Révélations

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Lorsque j'ouvrais les yeux, je me rendais immédiatement compte que je ne me trouvais pas dans un lieu connu. Paniqué et sur mes gardes, je me relevais vivement, envoyant voler la couverture. J'aperçus tout de suite Henri, allongé dans un lit non loin de moi.

Sans prendre le temps de plus réfléchir, je me mettais en position de combat, prêt à envoyer au tapis le premier qui s'approcherait de nous.
- Vous n'avez rien à craindre.

Je me tournais vers un jeune home chétif, comme on en voit rarement dans l'enceinte du château. J'en déduisais donc que mon peuple était tombé bien bas, que les soldats n'avaient pas acceptés de nous prêter main forte.

- Sortez. ordonnais-je sombrement.

- Voilà pourquoi je ne veux pas aider les nomades... soupira-t-il en partant.

Il ferma la porte derrière lui, me permettant de rejoindre Henri qui ne semblait pas si amoché, la fatigue l'avait seulement emporté dans un profond sommeil. Mais je ne pouvais tout de même pas prendre le risque que des renforts n'arrive pour nous arrêter.

- Henri, réveille-toi.

Mais mon ami n'en pouvait plus, je n'arriverai pas à le faire se lever. J'abandonnais donc cette idée, me reportant sur celle que j'aurais voulu éviter. Je le passais sur mon dos, mais à peine avais-je fait deux pas que je m'effondrais sous son poids pourtant si peu important.

J'ignorais où je trouvais cette force, sûrement le désespoir, pour me relever et finalement atteindre le couloir. Mais je ne m'étais pas rendu compte de l'éternité que m'avait pris de seulement parcourir ces quelques mètres.

Alors quelle était ma surprise lorsque je me trouvais face à un petit groupe de soldats qui ne pouvaient que prétendre être plegiens. La peau hâlée par le soleil, peu de vêtements  sous cette chaleur mais résistants, et surtout, une carrure des plus imposante.

- Comment fais-tu pour seulement tenir debout... souffla le seul qui était là à mon réveil.

- J'ai des ressources...

- Arrête de te tuer, nous ne vous voulons aucun mal. assura le plus grand.

- Où sommes-nous ?

- Ton ami a risqué sa vie pour vous sauver tous les deux, ne gâche pas ses efforts !

Je sursautais à sa grosse voix, ne m'attendant pas à me faire reprendre ainsi par un inconnu.

- Retourne à l'infirmerie, qu'il se repose convenablement. reprit-il plus calmement. Il l'a mérité.

Je n'avais qu'une envie, m'exécuter. Mais j'étais à Plegia, et même si, de ce que j'avais compris, je me trouvais au château, comment leur faire confiance ? Si jamais ils découvraient qui j'étais vraiment, je ne donnais pas cher de ma peau.

- Arrête de rêver, vas-y. fit-il en me poussant gentiment.

Il n'avait aucun mouvement brusque ou violent envers moi, je me laissais alors guider en silence. Il avait dû comprendre que mon réveil soudain ne m'avait pas aidé à avoir les idées clairs, et avait été extrêmement patient, bien plus que je ne l'aurais soupçonné.
- Allons discuter ailleurs. proposa-t-il alors.

Une nouvelle fois, je me méfiais. Peut-être inutilement, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que, là où il m'emmenait, une embuscade n'attendait que de me tomber dessus. Pourtant, je le suivais.

Je m'étais bien rendu compte que je tenais à peine debout, me battre n'était pas une option. Alors je le suivais, espérant simplement qu'il n'arrivera à rien à Henri en mon absence.

Le Roi et le PrinceWhere stories live. Discover now