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~ Harrison HUFF ~

C'est une obsession

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C'est une obsession. J'en suis conscient et je l'accepte lorsque je pose encore une fois les yeux sur elle. Sur sa peau d'albâtre, rehaussée de minuscules tâches de rousseurs piquetées de ça et là sur ses joues potelées et son nez retroussé. Mon regard caresse avec envie sa bouche pleine, dont la légère ouverture révèle la gourmandise d'une lèvre inférieur charnue et la finition parfaite de la vague de sa lèvre supérieure. Et elle me fixe, revêche, l'intensité de son regard double, figé par l'excellente qualité réflexe de mon Nixon D850.

« - C'est un appareil photo qui est pratiquement au sommet de son art pour n'importe quel sujet que vous voulez capturer ! », m'a vanté le vendeur lorsque j'hésitais encore à conclure la transaction.

Au début ce n'était qu'un gars avec un bon système marketing. Maintenant avec cette photo sous les yeux, c'est vraiment un putain de bon appareil photo. Chacun de ses gestes de la légère inclinaison de son cou lorsqu'elle lève la tête vers l'immeuble de son psychiatre comme si elle s'apprêtait à le voir à sa fenêtre, à la pression de ses doigts autour de lance de son sac, en passant par le froncement involontaire de ses fins sourcils ont étés capturés par mon appareil. Je l'ai capturée. J'ai saisis un bref instant de sa vie et je n'ai jamais été aussi excité qu'en ces moments où je lui prends sciemment quelque chose qu'elle n'a même pas conscience de me donner. Le feu dans ses longs cheveux roux, attachés en queue de cheval exalte autour d'elle, puissant, étourdissant, alors même qu'une bourrasque de vent les élèvent dans l'air. Ça aussi je l'ai figé et je me le suis approprié. Ma belle œuvre d'art.

Je ne suis pas peu fière. Aussi ridicule cela puisse être, avec toutes ces photos d'elle étalées devant moi, sur la table de la pittoresque salle à manger que j'occupe, j'ai la sensation de détenir moi aussi, quelque chose d'elle.

Une infime partie de son âme tourmentée par des démons dont mes parents et moi sommes les maîtres.

Pourtant, cette sensation est aussi infime que sa réalité est imposante : je ne l'ai pas vraiment, elle ne m'appartient pas et ces photos ne seront jamais que de simples photos. Et derrière le rempart plastifié de l'image que j'emprisonne du pouce et de l'index, je jurerai la voir rigoler hautainement. Un doux gloussement féminin, mais terriblement glacé de sa moquerie. Parce que oui, je sais qu'elle se moque souvent de moi, pathétique homme que je suis à la lorgner à travers une fichue photographie d'amateur. Dans sa moquerie, elle est cynique, comme elle ne pourra jamais l'être réellement et se réjouie de ma faiblesse. Elle me regarde comme si je ne valais rien de plus que ce à quoi je me suis moi-même réduit : un vulgaire voyeur !
Son éclat de rire cristallin me perce les tympans mais je ne peux me résoudre à froisser la photo, - trop belle, trop réelle - pour le faire taire, je ne peux détourner les yeux des siens, tellement puissants et captivants qu'ils m'ont souvent conduit aux pires félonies. À contre-jour, elle se détache sur un fond saturé d'une luminosité irréelle, les immeubles ne semblent plus grands et fières autour d'elle, mais insignifiants et moches, et dans son dos, les voitures ne sont plus que des ombres indistinctes apparaissants comme des taches de couleurs ici et là, tout le contraste de l'image ne se résumant qu'aux couleurs vives qui émanent d'elle. Le blanc de sa peau, l'orangé de sa chevelure, le sombre noir de son sac et le vif de ses habits.

Plus que Tout ( tome2 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant