Chapitre 7

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Deux heures plus tard, Giulia était tirée d'affaire, elle avait une trentaine de bleus sur l'ensemble de ses bras. Dans la même chambre, Milo avait son bras en écharpe, en attendant son opération pour remettre son épaule en place. Mais cette douleur, il s'en fichait, le plus important pour lui, c'était d'être auprès d'elle. Il avait empêché que sa petite amie ait le même destin qu'Alexane à trois ans d'intervalle, et il en était fier. Anaïs, quant à elle, elle errait dans les couloirs de l'hôpital ; elle ne se sentait pas bien : elle se sentait coupable d'être la raison pour laquelle ses deux amis étaient dans ce bâtiment dans cet état-là. Elle se disait que si elle n'avait pas accepté cette proposition de Matteo, ils avaient pu être à cent pour-cent de leurs moyens physiques.

Trois jours plus tard, ils allaient enfin pouvoir sortir de l'hôpital. Ils prirent le temps de remercier chaque membre du personnel les ayant soignés. Anaïs, qui avait eu l'autorisation de dormir sur place durant ce « séjour », les ramena en voiture. Durant le trajet, ils discutèrent de tout et n'importe quoi, mais l'ambiance était au beau fixe. Alors qu'ils arrivaient au niveau de la maison du couple, ces derniers insistèrent pour que leur « conductrice » restât avec eux durant les prochaines heures. Anaïs, ne pouvant refuser cette proposition qui pour elle signifiait qu'elle avait été pardonnée, accepta avec joie. Elle leur prépara à manger, mit la table puis joua avec eux au foot. Alors qu'ils faisaient une pause, Giulia et Milo lui annoncèrent qu'ils étaient fiancés et ils demandèrent si elle voulait bien être là témoin de Giulia, proposition qu'elle accepta. Ils continuèrent de jouer au foot toute l'après-midi puis, après avoir mangé, ils dormirent à la belle étoile, sous la magnifique voûte du ciel romain.

Malheureusement pour eux, leurs vacances allaient bientôt se terminer. Ils allèrent donc devoir retourner à leurs emplois, même si Anaïs n'avait pas pu les prendre, car son patron avait empêché ses employés d'être en congé durant les vacances d'été. Il allait donc reprendre son emploi de kinésithérapeute dans le club d'athlétisme auquel il appartenait et elle son cabinet d'architecte d'intérieur qu'elle dirigeait depuis cinq ans. C'est elle qui avait aménagé le domicile dans lequel elle vivait depuis quelques jours. Alors qu'ils étaient allongés, ils se rappelaient leur histoire : après leur rencontre au Stadio Olympico deux ans auparavant, il avait remarqué qu'elle venait de s'inscrire dans son club. Elle venait chaque soir pour s'entraîner en vue du marathon de Rome neuf mois plus tard. Ils s'étaient rapidement rapprochés, Milo devenant à la fois son confident, son kiné ainsi que son coach. Ils avaient tous deux participé à la course, lui passant sous les trois heures et demie de course et elle les trois heures cinquante.

Lors de leur premier anniversaire de rencontre, ils décidèrent de le fêter lors d'un week-end dans les Dolomites. Voulant profiter un maximum du temps ensemble, ils avaient choisis de se rendre dans ce massif par l'avion. Une fois arrivés sur place, ils se rendirent vers un chalet, demandèrent s'il restait deux chambres. Malheureusement pour eux, il n'en restait qu'une seule. Ils acceptèrent tout de même de passer leur séjour dans cette chambre. Ils y déposèrent leurs affaires puis allèrent se balader sur les différents cols. Après une après-midi à avoir marché, ils rentrèrent dans leur chambre. Ils décidèrent d'aller dîner dans le restaurant du chalet ; mais avant, ils se firent un câlin, leur premier ensemble. Ce câlin, ils leur firent du bien, il l'avait attendu depuis longtemps. Milo sortit dans son sac, une fois la câlinerie finie, ses affaires de douche puis alla se préparer. « Je peux venir avec toi ? , demanda Giulia avec un grand sourire aux lèvres ; Rhoo, mais ça va, je rigole ! » puis elle lui vola un smack.

Une fois qu'il fut prêt, il retourna dans la chambre et vit que celle qui faisait battre son cœur se reposait. Lorsqu'elle se réveilla, elle vit un magnifique jeune homme, qui portait une chemise blanche avec un pantalon de costume bleu marine. Elle comprit la raison pour laquelle elle était tombée amoureuse de ce garçon qu'elle ne connaissait que depuis un an. « Je crois que tu possèdes quelque chose qui m'appartient et je souhaite le récupérer. » À ces mots, il l'embrassa tendrement puis sourit et rougit, elle alla ensuite se doucher. Une fois qu'elle fut prête, ils s'embrassèrent de nouveau. « Accetti di diventare la mia ragazza ? » (« Acceptes-tu de devenir ma petite amie ? ») demanda-t-il, ce à quoi elle répondit qu'elle le voulait bien.

Ils entrèrent dans le restaurant, s'installèrent à une table puis passèrent leurs commandes. En attendant d'être servi, le tout jeune couple discutait.

– Il y a quelque chose dont j'aimerais te parler Giulia, dit Milo.

– Quoi donc mon chéri ?

– C'était il y a huit ans. Nos parents, partis en soirée, nous avaient laissés Alexane et moi seuls à la maison. Alors qu'elle avait prévu de sortir avec ses amis et son petit ami de l'époque pour fêter les vacances et leurs entrées à la fac ; elle ne se sentait pas bien et décida de rester avec moi. On regardait un film, et un de ses potes, Esteban, je crois, est passé par là...

Quelques larmes coulèrent de ses yeux, ce qui ne manqua pas d'inquiéter Giulia.

– Chaton, t'es pas obligé de continuer si ça te fait du mal d'en parler...

... Il a entraîné Alexane dans ma chambre, mais à la place des rires, ce fut des hurlements de ma sœur qui sortirent de la pièce. Je me suis précipité en haut, et ce n'est que lorsque j'ai ouvert la porte que j'ai compris l'horreur de la situation : nue et marquée à la gorge, un filet de sperme dégoulinait lentement de ses lèvres intimes : elle avait été violée. Qu'est-ce que je m'en veux, putain, de rien avoir pu y faire...

Milo s'effondra en pleurs, il venait d'avouer ce qu'il n'avait jamais révélé à ses amis.

– Mais bébé, ce n'est pas ta faute...

– Jamais personne ne te fera ça, jamais !

Suite à ces mots, ils mangèrent puis profitèrent de leur séjour.

Après s'être remémoré ces souvenirs, et voyant qu'Anaïs s'était endormie, ils se promirent que rien ne les séparerait de leurs vivants et de leurs morts, puis ils se prirent la main, et s'endormirent.

Suite à ces mots, ils mangèrent puis profitèrent de leur séjour.

Après s'être remémoré ces souvenirs, et voyant qu'Anaïs s'était endormie, ils se promirent que rien ne les séparerait de leurs vivants et de leurs morts, puis ils se prirent la main, et s'endormirent.

Histoire de cœurs sous la LuneWhere stories live. Discover now