Révolution Tome II

Chapitre 16: Un Sauveur pas comme les autres

Nous sommes de retour à Alexandria. Tara a réussi à me soigner malgré ces gestes mal assurés. Je l'en ai remercié. Rick est plusieurs fois passé me voir. Il m'a remercié plusieurs fois. Je repense à une énième discussion que nous avions eu l'autre soir sur ce qui s'est passé dans la fosse avec le rôdeur.

{Flashback}

_Encore une fois, je suis désolé, dit Rick, assis sur une chaise pas loin de mon lit. J'ai pas voulu t'entraîner là-dedans.

_Cela fait au moins deux cent fois que tu dis que t'es désolé, fais-je remarquer en souriant. C'est pas grave. On est tous les deux vivant, c'est le principal.

_Je sais pas comment tu fais pour tout prendre à la légère.

_Je ne prends pas ça à la légère. Je suis optimiste. Pour une fois... Te plains pas, ce sera sûrement de courte durée.

_Et je voudrais m'excuser pour autre chose.

_De quoi ?

_De t'avoir encore une fois séparé de Daryl. Tu tiens à lui et c'est normal, c'est ton père. J'aurais dû te laisser avec lui. C'était égoïste de ma part.

Je pose ma main sur la sienne en le regardant avec sérieux.

_Ne dis pas ça. On sera de nouveau réuni dans peu de temps. Je le sens.

_J'espère... Je vais pas te cacher que j'ai déjà dis à Daryl que je te traitais un peu comme ma fille aussi.

_Je sais pas comment je dois le prendre.

_Ne le prends pas. Ça ne signifie rien.

_Le fait que tu sois notre chef signifie beaucoup de choses. Que tu es prêt à prendre des responsabilité, faire passer notre sécurité avant tout...  T'es quelqu'un en or, Rick et ça, je ne l'oublierais jamais. Si on me demande comment j'ai survécu, je dirais que c'est grâce à Rick Grimes, le gentil policier.

A ce moment-là, nous nous mettons à rire de bon cœur. Nous paraissons plus humains, plus vivant. Et ça, c'est sacré...

{Fin du flaskback}

Ça fait deux jours entiers que je suis clouée au lit. Tara est contre le fait que je me lève. J'ai beau trouver toutes les excuses du monde, rien à faire. Je viens de me réveiller. Mon réveil indique qu'il est 6h. Tout le monde doit sûrement dormir, y compris Rick. Ma blessure est presque cicatrisée. Se lever me demande un effort surhumain. Rester allongée là alors que Negan est toujours en liberté ne me plaît pas. Je prépare mes affaires. Carl, en ce moment, dort dans la même chambre que moi. Il est tellement endormi qu'il ne m'entend pas quand mon sac renverse sans faire exprès ma lampe de chevet. Je me retiens de respirer en voyant Carl bouger dans son sommeil. Je mets dans mon sac une lampe torche, deux couteaux de combat volés dans l'armurerie, un pistolet avec deux boîtes de munitions, des vêtements de rechange et un peu de nourriture avec une bouteille d'eau. J'ai aussi trouvé dans une maison de la teinture d'iode qui permet de purifier l'eau, en cas de panne d'eau. Et au passage, je prends un sniper qui traînait par là. Je n'irais pas tuer Negan mais seulement évaluer ses forces. Quand le moment sera venu, je serais en tête de ligne avec Rick et Daryl. Je rêve de ce moment depuis la nuit où Negan a massacré Glenn et Abraham. Mais une fois qu'il sera mort, qu'est-ce qui se passera ensuite ? Notre vie sera plus calme et plus stable, loin de la mort. Je l'espère en tout cas. Judith pourra vivre et grandir convenablement. Je m'habille rapidement, lace mes bottes et sors de ma chambre en laissant mon lit défais. Je ferme soigneusement la porte en regardant Carl une dernière fois. Depuis le début, je me suis beaucoup attachée à lui. C'est une bonne personne comme son père. Descendre discrètement les marches n'est pas chose facile étant donné qu'elles craquent comme pas possible. Une fois rendu en bas sans alerter toute la maison, je sors dehors. Je me faufile entre les maisons jusqu'au mur. Mon sac sur les épaules, j'escalade en calant mes pieds dans les poutrelles d'acier. Je marche à travers la forêt sans m'arrêter. Des rôdeurs se pointent de temps à autre mais je m'en débarrasse rapidement. Puis le Sanctuaire est en vue. J'ai l'impression qu'un Sauveur m'a vu mais je n'en sais trop rien. Il y a un bâtiment proche de la base. J'y vais pour avoir une meilleure visibilité. D'un coup, j'entends la porte s'ouvrir. Je me cache derrière un mur, mon couteau levé. Les pas se rapprochent.  

_Il y a quelqu'un ? demande une voix masculine. J'ai vu quelqu'un entrer. Montre-toi ! 

Mon cœur bat très vite. Si je suis découverte, je peux dire adieu à la vie. D'un coup, un homme me pointe avec son fusil d'assaut. Je me fige en le fixant dans les yeux. Mes doigts sont bien enroulés autour du manche de mon couteau. Ne jamais quitter son ennemi des yeux. J'ai l'impression de reconnaître cette personne. Lui aussi d'ailleurs. 

_On se connaît ? questionne-je. 

_Je pense, dit l'homme. C'est quoi ton nom ?

_Toi d'abord. Je fraternise pas forcément avec les Sauveurs.

_Ils ne sont pas si terrible quand même, ils sont même sympa -voyant que je ne répondais pas- Je m'appelle Alden. Et toi ?

_Angelica. Maintenant, tu me dis effectivement quelque chose. On s'est déjà rencontré ? 

_Oui. T'es pas la fille de la ferme ? Qui avait proposé à moi et mon groupe de vous rejoindre dans une ferme ?

_Peut-être... mais ça ne me ressemble pas. Mais ta tête me dis un truc. T'étais accompagné. On est passé ton groupe ?

Alden ne répond pas. Je me dirige vers une fenêtre ouverte, bousculant volontairement Alden au passage. Ce dernier ne bouge pas. Je place le canon de mon sniper sur le rebord de la fenêtre.

_Tu vas rester planté là longtemps ? demande-je à Alden. Parce que c'est franchement chiant. Soit tu dégage, soit... tu dégage. J'ai pas besoin de toi. Mais si tu cafte à Negan, je m'occuperais moi-même de ton cas.

_Tu me menaces ?

_Peut-être bien. Tu me fais pas peur.

_Eh bah toi non plus, tu ne me fais pas peur.

_T'es un peu trop confiant pour quelqu'un qui a l'air de me redouter. Donc, tu vas te détendre la nouille et me parler mieux que ça. C'est toi qui est venu me faire chier au passage. 

Un silence me répond. Tant mieux... Par la lunette de mon sniper, je vois un visage familier. Eugène est dans le Sanctuaire et semble donner des ordres à des Sauveurs. Le salaud... C'est devenu notre ennemi maintenant. 

_Tu reconnais quelqu'un ? interroge Alden.

_Boucle-la bordel ! Arrête de parler un peu ! 

_Pourquoi je t'obéirais ?

_Parce que sinon je te tire une balle dans le crâne pour te faire taire à tout jamais.

_Lâche ton arme et tourne-toi vers moi.

Je me redresse puis me tourne. Alden me pointe avec son arme. Je ne lâche toujours pas mon sniper. Je tiens aussi Alden en joue. Il paraît décontenancé par la tournure qu'à pris la situation. Il tire mais rate sa cible. Je cours pour le plaquer au mur. Sa tête claque contre le béton. Je m'empare de son arme et la jette au loin. Alden est dans une mauvaise posture maintenant. Le choc l'a fait s'évanouir. Je repère une corde et l'attache avec soin. C'est moi ou les Sauveurs sont de plus en plus stupides ?