Le Roi et le Prince

Seul

- Oui... avoua Henri. Attend, comment-

- Je suis perspicace. le coupais-je joueur. Et vous me faîtes rire à faire comme si de rien n'était. Elle n'en a pas marre ?

- Elle voudrait plus de liberté, c'est vrai.

- Donne-la lui.

- Comme si c'était si simple. Je ne suis pas roi, moi.

Je lui souriais alors qu'il s'asseyait à mes côtés.

- Tu m'expliques ? demanda-t-il alors inquiet.

- Je ne sais pas, j'ai simplement perdu conscience, sans raison apparente. Peut-être la blessure qu'a soigné Lissa a-t-elle fait plus de dégâts qu'il n'y paraissait.

- Peut-être... Tu es sûr que ça va ?

- Certain. Et je pense que tu as mieux à faire que de rester dans ma chambre à compter les mouches.

- Pas faux !

- Ami indigne !

Il partit rapidement en rigolant, sûrement une de ses rares expression de joie depuis un moment. Je le sentais, Henri était maussade. Peut-être à cause de mon absence, mais je pensais que lui aussi ressentait que le moment approchait.

Le grand jour arriverait plus vite que nous ne le pensions, et nous ne serions peut-être pas aussi préparés que nous le voulions.

- Erel, je peux entrer ?

Je me tournais vers la porte pour voir Chrom se tenir là.

- Je suis soulagé que tu es repris connaissance. Dit-il souriant.

Mais il me semblait plus épuisé que jamais.

- A quand remonte la dernière fois que tu as dormi ? lui demandais-je sans détour.

Il parut surprit mais se reprit bien vite.

- Tu vas bien ?

Il avait changé de sujet, et ça m'agaçait.

- Pourquoi tout le monde me demande ça ?!

- Tu as été inconscient trois semaines sans raison apparente, ce n'est pas rien.

Je me calmais immédiatement, et en vint à ce qui me semblait à cet instant le plus important.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Pendant que je dormais.

Chrom s'assit sur le rebord de la fenêtre, à mes côtés.

- Plegia nous a officiellement déclaré la guerre. Depuis, il ne cesse d'y avoir des accrochages à la frontière.

- Des pertes ?

- Trop...

- Des deux côtés ?

Il acquiesça tristement.

- Je voudrais stopper tout cela, je refuse d'être à la tête d'un pays en guerre. Reprit-il.

- Chrom, as-tu parlé à Henri ?

Il secoua la tête, perdu.

- À vrai dire, depuis la mort de ma sœur, il s'est quelque peu refermé. avoua-t-il alors. Il semblait proche de Lissa, mais même avec elle, ça semble compliqué ces temps-ci. Peut-être que ton réveil l'aidera à se reprendre.