❛ p.jy

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2013

Mes paupières s'ouvraient difficilement et d'une lenteur somnolente. Rien que ce mouvement que tout humain se respectant faisait sans le remarquer me procurait une atroce douleur. La fine pluie tombait sur mon corps piétiné ainsi que frappé sans une once de culpabilité que je ne souhaitais bouger pour rien au monde, comme de lourds boulets m'attaquant sans répit. Elle mouillait mon visage au nez ensanglanté et à la lèvre fendue où des larmes coulaient tel le courant d'un rivière bruyante.

Pour une énième fois, ces garçons m'avaient battus avec toute la méchanceté gratuite dont ils regorgeaient. Les menaces que je recevais de leur part, les petits coups subtils durant la journée qui m'annonçaient une future raclée, c'était devenu un quotidien banalement répétitif pour moi. La paix m'envoyait des signals négatifs toutes les fois où je passais les portes du lycée pour rentrer chez moi à la fin des cours, surtout lorsqu'ils me traînaient pour mieux me tabasser à l'arrière de l'établissement, dans la grande cours rapidement vide. J'étais toujours à leur merci, tel un petit chaton face à un voiture qui avancerait sans le voir au milieu d'une rue noircie par la nuit.

Je m'en voulais terriblement et j'en avais tellement marre. Mare d'être un faible qui ne savait pas se battre ou bien marre d'être le petit fils de riche bon à l'école que tout le monde souhaitait être ou écraser leur point sur sa douce figure. J'étais un raté avec une timidité maladive, incapable de tendre l'opportunité vers un quelconque contact social et le pire dans tout ça, j'étais un raté avec un futur déjà tracé. J'avais beau posséder bien des choses, rien de ma vie ne me plaisait et la pensée de la quitter jouait sans cesse dans mon esprit.

𝐮𝐬 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant