Chapitre 6

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Midi, l'heure de vérité sonna quand Anaïs toqua à la porte ; Milo prit une grande respiration et alla lui ouvrir la porte. Anaïs portait une combishort couleur sang, elle avait mis une légère touche de mascara et d'autres maquillages permettant de la mettre en valeur. Il lui ouvrit rapidement la porte, ne la faisant attendre sous un mercure de trente-cinq degrés qu'une petite minute. Ils se firent la bise puis il l'invita à entrer pour que sa peau ne passe pas d'une couleur chocolat au lait à celle de sa combinaison. Ils s'échangèrent des politesses en demandant comme ils allaient et si le peu de vêtements qu'elle portait l'avant-veille lorsqu'il était venu la voir ne l'avait pas choqué. Il lui répondit que ce n'était pas le cas puis l'invita à boire l'apéritif et à manger des antipasti.

Une fois qu'ils furent achevés, les deux jeunes gens passèrent à table et mangèrent l'entrée. Plus le temps passait, plus Anaïs se sentait à l'aise, plus Milo stressait, car il sentait qu'Anaïs lui faisait de l'effet et il savait que Giulia s'inquiétait de voir ce spectacle. Il ne se trompait pas : Giulia était morte d'inquiétude de voir son homme en compagnie d'une fille qui était son genre et elle n'avait qu'une seule hantise : celle de voir son chéri embrasser celle qui était sans doute responsable du message. Le repas continuait, Milo ne laissant rien paraître de son stress, Anaïs jouant de son charme et Giulia implorant Dieu, Jésus et l'esprit des jumeaux de la ville aux sept collines de tout faire pour que son chéri lui soit fidèle. Elle décida d'envoyer un message à Matteo, ce dernier lui demanda la raison du texto et elle lui dit qu'il fallait qu'il vienne chez Milo en passant par la fenêtre de la chambre.

Une quinzaine de minutes plus tard, il se trouvait dans le jardin ; il ne s'était pas fait remarquer. Il toqua en faisant le moins de bruit possible pour qu'elle puisse lui ouvrir la fenêtre. Une fois qu'il fut entré, elle fonçât dans ses bras en pleurs et elle lui expliqua la situation, du début du repas au dessert avec tous les sourires et les rires échangés depuis la première seconde. Il la câlina, lui disant qu'il connaissait Milo et qu'il savait qu'il ne craquerait pas pour une autre femme que Giulia. Elle sécha ses larmes, remercia le jeune homme d'être venu et de l'avoir rassurée puis se concentra de nouveau sur l'ordinateur en espérant que Matteo ne se trompe pas.

– Si tu as quelque chose à me demander, dit Anaïs à Milo, n'hésite surtout pas à le faire, je suis là pour toi contrairement à Giulia. D'ailleurs, elle ne m'a plus parlé depuis quelques jours.

– Cela tombe bien que tu parles d'elle, lui répondit-il, je voulais justement de parler d'elle : pourquoi m'as-tu envoyé ce message ? Dis-moi la vérité.

– Mais tu le sais que c'est elle qui t'as envoyé ce message, moi je n'y suis pour rien !

– Cela fait deux jours que l'on s'est reparlé et depuis avec Giulia on se quitte plus. Elle m'a dit que tu avais le téléphone dans la main au moment de l'expédition du message, donc dit moi la vérité !

– Okay... J'avoue, c'est bien moi qui t'ai envoyé ce message de rupture en pleine après-midi, dit-elle en pleurant. Il faut également que je t'avoue également autre chose...

– Parce qu'en plus tu es coupable d'un autre événement qui m'est arrivé ces derniers jours ?

– Oui... Si lorsque tu nous as raconté le passage à tabac que tu avais subi, si je ne me sentais pas bien, c'est parce que je suis en partie coupable...

– Mais t'es complètement irresponsable ! En moins d'une journée, tu as essayé de me briser le cœur et t'as voulu me faire rejoindre Alexane ! Elle c'est un fils de pute qui l'a violé il y a dix ans lors d'une soirée où on était seul et qui l'a abattue de sang-froid lorsqu'elle a tenté de s'enfuir...

Milo, les larmes aux yeux et ceux-ci dans le vide, reprit.

– Il y a pas un jour où je pense pas ma sœur... Je veux qu'elle soit fier de moi et je pense que là elle t'en veux.

– Anaïs, qui avait également les larmes aux yeux, suite à cette discussion, s'en voulait, car à cause d'elle, Milo avait dû parler de sa sœur, et elle voyait que cela lui faisait du mal.

– Je suis convaincu que tu m'en veux terriblement, reprit-elle, mais j'ai encore quelque chose à t'annoncer.

– Qu'est-ce que tu me veux encore Stella merde ? Tu ne vois pas que là, je suis à bout ?

– Tu crois vraiment que j'avais eu un instant l'idée de faire du mal à Giulia alors que je la connais depuis nos premiers jours d'école il y a moins de vingt ans ?

– Dans ce cas qui t'as donné cette génialissime idée ? Demanda-t-il sur un ton grave.

– Même si je pense que tu ne me croiras pas, je vais te le dire. Il s'agit de Matteo. J'avais raison, à ta tête ça se voit que tu ne me fais pas confiance, mais s'il te plaît laisse-moi finir. Depuis peu, j'ai envie de devenir ma propre patronne en rachetant le bar, et Matteo m'a proposé de me donner un coup de pouce financièrement si je brisais votre couple. De plus, un soir, il m'avait dit qu'il était amoureux de Giulia depuis qu'il l'a vu pour la première fois il y a quatre ans.

À ces mots, Giulia demanda dans la chambre si c'était vrai, ce à quoi Matteo répondit que c'était bien le cas et qu'il avait fait semblant d'être ami avec Milo que pour continuer à la voir. Il insulta ensuite Anaïs en lui gueulant « Bastardo non poteva aver chiuso la bocca ? Non sei nemmeno in grado di tenere la tua lingua del cazzo ! Specie Collabo ! » (« Connasse t'aurait pas pu fermer ta gueule ? Tu n'es même pas capable de tenir ta putain de langue ! Espèces de collabo ! ) Il hurla tellement fort que toute la maison entendit cela, et ceci blessa Anaïs, car ses arrières grands-parents habitaient Trente et étaient membre des » Partigiano, la résistance italienne contre le fascisme de A. Hitler et de B. Mussolini durant la Seconde Guerre mondiale.

Milo, entendant la voix de Matteo, fonça vers sa chambre, mais vit que la porte était fermée à clé ; il entendait que Giulia se débattait pour ne pas se laisser faire. Son sang ne fit qu'un tour lorsque qu'il l'entendit crier : il fonça l'épaule la première vers la porte. La porte céda, mais son épaule, qui avait été blessée lors de la rixe, elle aussi était dans un mauvais état. Lorsqu'il oublia la douleur, il regarda la chambre et vit Giulia inconsciente, le visage rouge et ses bras avec des taches de la couleur du ciel. L'autre jeune homme présent dans la chambre était en train d'essayer de la violer. Dans un instant de rage, Milo tira Matteo contre le sol, loin de sa chérie, puis lui asséna quatre coups de pied ; le premier dans le bassin, le second dans l'estomac, le troisième dans le dos puis enfin le dernier sous la ceinture. Ce dernier coup fit hurler la victime, ce à quoi Milo lui répondit « T'en as pas : t'as osé frapper une femme et voulu la violer ; alors je ne comprends pas que tu ressens de la douleur à cet endroit. Maintenant écoute-moi bien : Sois-tu te barres d'ici, soit je fais de ta vie un cauchemar capito ? » Une fois ces menaces proférées, il appela Anaïs, lui demandant d'aller chercher sa voiture, car il fallait emmener impérativement Giulia à l'hôpital.

Histoire de cœurs sous la LuneWhere stories live. Discover now