Vampireverse, recueil.

Repas et règlement de compte

Dans la grande salle où Père et Fallacy débattaient déjà autour d'un verre de vin, les servantes s'activaient: Tout devaient être prêt, et bien heureusement! Les Bourguignons étaient des invités de marque... Et des ennemis dangereux. Je ne l'avais pas encore vu, mais le docteur SImon les accompagnait. Il me salua d'un hochement de tête, auquel je répondis, avant de me taire pour écouter leur conversation.

"Et, si je ne méprends pas, tu me demandes, mon ami, d'envoyer une garnison complète vers Hezengad sur les dires d'un enfant ? résuma le comte en dévisageant son ami de toujours. 

-Exactement, avoua Macabre d'un ton serein. Et si nous retrouvons Songe, nous pourrons enfin réfléchir à une paix conditionnelle avec les chasseurs du nord..., continua t-il.

-Puisqu'empiéter avec des hommes armés sur leur terre les fera entrer en guerre contre nous, constata Fallacy, un long soupir lui échappant. Excellent, ce vin..., commenta t-il en noyant son regard dans la boisson écarlate. Simon, penses-tu que les dires d'Emërim peuvent avoir une véridicité quelconque ?

Le médecin secoua la tête, avant d'ajouter : -Je ne sais pas si je dois y croire, mais je ne peux que constater que cet enfant fait des merveilles, avoua Simon.

-Je me doute, dit Macabre en acquiesçant. Et puis, mon cher ami, si l'on ne joue pas, on ne peut gagner."

Fallacy leva les yeux au ciel, mais ne répondit pas. Ce qui voulait dire selon moi qu'il y réfléchissait. Il se leva, sous quatre regards attentifs: le mien, celui de Père, celui de Simon, mais aussi celui de Mère, assis sur un autre canapé, à l'écart des décideurs, lui n'étant qu'un simple vampire esclave.

Nous nous installâmes autour du banquet. De larges cruches de sang furent servies, et le premier servi fut Emërim, le plus jeune. Puis vint Jasper, et moi. Cruzar fut le suivant, Fallacy emprunta son sillage et Macabre ferma la marche, en tant qu'aîné. Simon et son apprenti, un adolescent du nom d'Orion furent servis en vin rouge, de Bourgogne évidemment. 

"A ceux qui ont donné leur sang pour notre vie...", psalmodia Macabre avant de tremper ses canines dans le liquide. Nous l'imitâmes sur le même ton cérémonieux avant de nous aussi, commencer à boire. Emërim était aidé par Orion, qui prenait toujours un soin particulier envers lui. Notre repas fut correct, enfin, bon, mais, étant une éternelle insatisfaite, je ne pouvais que me plaindre. Le silence, seulement entrecoupé par le bruit de nos couverts, fut brisé par la voix de Simon:

"Fallacy ? Encre ne descend pas manger avec nous ? demanda t-il en fixant l'intéressé. 

-Il ne supporte pas l'odeur du sang..., déplora le comte sans soutenir son regard.

-C'est un mensonge de bien piètre qualité, mon ami, reconnut mon père.

-Silence, Macabre... Je n'ai point envie de me formaliser de ces inepties, trancha Fallacy. Lorsqu'il commençait à utiliser du vocabulaire compliqué en français, c'était qu'il était coupable de quelque chose. 

-Silence ? Te sens-tu légitime, d'ordonner ce genre de choses à ton ami ? reprit calmement Macabre.

Je croisai le regard de Mère. Fallait-il les interrompre ?

-Cesse de te prendre pour un dieu, Macabre. Je suis plus puissant que toi et tu le sais, siffla Fallacy. Et je fais ce que je veux de mes esclaves.

-Cesse de parler d'Encre comme ça ! tonna Cruzar, passablement énervé que quelqu'un considère les mortels comme des esclaves.

-Quelqu'un a demandé son avis à ce bâtard ? renchérit le comte, faisant se lever mon père.

-Pour l'amour du ciel, excuse toi de ces paroles avant que je passe mes nerfs sur toi, Fallacy, menaça Macabre en faisant un pas vers son ami.

-Si tu n'avais pas été là, il serait toujours un pitoyable chien du Joueur de Flûte, comme il aurait dû être !" s'exclama l'anglais.

Leur dispute fut interrompu par la porte du hall claquant. Mère avait quitté la pièce.

"Il ne manquait plus que ça...", soufflai-je en même temps que Jasper.