Chapitre 60

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J'arrête de fixer la forêt pour me concentrer sur l'homme inconscient. Il faut que je sache comment il s'est retrouvé dans cet état. Je soulève doucement sa tête et remarque une marque violacée dans son cou. Elle forme une ligne droite d'une vingtaine de centimètres. Elle doit le faire beaucoup souffrir même s'il est inconscient. Je laisse la place à Lua et le soulève pour le mettre sur le dos d'un autre loup de façon à ce qu'il l'emmène se faire soigner.

Soudain, un long hurlement se fait entendre et le lien de la meute se met à paniquer. Tout le monde crie des choses incompréhensibles qui se perdent dans tout le vacarme ambiant. Les quelques loups qui m'accompagnent partent au galop à la rescousse de leurs amis. Je fais de même quelques secondes plus tard prenant le temps de demander à Aaron un résumé de la situation.

" Des dizaines de loups ont attaqué le village simultanément. Ils sont vraiment très nombreux et ça explique la panique un peu partout. Les loups de la meute sont en train de mettre les enfants à l'abri pendant que les guerriers tiennent bon. Fais attention à toi."

Je lui réponds rapidement tout en me mettant à courir le plus rapidement qu'il m'est permis. J'entends les grognements, les hurlements et les couinements de douleur. J'arrive à l'arrière d'un groupe ennemi et en profite pour les prendre par surprise. Je saute que le dos du premier loup que je vois et lui brise la nuque d'un coup de mâchoire. Deux loups me sautent dessus mais je les esquive facilement et en attaque un autre. Je prends des coups de griffes et de dents mais l'adrénaline qui coule dans mes veines m'empêche de ressentir la douleur. Je continue inlassablement, j'ai déjà tué une dizaine de loups mais c'est loin d'être suffisant. Un énorme loup gris me saute dessus et manque de m'arracher une patte. Il est plus fort que tous ceux à qui j'ai eu à faire jusque-là. Il court droit sur moi toutes dents dehors et je peine à l'esquiver tant il me surprend. Il continue de se ruer sur moi tandis que je fais mon possible pour esquiver tout en lui donnant des coups. Il attaque sur le côté droit mais feinte au dernier moment et je me retrouve dans une position délicate. Il s'approche dangereusement de ma gorge mais j'ai le réflexe de reprendre forme humaine, ce qui a pour effet de me permettre de l'éviter. Il atterrit mais n'a pas le temps de bouger que je m'élance sur lui tout en me transformant, et le griffe assez fortement pour lui faire perdre connaissance.

J'avance toujours plus et rencontre des loups de la meute qui sont en difficulté. Je me joins à eux pour les protéger et les aider, observant le reste de la bataille. C'est là que je le vois, sous forme humaine, se baladant entre les cadavres qui traînent au sol. Droit, fier, son aura d'Alpha l'entourant comme un bouclier, il regarde la bataille un sourire collé aux lèvres. La rage monte en moi et je réprime difficilement mes pulsions. Il m'a trahie, il nous a trahis, il ne mérite donc que la mort. Son regard se tourne vers moi et je vois ses yeux changer de couleur. La lueur malsaine qui danse au fond de ses prunelles désormais vertes ne fait que renforcer ma haine. Tout est de sa faute et je compte bien le lui faire payer. Crois-moi Thomas, tu vas regretter de t'en être pris à ma meute.

*PDV Michael*

J'ouvre difficilement les yeux et reprends peu à peu mes esprits. Je suis dans une sorte de cage, elle-même située dans un cachot. Des chaînes retiennent mes pieds mais j'ai les mains libres. D'un coup, tous les souvenirs des dernières vingt-quatre heures me reviennent en mémoire. J'essaye de me concentrer sur le lien de la meute mais un long silence me répond. Conclusion, il faut que je sorte d'ici pour aller prévenir la meute qu'ils sont en danger. Je tire sur mes chaînes mais celles-ci ne bougent pas, il va définitivement me falloir la clé. J'observe la pièce autour de moi mais aucune trace de ces fichues clés. Je dois faire vite mais avec ces chaînes je ne peux pas faire grand-chose. Je prends soudainement conscience d'une chose, il n'y a aucun bruit. Pas de pas aux étages supérieurs, pas de voix, pas d'ordres hurlés d'un bout à l'autre du bâtiment. Comment est-ce possible ? Quand on connaît le nombre de personnes qui travaillent dans ces lieux. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais une chose est sûre, je dois toujours sortir. Comme pour répondre à ma demande, la porte de la pièce s'ouvre et laisse entrer un homme que j'ai déjà vu mais dont je ne connais pas le prénom. Il a les cheveux bruns foncés, les yeux de la même couleur et doit avoir dans les vingt-cinq ans. Il s'avance vers moi, ouvre la porte de ma cellule avec la clé et dépose un plateau repas pour moi. Il me sourit tristement et je comprends qu'il est ma seule chance de sortir d'ici. Je m'approche des barreaux de la cage pour lui demander :

HybrideWhere stories live. Discover now