric. Cependant, il fut surprit de voir qu'il pouvait respirer sans masque, bien qu'il se sentit un peu essoufflé. Le chef des extraterrestres s'avança alors, un humain à ses côtés. Il émit un gargouillement qui devait avoir un sens pour l'interprète, puisque celui-ci l'écouta attentivement avant de se tourner vers eux.

- L'honorable Labem vous souhaite la bienvenue sur Labsh. Je me nomme Eleg et serais votre interprète.
- Labsh ? s'exclama Emeric sans pouvoir se retenir.
- Il s'agit du nom siecl de cette planète.
- Mais où est le pénitencier dont on nous parlait sur Terre ?
- Celui-ci a disparu il y a longtemps, expliqua Eleg. Nous vivons en harmonie avec les Siecl depuis plusieurs années. Ces derniers, en échange de certains services, nous promettent protection et survie. Le climat est plutôt difficile sur Labsh et nous sommes reconnaissants de leur générosité. Cependant, leur culture est très différente de la nôtre et je me dois de vous mettre en garde...

Rassuré par les paroles de son compatriote, Emeric s'était détendu et avait fait un sourire rassurant aux Siecl qui les regardaient d'un air méfiant. Aussitôt, ceux-ci glapirent et dégainèrent des objets de forme allongée dont le canon était dirigé droit sur le scientifique. Ce dernier, effrayé par leur réaction, ne faisait plus le moindre geste. Eleg se précipita devant lui et écarta les bras avant de leur lancer quelque chose en siecl. Les extraterrestres restèrent en position de longues minutes avant que Labsh ne leur fasse signe de baisser leurs armes.

- Que... qu'est-ce que j'ai fais ? balbutia Emeric, toujours abasourdi.
- Je n'ai pas eu le temps de vous prévenir, soupira Eleg, mais il ne faut jamais montrer vos dents à un Siecl. Il s'agit de l'offense la plus grave que vous puissiez leur faire et la conséquence est la mort.

Le scientifique frissonna. Il n'avait pas fait tout ce chemin pour mourir dès qu'il avait posé un orteil sur Mars ! Eleg lui fit signe de ne pas faire le moindre geste avant de s'engager dans une discussion houleuse avec les Siecl. Ces derniers glapissaient et grognaient. Emeric ne donnait pas cher de sa peau si l'interprète ne le protégeait pas.

Avant qu'il ne puisse comprendre exactement ce qu'il se passait, Emeric se retrouva dans une navette siecl pour revenir sur Terre. Il regarda Mars s'éloigner, bien visible dans le grand hublot transparent que possédait la navette. Jamais il n'aurait cru qu'il reviendrait sur Terre. Cette histoire était totalement dingue.

FIN

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Merci d'avoir lu cette courte nouvelle ! Je me suis bien amusée à l'écrire, même si je ne suis pas très satisfaite de la narration. J'espère m'améliorer si j'écris une autre histoire de science-fiction ^^ A la prochaine !

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