La dame de fer

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Juillet 2018.

Nous nous dirigeons vers le Champ de Mars pour assister au concert du 14 juillet et voir les feux d'artifice. 

Nous sommes arrivés en avance, mais clairement pas assez ! Nous peinons à trouver un endroit pour s'installer. Nous devons nous résoudre à nous asseoir dans la poussière, sur les bords d'une sorte d'allée humaine. Tout autour de nous, des gens sont assis, parlent, s'installent, s'interpellent, mangent, s'époussettent. 

Nous observons les gens devant nous, en attendant patiemment que le concert commence. Des touristes arrivent par la droite, tentent de s'avancer parmi les gens assis devant nous pour trouver une place, mais il n'y en a pas, de place. Les personnes déjà assises s'impatientent et ne manquent pas de vocaliser leur mécontentement. Une scène d'incompréhension totale s'ensuit, entre les touristes perdus au milieu de cette marée humaine et les parisiens outrés qui constituent les vagues de cette mer, refermant tout passage possible. Finalement, exténués, les touristes parviennent à sortir de la mer. Les pauvres. Enfin bon, je conçois que se faire marcher sur les pieds par des dizaines de touristes peu précautionneux ne soit pas très sympathique. 

Bon, le spectacle pour lequel nous étions venus initialement commence enfin. Nous ne voyons presque rien d'où nous sommes, mais la voix réconfortante de Stéphane Bern résonne sur les Champs de Mars. Tandis que la musique s'élève, nous continuons à observer le ballet incessant des personnes qui continuent à chercher une place pour s'asseoir.

Le concert se termine, la tour Eiffel s'illumine et tout le monde se lève pour entamer la Marseillaise. Impossible ensuite de se rassoir, tout le monde s'est resserré. Tell un petit bout d'algue sur une vague qui s'échoue, nous sommes ballottés sur le bord de la foule. Résister c'est échouer, il faut suivre le mouvement. C'est si étrange que dans des moments comme ça, lorsque l'on a presque plus de volonté individuelle, que rester dans le groupe soit devenu vital, que l'on se sente aussi humain. On appartient à un groupe, on est tous là pour la même chose. Pas forcément pour les mêmes raisons, mais le résultat est le même. Au même instant, tous ces êtres humains sont serrés les uns contre les autres.

Bref.

Le feu d'artifice commence enfin ! Il y a des écrans qui projettent des ombres qui dansent. Le fil rouge de cette année c'est l'amour. Tout un programme. La vie en rose d'Edith Piaf résonne sur le champ de mars, suivie de la Seine avec M et Vanessa Paradis, et bien d'autres chansons romantiques « françaises ». C'est mignon, carrément cliché, mais tant pis ! Je suis heureuse d'être là avec des gens que j'aime, entourée d'inconnus, les yeux rivés sur les feux d'artifices, les pieds tous poussiéreux et fourbus à force de piétiner sur place. J'aime entendre le crépitement des feux d'artifice, et l'émerveillement des gens autour de moi. Je me sens bien. C'est une belle journée qui se termine.


InstantanéWhere stories live. Discover now