Adieu

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- Ce n'est qu'un lâche, voilà tout ! S'écria un soldat.

- Répète ça pour voir ?!

Le second, je le reconnaissais.

Henri tenait un autre veilleur par le col, prêt à le frapper pour lui faire ravaler ses paroles. Une grande rage se lisait sur ses traits alors qu'il n'attendait que la parole de trop qui lui justifierai l'acte de violence qu'il allait commettre.

- S'il n'avait pas pris peur, il serait à nos côtés aujourd'hui ! reprit le soldat.

Cela ne manqua pas, Henri abattit son poing. L'homme tangua, mais il parvint à rester debout.

- C'est tout ce que tu as ? Se moqua-t-il. Toi non plus, tu ne sais pas te battre ?

Le sorcier ne lui permit pas d'en dire plus, incantant déjà un sort. Il allait le tuer.

Je me plantais alors entre les deux, intimant au mage de ne pas faire une telle erreur. À présent, la peur se lisait sur le visage de l'homme qui avait compris qu'il était aller trop loin.

- Bouge Chrom, je vais le tuer. Il a insulté mon vrai souverain, je ne le laisserai pas s'en sortir indemne.

- Non Henri, reprends-toi ! Erel...

Je me repris.

- Erel n'aurait pas voulu que tu agisses ainsi ! Il savait que tu étais à ta place ici, et tu le seras toujours ! Ne fais pas quelque chose qui te coûterai ce foyer.

L'hésitation se lisait sur son visage, mais il finit par baisser lentement le bras.

- Que veux-tu dire par souverain ? Demanda alors Sully. Tu as prêté allégeance à quelqu'un d'autre que Chrom ?

Un long silence prit place, mais il fallait qu'il soit comblé, ou Henri allait avoir de gros problèmes.

- Je connais l'identité du maître de Henri, j'en connais les risques et les avantages. assurais-je d'une voix forte. Si j'avais pressentis un danger, je ne l'aurai pas à mes côtés. Mais ils ont tous deux gagné ma confiance et je les garderai à mes côtés le plus longtemps qu'il me soit possible. Sur ce, reposez-vous, nous repartons à l'aube.

Les troupes se dispersèrent alors, le trouble fête disparaissant le premier.

Henri me fixa un moment, avant de partir d'un pas rageur.

Vaïke fut le premier à venir me rejoindre.

- Tu as bien agi. m'assura-t-il. Allons voir Henri, il ne doit pas rester seul ou il va tuer le premier qui le regarde de travers.

J'acquiesçais avant de suivre mon vieil ami. Nous retrouvions le mage à l'écart des troupes, faisant léviter une feuille distraitement.

- Henri ?

Il laissa tomber la feuille qui fut emportée par le vent. Les épaules affaissées et le regard perdu dans le vide, il semblait si abattu.

- Pourquoi est-il parti seul ? Demanda-t-il la voix tremblante.

Je m'asseyais à ses côtés, tentant de lui apporter un quelconque réconfort.

- Parce que c'est un bon prince. Répondis-je. Il saura gouverner un pays. Partir en première ligne et assurer aux troupes un chemin sûr et dégagé est l'un de nos devoirs. Il s'y ait simplement mal pris, mais la volonté de bien faire l'a emporté sur sa raison.

Le Roi et le PrinceWhere stories live. Discover now