335 jours avant toi [Vieille histoire]

Onzième lettre

J 50/C 16

31 jours, cher Ceylian,

Je ne connaissais pas ce passage du mythe... Comment ça se fait que le Croisé n'ait pas encore retrouvé Exkaliah alors que le Poda lui indique le chemin ? En plus ils sont censés porter chance et libérer l'esprit de tous ses soucis... Un Poda, quand tu y mets de l'Eau sacrée, il t'indique le chemin à suivre, non ? Je ne l'ai jamais fait, mais c'est sa véritable fonction d'après les livres et les adultes... Alors pourquoi il ne l'a pas trouvée ?

Non pas que ça m'intéresse, mais je me pose la question, quoi.

Par rapport à l'Ancien, oui je continue d'avoir des cours. Je m'en sors un peu mieux, maintenant. J'arrive à lire les phrases au tableau, c'est déjà un bon début. Les livres, c'est pas pour demain... Ni après demain. Mais franchement, je sais pas comment tu fais pour comprendre cette langue. Entre les lettres qui s'accrochent et les caractères... Vraiment étranges, je m'en sors plus. Je ne m'en suis jamais sortie, à vrai dire...

Au-delà de ça, je suis heureuse que tu ailles bien. Je veux absolument te voir. Si le temps s'est arrêté chez toi, l'attente doit te paraître interminable... J'aimerais que le temps passe plus vite pour te voir plus tôt !

Bon, maintenant je vais lancer un sujet moins joyeux.

Je me balade sur la route durant des heures en pensant à toi. Tout me sépare du monde. Tout. Je commence à me sentir mal dans ma peau... Je n'ai aucun ami, ma famille se brise, je commence à douter. S'il te plait, dis-moi que tu es là. Dis-moi que tu ne me laisseras pas seule dans cet horrible monde impitoyable... Fais attention à toi. Ne tombe pas malade. Fais attention sur la route. Je tiens à toi, tu es le seul qui me reste. Tu es la seule personne qui m'aime encore. Je t'aime. Ca ne changera jamais, même si on est jeunes.

Je comprends pas mes parents, je comprends pas mes camarades, je comprends plus rien de ce monde... Sauf toi. Alors s'il te plait, ne m'abandonne jamais. Ce serait trop douloureux, voire impossible à supporter.

Que la pluie te porte chance,

Armance