Chapitre 21 : Tongku

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POV : Byakko

Je suivais à présent dame Meigui.

A chaque pas que je faisais je pouvais sentir les battements de mon coeur prendre de plus en plus d'ampleur dans ma poitrine. Je passais la main sur mon torse faisant mine de rajuster mon hanfu pour tenter de me calmer mais je savais pertinemment que seule Bara pourrait rétablir la paix dans mon esprit.

Dame Meigui cessa subitement de marcher et se tourna vers moi. Je retrouvais le regard chaleureux qu'elle présentait en de rares occasions. Je n'avais eu droit à un tel regard qu'une fois par le passé, alors que je séjournais chez eux.

Je n'avais pas l'habitude d'être observé ainsi ce qui renforçait mon malaise.

"Tant d'années jeune prince...je suis heureuse que vous ayez tenu votre promesse." me dit-elle.

J'inclinais la tête devant elle : "Le bonheur est partagé Dame Meigui... J'ai patienté dans l'espoir d'accomplir la promesse que je vous avais faite par le passé... »

Elle plissa légèrement les yeux : "J'ose espérer que votre détermination est à la hauteur de votre passion pour ma fille...croyez que ma famille ne vous laissera pas en paix s'il devait lui arriver quoi que ce soit."

Je serrais à présent les mâchoires : "Je me tiens devant vous aujourd'hui et vous questionnez mon affection pour votre fille ? "

Elle émit un petit rire et cacha ses lèvres sous la manche de son hanfu : " Paix, jeune prince, paix... vous ne pouvez pas m'en vouloir d'émettre quelques inquiétudes concernant le futur de ma seule et unique fille."

J'inclinais de nouveau ma tête comprenant ses craintes. Elles étaient inutiles, rien n'arriverait jamais à Bara tant que je vivrai...et quelque chose au fond de moi me disait que même seule, ma future épouse serait toujours capable de se défendre et surtout de rendre au centuple le moindre mal qui pourrait lui être fait.

Nous nous remîmes à marcher et Dame Meigui reprit :

"Jeune prince, j'ai encore besoin que vous me fassiez une promesse..."

"Parlez sans crainte, je sais bien que vos demandes sont toujours réfléchies."

" Je souhaiterais que vous fassiez en sorte que ma fille ne se sente jamais seule... je suis femme de général et la solitude, l'inquiétude et la peur hantent encore mes journées..."

Je la coupais aussitôt : " Je ne peux vous promettre une telle chose. Ma charge de seigneur de l'Ouest m'incombe de devoir m'absenter de mon foyer pour gérer certaines affaires. »

Elle me fixa d'un air déçu et je repris : « Je ne peux vous promettre qu'elle ne se sentira jamais seule comme je ne peux vous promettre à mon grand désespoir qu'elle soit toujours saine et sauve. Vous connaissez comme moi les périls, les menaces et les dangers qui menacent les gens de notre rang. Vous êtes femme de général, votre fille va être élevée au rang de princesse du Si Shou et Dame de l'Ouest. La seule parole que je peux vous donner avec certitude est que jamais une autre ne prendra sa place d'épouse ou de régente de mes terres tant que je vivrai...et j'ajouterai que je ne prendrai jamais de concubine même si notre union ne devait jamais être bénie par la naissance d'un enfant."

Dame Meigui me fixa les yeux emplis de larmes et hocha la tête.

...

Nous arrivâmes devant de lourdes portes en bois sculptées aux délicats motifs de roses. De part et d'autres se tenaient six jeunes servantes le dos courbé qui attendaient un ordre pour pouvoir me donner accès à la pièce.

Le clan de Méigui, Livre 1 : Tigre BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant