Chapitre 6 : de la contenance

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« L'habileté dans le commandement des troupes repose sur un usage créatif et agile de leurs capacités et aptitudes respectives, ainsi que dans la distinction entre ce qui doit être fait en secret et ce qui doit être exécuté ouvertement. Elle consiste à créer des dynamiques et prendre l'ennemi par surprise. »
(L'art de la Guerre, Sun Zi)

POV : Kē 🌹🌹🌹

Le roi nous avait donné quartier libre. Il avait insisté pour que Byakko et moi nous reposions dans le palais de l'Ouest.

Dès que nous avions franchi les lourdes portes, une dizaine de serviteurs s'était incliné devant nous.

Byakko n'avait pas prononcé un mot et s'était contenté d'avancer. Je l'avais suivi, tête baissée. Il s'était arrêté et avait fait volte-face. Il s'était approché de moi. Il était si proche que je pouvais sentir son souffle faire bouger le voile qui couvrait la moitié de mon visage.

« Je t'ai déjà dit de ne plus baisser les yeux devant qui que ce soit... »

« Vous n'êtes pas «qui que ce soit » mon Seigneur... je n'ai pas le droit de lever la tête vers vous sans votre permission. »

Il avait éclaté de rire et m'avait saisie par le bras. J'avais senti comme des frissons me parcourir le corps.

« Les coutumes ridicules du Shijî ! Tu vas devenir mon épouse, pas ma servante...» Il s'était penché un peu plus vers moi : « même si cela ne me gênerait pas... »

Il avait haussé le ton de sorte à ce que toutes les personnes autour puissent entendre notre conversation. « L'épouse du grand Byakko ne baisse les yeux devant personne ! Je suis le seul devant qui tu te soumettras. Mes paroles seront désormais ta loi. Oublie tes coutumes stupides ou tu en paieras le prix. »

J'avais redressé la tête. Nos regards fermement rivés l'un à l'autre. «Soit, mon Seigneur.»

Il avait repris son cheminement vers l'entrée du palais. Il me tenait si fermement que j'avais la sensation que mon bras allait rompre à tout moment.

🌹🐯🐯🐯🌹

Les serviteurs nous avaient conduits vers un magnifique pavillon blanc et or. Ils avaient préparé une table basse sur laquelle étaient présentés une variété incroyable de mets. J'avais remarqué que Byakko avait froncé les sourcils en voyant la quantité de nourriture.

Un homme était entré et j'avais pu reconnaître Qi. Je m'étais subitement tenue plus droite et avait incliné ma tête en signe de salut quand il s'était aperçu de ma présence. J'avais vu le poing de mon futur époux se serrer.

Qi s'était avancé et avait frappé trois fois dans ses mains. « Ô grand Byakko, comme demandé, je t'apporte trois servantes de confiance pour servir la princesse du Shijî... »

« Ma femme... » Byakko l'avait interrompu sèchement. « Je ne te permets pas de l'appeler autrement. Elle est à moi avant d'être une princesse et elle n'appartient plus au Shijî... »

Qi et moi avions regardé le fauve d'un air surpris... Après tout, nous n'étions pas encore mariés. Qi s'était raclé la gorge et trois femmes étaient entrées.

Je pouvais voir que deux d'entre elles semblaient être du même âge que moi tandis que la troisième était beaucoup plus âgée.

Le clan de Méigui, Livre 1 : Tigre BlancOù les histoires vivent. Découvrez maintenant