Chapitre 20 : Dame Meigui

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Byakko

Deux mois s'étaient enfin écoulés et je me retrouvais devant les portes du clan Meigui. Chaque pas que je faisais me rapprochaient un peu plus de mon aimée.

Je serrais les rennes de mon cheval et pouvais sentir la moiteur entre mes doigts. Mon attente interminable allait enfin être récompensée.

Mon père, le noble roi du Si Shou, m'avait ordonné de prendre tout un cortège pour aller chercher ma fiancée.

S'il n'avait pas insisté sur l'honneur que je lui faisais ainsi, voilà des lunes que je serais parti la clamer seul à dos de cheval.

J'avais dû menacer les courtisans de se hâter sur la route ou j'aurais fait tomber leurs têtes sans aucune hésitation. Seuls les hommes composant ma garde prenaient la pleine mesure de mes paroles.

Ils ne m'avaient pas pris au sérieux et ce n'est que lorsque j'avais décapité deux courtisanes qui se plaignaient de la chaleur que mon cortège s'était mis plus docilement en marche.

Je déteste ces gens de Cour qui n'ont aucune idée de la brutalité de la vie...et de ma volonté.

...

Je me tenais à présent devant les lourdes portes du clan Meigui.

Douze années en arrière, je m'étais tenu impressionné devant la hauteur des murs et la beauté des portes massives où des roses épineuses avaient été gravées.

Aujourd'hui, je ne pouvais m'empêcher de froncer les sourcils. Comment ces murs pouvaient-ils être suffisants pour protéger ma merveille en cas d'attaque ?

Qi s'avança et nous nous fîmes un signe de tête entendu. Il se racla la gorge et parla à voix haute :

"Le prince du Si Shou, Seigneur de l'Ouest, Le Tigre Blanc, le puissant et indompté Byakko est venu réclamer sa promise : la rose du général Rouge, Princesse du Shiji et stratégiste du clan Meigui, Ke !"

Les portes s'ouvrirent lentement nous laissant apprécier la beauté de la grande cour intérieure dallée.

Au milieu trônait sur une chaise en bois laqué le général rouge entouré de ses quatre fils. Ils étaient tous vêtus des armures portant les armoiries de leur clan.

Je connaissais la réputation des fils du général et eux connaissaient la mienne.

"Que signifie cela ?" avais-je grondé. Je ne m'étais pas aperçu que ma voix avait installé un silence de plomb dans l'assemblée.

Je vis le général rouge se passer la main sur la barbe et me regarder d'un air rieur : "Bienvenue, ô jeune prince du Si Shou ! Tu es venu chercher une certaine Ke...mais aucune fleur ne répond à ce nom dans mon clan..."

"Où est ma promise ?" je serrai davantage les rennes de mon cheval.

Le général rouge émit un rire guttural et écarta les bras en signe de croix : «  Jouons d'abord ! »

Je serrais les dents à nouveau. J'avais oublié que c'était un vieux singe qui se tenait devant moi. Il ne donnait jamais rien facilement.

Je descendis de mon cheval en un bond et tentais de garder mon calme. Je n'en pouvais plus d'attendre. Voilà 12 années que j'attendais de posséder pleinement Bara.

Du coin de l'œil, je vis des servantes passer avec des rafraîchissements pour mon escorte.

Le général rouge s'en rendit compte et se racla la gorge : « Je peux lire parfaitement en toi Tigre Blanc du Sì Shòu. La nature environnante tremble de peur en sentant ta soif de sang. Tu es une bête cruelle...mais nous avons rompu un traité de paix avec ton royaume et je paie chèrement le prix de ma décision... »

Le clan de Méigui, Livre 1 : Tigre BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant