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Avant la Tour: Archive de ZETA, document n°345

Archive de ZETA. Document n°345, niveau de sécurité maximale, accès réglementé et autorisé uniquement par le directeur actuel de l'organisation.

« Putain. » me dis-je ce jour-là.

Oui, je sais. C'est vulgaire. On m'a souvent reproché de l'être. Que ce soit dans mon langage ou dans mon attitude, voir même mes vêtements. Je suis p't'être une fille vulgaire. Au moins une chose qui me définirait, qui ferait que je suis « moi ». Bon, avec le temps, j'ai dû apprendre à me tenir, à bien m'habiller, à abandonner le style de mon adolescence et même à remplacer mes jurons par des petits « mince » tout inoffensifs. Mais ce jour-là, « putain» était le seul mot qui me vint à l'esprit. Après tout, ce fut à cet instant précis que je compris à quel point on avait merdé.

Bref. Peut-être que je devrai commencer par... et bien le commencement. Mais dans l'histoire que je m'apprête à consigner par écrit, c'est un peu compliqué de savoir où tout a débuté. Je n'étais même pas là à la première page et je ne serai de toute évidence pas là pour le point final. Pardon, je m'égare encore. Il va falloir vous y habituer, je suis incapable d'avancer en ligne droite. Toujours obligé de faire des détours, à droite à gauche... C'est comme ça que je réflechis : de manière désordonnée. Je me demandais donc : quand est-ce que ça a démarré ? Quand ZETA a été fondé ? Quand Franz Hopper s'est enfui avec la plupart des informations sur le projet Carthage ? Quand les Lyoko-Guerriers ont vaincu XANA ? Quand un beau jour, quelqu'un décida que le monde ne lui convenait pas et décida de le changer ? Quand Camille, incapable d'apprendre de ses erreurs, a lancé le projet Babylone ? Peut-être. Probablement même. Malheureusement, je suis mal placée pour raconter ces récits. Je n'étais pas présente et encore aujourd'hui, je n'ai pas accès à tous les rapports à leur sujet. Je ne vais donc parler que de ce que je connais. Je m'excuse d'avance à la personne qui lira ça, si vous vouliez des explications claires et précises, faudra chercher ailleurs.

Qui suis-je d'ailleurs ? Ah... Si vous pouviez savoir à quelle point cette question résume ma vie... Je suis la fille sans passé. J'ai raconté tellement de mensonges à mon sujet que j'ai fini par m'y perdre. Qui étais-je à la base. Je ne sais pas. Qui étaient mes parents ? Je ne sais pas. Est-ce qu'au final, ça a la moindre importance ? Je ne sais pas. On m'a appelé par de nombreux noms, mais celui qui est revenu le plus souvent est Zoé. Trois lettres, pas de nom de famille. La seule chose que je connais qui se rapproche un peu (mais vraiment qu'un peu) d'une famille, c'est ZETA. Quatre lettres, même pas un acronyme. Encore aujourd'hui, je serai bien incapable de vous dire qui a fondé cette organisation et dans quel but.

L'histoire connue de ZETA commence dans les années 70, au lancement du projet Carthage, un projet qui allait changer beaucoup de choses (et qui aurait pu en changer encore plus si Franz Hopper n'avait pas réalisé que jouer à être Dieu pouvait parfois être dangereux). Cependant tout porte à croire que ça existait déjà depuis quelques temps. Dans l'ombre, sans que personne ne soupçonne son existence. Des théories parlent d'une organisation créée lors de la seconde guerre mondiale, mais personne n'est d'accord sur le camps qui fut à son origine. L'axe ou les alliés ? Est-ce qu'en réalité, je travaille depuis tout ce temps pour les nazis ? Peut-être. Ça ne changerait pas grand-chose à mon boulot, ma conscience est déjà assez salie comme ça. De toute façon, je ne crois pas à ces hypothèses de complot américain ou allemand. Je suis persuadée que ZETA s'est crée tout seul, comme un grand. Ses objectifs, difficiles à véritablement définir, me sont assez clair désormais : assurer un futur à l'humanité. Et bordel, qu'est-ce que c'est compliqué ! La thèse de la seconde guerre mondiale serait alors à moitié vraie : on parle aussi parfois d'un philanthrope qui, horrifié par les horreurs commises par ses compères humains, a décidé de créer une sorte d'organisation de « gardiens ». Puisque les Hommes (et les femmes ainsi que les non-binaires ; désolée de la précision, mais j'ai toujours trouvé cette manière de désigner l'ensemble des individus par le mot « Homme » un brin sexiste) n'étaient pas capable de veiller sur eux-même, il fallait bien que quelqu'un s'en charge. C'est un peu décevant, n'est-ce pas ? Pas de grand complot façon illuminati, juste une bande d'idéaliste à qui on a donné un peu trop de moyens.