Chapitre 22 : crocs et aiguilles

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POV : Bara

Mon index traça des lignes invisibles de la naissance de son cou, à son bras...

En vérité je n'avais pas besoin de faire cela mais autant tirer pleinement partie de la situation dans laquelle je me trouvais.

Il se racla la gorge avant de me dire :"Le nombre de fois où j'ai eu à faire à tes aiguilles Bara..."

Je le coupais franchement "Oui...heureusement que votre chère Akane était à votre service... autrement, je n'aurais pas pu passer autant de temps auprès de vous par la suite."

Il eut un léger mouvement de surprise.

"Oui...enfin non...Akane a fait du mieux qu'elle pouvait..."

Je lui souriais sans joie « Ouiiiii... elle a failli vous mener au tombeau et j'ai moi-même failli être tuée de votre main quand j'ai signalé son incompétence... »

Je fis glisser mon doigt le long du haut de son bras quand j'appuyais sur un de ses nerfs. La douleur subite le fit sursauter.

"Oui et par ailleurs... que devient-elle donc cette très chère Akane ?» J'essayais de parler avec douceur mais cela le mit mal à l'aise.

Il se racla à nouveau la gorge : "Je ne sais pas... Elle devrait normalement être retournée sur nos terres... » je le fusillais du regard « ...enfin les terres de l'Ouest..." termina-t-il.

J'enfonçais sans ménagement une aiguille.

Il tenta de détourner notre conversation : "Tout le monde t'attend... Fukushu et Amaya n'ont de cesse de vanter tes exploits..."

Je pris une nouvelle aiguille et commençais à en faire chauffer l'extrémité sur la flamme d'une bougie que j'avais allumée.

"Oui... j'entends encore parfaitement votre voix ce jour là : "Ten'kei ! Protège Amaya ! S'il lui arrive quoi que ce soit, c'est ta tête que je prends !"

Il sursauta à mes mots.

Décidément, Cette journée allait être plus palpitante que prévue.

Il se racla la gorge et je le vis grimacer au moment où je plantais une nouvelle aiguille dans la peau : « Je sens que je vais déjà mieux... tes talents sont incroyables Bara... »

J'arrêtais mes mouvements.

J'approchai mon visage du sien de sorte que nous puissons chacun sentir nos souffles sur nos peaux. Je le fixais l'œil vide :

« Oui... même si mon Seigneur avait douté de moi par le passé... »

J'enfonçais encore une aiguille le faisant légèrement grimacer « cela a bien failli me coûter la vie... »

Je m'écartais et me passais ma main sur mon cou et fis mine de la masser « D'ailleurs, l'endroit où vous aviez saisi ma gorge me lance encore quelques fois... »

Il écarquilla les yeux. L'épisode venait de lui revenir en mémoire. Il ne dit plus rien et me laissa continuer à lui prodiguer des soins.

************

Mère et père entrèrent dans la pièce où je me tenais avec mon seigneur.

Ils eurent un haussement de sourcil en voyant la quantité impressionnante d'aiguilles que j'avais accumulé sur le corps du Tigre.

Mon père ne put s'empêcher de rire et de s'adresser au seigneur de l'Ouest :

"Vous avez été piqué par ma rose jeune prince !"

Le clan de Méigui, Livre 1 : Tigre BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant