Chapitre 54

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PDV Cassiopé

Je passe le grand portail du cimetière, mes pieds me dirige automatiquement là où repose Amir. Je m'assois alors délicatement devant la sépulture d'Amir. Je dépose la rose blanche sur la pierre et soupir légèrement un petit sourire tendre aux lèvres.

- Salut toi, ça fait longtemps hein ? J'espère que tu ne m'en veut pas trop d'avoir mis autant de temps à revenir. Enfin la dernière fois j'ai mis quatre ans alors quelques mois ce n'est rien hein ? J'étouffe un petit rire ironique. Enfin bref, je ne suis pas là pour te parler de ça. Si il y a vraiment un paradis, si tu veille sur moi de là-haut tu dois peut être être au courant de tout ça, mais j'ai envie de t'en parler de vive voix.

Je m'arrête, conciderant quelques instants ma pierre devant moi avant de parler à nouveau.

- J'ai eu une fille avec Ken, Elea. Elle a maintenant trois mois et c'est un bébé vraiment merveilleux même si elle a les tendances insomniaque de son père. Je ricane légèrement. Elle est née prématurément à sept mois de grossesse. J'ai bien cru que c'était un signe du genre “ah ouais, tu fais un enfant avec un autre alors que tu as promis l'amour éternel à Amir et bah tiens dans ta gueule”. J'ai cru qu'on voulait me punir ou me faire payer le fait d'être heureuse sans toi. J'ai eu tellement peur que tout dérape. Mais heureusement elle a été une vraie petite lionne. Elle s'est battue et est rentrée à la maison bien plus tôt que prévu. Ensuite, Ken m'a demandé en mariage et bien sûr j'ai dis oui, je ne pouvais pas dire autre chose que oui. C'est impensable. Tu sais Amir, tout ça ça m'a énormément fait réfléchir. J'ai passé mes nuits à me poser des questions, pas sur l'amour que je te porte ou celui que je porte à Ken mais sur tout le reste. Je me suis retourner le cerveau à me demander si, vis à vis de toi, tout ça c'était bien, respectueux. Et puis encore une fois ta mère est passée par là. Je l'ai appelé un soir, enfin une nuit. Elle m'a écouté attentivement avant de me dire que j'étais stupide. Elle m'a dit que je devais arrêter de trop penser, que tout ce qui se passe est bien, est beau. Elle m'a dit que tu devais surement être heureux pour moi. Alors je te le demande mon amour, es-tu heureux pour moi ?

J'attend quelques instants comme si j'allais avoir une réponse de sa part.

- Ta chère et tendre mère m'a aussi dit que si je continuais à me poser autant de questions elle viendrait “me faire ma fête”. Je l'aime tellement cette femme. Quand elle a appris ma grossesse elle a explosé en sanglot au téléphone et n'a pas arrêté de répéter qu'elle était heureuse pour Ken et moi, qu'elle avait hâte de voir la petite. Elle m'a aussi dit qu'elle aimait beaucoup Ken, tu n'imagine pas à quel point avoir l'approbation de ta mère est important pour moi. Je me dis que si elle valide, toi tu ne peux que le faire, j'ai raison?

Ma voix s'étrangle à la fin de ma phrase. Je caresse du bout des doigts la pierre froide et souffle légèrement avant de reprendre.

- Tu me manque toujours autant mais aujourd'hui c'est bien plus facil à vivre. Ken est tellement… tellement tout. Il est aimant, présent, attentif, drôle, talentueux. Je l'aime vraiment mais d'une manière différente dont je t'ai aimé et dont je t'aime toi. En même temps vous êtes si différent, vous aimer de la même façons est impossible et aurait été presque irrespectueux. Vous n'êtes pas les mêmes. J'ai enfin compris que ce n'est pas parce que je t'ai perdu toi que j'allais le perdre lui. Tu sais mon amour, j'ai souvent eu des coups de flippe avec Ken. Je n'ai cessé de me poser des questions, de me demander sur ce n'était pas trop rapide entre lui et moi. Parce que oui, ça fait un an et demi que Ken et moi sommes ensemble et regarde nous avons déjà un enfant et nous allons nous marier dans à peine quelques mois, c'est rapide non ? Enfin en y repensant, je suis tombée enceinte de toi au bout de 1 an donc c'est un peu ridicule de ma part de penser.

Je soupir légèrement, un sourire nostalgique aux lèvres.

- Ouais, c'est peut être un peu rapide mais c'est parfait. Vraiment parfait. Je commence petit à petit à ne plus trop penser, à ne plus me poser mille et une questions constement. Je sais que je me répète mais Ken est vraiment merveilleux.

Je m'arrête de parler quand une vieille femme vient à mes côtés. Elle dépose un bouquet de fleur sur la tombe voisine et reste silencieusement debout, un petit sourire aux lèvres. Sentant surement mon regard sur elle elle tourne la tête vers moi et me sourit avant de commencer à parler.

- C'est mon mari qui repose ici, ça fait maintenant dix ans. Je viens souvent le voir, et je lui parle un peu. Je ne vous ai jamais vu ici. Je suis Colette !

Je souris en saisissant la main qu'elle me tend.

- Cassiopé.

- Quel joli prénom !

Je souris à nouveau. Elle pose ensuite ses yeux noirs sur ma tombe d'Amir.

- Qui était ce jeune homme pour vous ?

- Mon compagnons.

Elle me lance un sourire compatissant.

- Vous savez, j'ai mis deux ans avant de pouvoir venir voir Joël. Maintenant je viens souvent, pour lui donner des nouvelles de la famille, des amis, lui dire qui l'a rejoint au paradis.

- Moi j'ai mis quatre ans, et encore ce n'est que la deuxième fois que je viens.

- C'est dur aussi, perdre son compagnons si jeune mais il ne faut pas se laisser aller hein !

- Je ne peux pas, avec notre fils c'est inimaginable.

Elle me sourit. Ses yeux se pose sur ma main gauche et son sourire s'agrandit.

- Oh mais, vous allez vous marier ?

- Oui, dans quelques mois.

Un légé sourire de plaque sur les lèvres en pensant à ça.

- Félicitation !

- Merci.

- C'est pour ça que vous êtes là ? Pour lui annoncer ?

Je hoche simplement la tête. Cette femme est légèrement intrusive mais elle me comprend et puis elle est tout bonnement adorable.

- Je suis sûre qu'il est heureux pour vous. Olala mais je dois y aller moi ! Bonne journée belle demoiselle ! Bonne journée mon Joël, je repasse la semaine prochaine.

Je lui souris et elle envoie un baiser à son mari avant de partir rapidement. Je repose mon regard sur la rose blanche.

- Moi aussi je vais devoir y aller mon amour. J'espère que tu es bien là où tu es.

Je me lève et retire la poussière de mes vêtements.

- Je t'aime, Leo t'aime, tout le monde t'aime. À bientôt.

Après un dernier coup d'œil je tourne le dos à la sépulture et quitte le cimetière. Les mains dans les poches de ma veste en jean, je retourne à la maison, libérer d'un poid.

Lorsque j'arrive dans mon appartement et que je vois Ken sur le canapé entouré de Leo et Sara avec Elea sur les genoux un grand sourire prend place sur mes lèvres. Le rire des enfants qui résonnent dans la pièce enveloppe mon cœur d'un doux sentiment d'amour.
Ken lève la tête vers moi et m'envoie un petit sourire. Je m'approche d'eux.
Leo me réclame un baiser, je lui embrasse alors tendrement le front avant de faire la même chose à Sara. Ken se redresse légèrement et m'embrasse rapidement. M'étant légèrement baisser pour embrasser Ken, mes cheveux tombent sur Elea. Ses petites mains s'agitent frénétiquement pour attraper mes mèches. Ses petits yeux marrons et sa bouche sont grand ouvert. Je rigole légèrement devant cette vision avant de lui embrasser ses joues rebondis.

Je retire ma veste et je vais la déposer dans notre chambre. Lorsque je reviens dans le salon, Ken est entrain de chatouiller le ventre d'Elea, celle-ci rit aux éclats provoquant le rire des deux plus grands. Je m'adosse sur l'encadrement de la porte en les observant.

C'est mon meilleur choix, mon meilleur tout. Tout cela me comble d'amour et de bonheur. Je ne remercierais jamais assez mon destin, le mektoub comme dirait Rachida, d’avoir mis cet homme sur ma route.

Renouveau Where stories live. Discover now